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Alpha Blondy revient avec ''Jah Victory'', son nouvel album
20/11/2007
 

En tournée européenne jusqu’au 8 décembre, Alpha Blondy, qui présente son nouveau CD « Jah Victory », a enflammé le Zénith parisien, le 16 novembre. Alpha le victorieux nous accorde une interview, tandis que le rappeur Mr R nous dit l’influence qu’a eue sur lui l’engagement social de la star ivoirienne
 
Par Fara C
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ALPHA BLONDY LE VICTORIEUX
 
© Youri Lenquette  

Un quart de siècle après le succès de « Jah Glory » (1982), Alpha Blondy publie « Jah Victory », album de dix-neuf titres enregistrés à Paris, Kingston et Abidjan. De la belle ouvrage, accomplie en étroite complicité avec Tyrone Downie à la production. Cet ancien des Wailers tient aussi les claviers, tandis que le légendaire tandem rythmique Sly & Robbie instille son balancement irrésistible. Alpha a le secret pour préserver la dimension roots de son reggae, tout en y mêlant de délicieuses fragrances africaines et des parfums venus d’ailleurs. Ici, de fraîches perles sont jouées par une kora (Djely Moussa Condé). Là, des cornemuses combinent leur sonorité acide avec le puissant groove jamaïcain. Ailleurs, un accordéon finit par rencontrer une guitare rock.

Le troubadour ivoirien décline son reggae en dioula, français et anglais – plus quelques mots en lingala aux côtés du chanteur congolais Didi Kalombo. Dans ses textes, il dit et redit ses inquiétudes, ses rêves et ses révoltes. Nous retrouvons les thèmes humanistes qui lui sont chers et que, parfois, le simple titre nous dévoile : ‘Sankara’, ‘Sales racistes’, ‘La route de la paix’… Mais Alpha Blondy sait aussi nous changer les idées avec des chansons plus légères comme ‘Bahia’. Sur cette ode tendre et coquine aux filles brésiliennes, les spectateurs ont dansé sans se faire prier le 16 novembre dernier, lors du concert donné au Zénith parisien dans le cadre de la tournée européenne qui dure au moins jusqu’au 8 décembre,
Le 16 novembre, tout du long, Alpha le victorieux nous ballotte entre émotion et jubilation.

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Jah Victory  
Jah Victory
 

Une mer de briquets illumine le Zénith dès le premier morceau (‘Jerusalem’) et se rallumera à plusieurs reprises durant le spectacle. Frissons d’émoi, quand Alpha psalmodie avec l’art de la mélodie et de la diction que nous lui connaissons : « Ne tirez pas sur l’ambulance / La Côte d’Ivoire est blessée / Ne tirez pas sur l’ambulance / La Côte d’Ivoire est touchée / ma Côte d’Ivoire je t’aime (…) » (quatrième plage de « Jah Victory »). Des auditeurs lancent un drapeau ivoirien que le chantre de la paix attrape au vol. Ovation.

Fougueux déchaînements sur le hit ‘Cocody Rock’ que la foule retrouve avec joie. Vivats dès la première ligne mélodique de ‘Vive le président, à bas le président’ (du fameux ‘Politiqui’). Atmosphère grave pour ‘Sankara’ (également dans le nouvel album), que Blondy introduit sans langue de bois : « Il y a ceux qui braquent les banques. Il y a aussi ceux qui braquent le pouvoir. Ils appellent ça coup d’état. Pas la peine de maquiller, c’est un braquage (…). Il faut que la France, les Nations unies et l’Union africaine ne valident plus les coups d’état. Tournons la page. La voix des urnes contre la voix des armes ! »

Placé sous la direction musicale du bassiste Abou Bass, le Solar System a faim. Il y met toutes ses tripes et, de son groove pénétrant, fait tanguer la foule. Le rappeur ivoirien basé en région parisienne Lester Bilal, invité sur l’album et au Zénith, prête voix forte à Alpha pour ‘Demain t’appartient’ (de « Jah Victory »), salutaire hymne à l’espoir (voir le clip ci-dessous). On finit en beauté avec ‘Brigadier Sabari’. Tout le monde est debout. Avec Alpha, on danse et on pense, il fait rimer conscience et réjouissance.

En prélude de l’interview qu’Alpha Blondy nous a accordée et que nous vous présentons ici, nous vous offrons un bonus : le témoignage de Monsieur R. Ce rappeur français d’origine congolaise nous confie comment, dès sa jeunesse, il a été marqué par Alpha Blondy.

MONSIEUR R ÉVOQUE ALPHA BLONDY
Monsieur R  
Monsieur R
© www.iwelcom.tv
 

Le rappeur d’origine congolaise, Monsieur R, vient de publier le captivant CD « Le Che », sous-titré ‘Une braise qui brûle encore’. Cet opus, dont nous reparlerons bientôt, commémore le 40e anniversaire de la mort d’Ernesto ‘Che’ Guevara, qui, dans les années soixante, soutint activement la lutte de libération congolaise, en particulier le mouvement resté fidèle à Lumumba après l’assassinat de ce dernier.

Dans le cadre d’une interview à paraître sur grioo.com, nous vous avons demandé comment est née la conscience qui vous a conduit à rendre hommage à un révolutionnaire comme le Che. Dans votre réponse, a figuré le nom d’Alpha Blondy...

Monsieur R : Oui, j’ai grandi avec ses chansons. Alpha Blondy a innové par sa façon d’élaborer un reggae africain. Grâce à lui, j’ai découvert par la suite le chanteur sud-africain Lucky Dube qui, hélas, a été tué le mois dernier par des malfaiteurs. Mais, surtout, Alpha a été un des premiers artistes militants que j’ai pu écouter dans ma jeunesse. Pour moi, il fait partie des artistes emblématiques du continent qui, comme Fela, ont mis en brèche l’image de la musique africaine, souvent réduite à son plus petit dénominateur commun, à savoir la fête. C’est moins risqué, pour nous qui vivons en France, de délivrer des textes aux critiques virulentes. J’admire le fait qu’Alpha Blondy ait décidé de rester vivre et travailler dans une Côte d’Ivoire en guerre : les chansons dans lesquelles il évoque sa terre mère malade me bouleversent.

Alpha Blondy a contribué à mon éducation politique (...) je reproche à des artistes comme Koffi Olomidé et Papa Wemba de ne parler que de fête alors que des gens meurent de faim dans notre pays
Monsieur R




Je reproche à des artistes comme Koffi Olomidé et Papa Wemba de ne pas manifester de conscience sociale et de ne parler que de fête, alors que des gens meurent de faim dans notre pays. Alpha a carrément intitulé un de ses morceaux ‘Sankara’ : un acte estimable, quand on constate que le 20e anniversaire de la mort de Thomas Sankara, le 15 octobre dernier, n’a pas eu un écho aussi large qu’il l’aurait mérité. En France, du moins. Peut-être parce que le Burkina Faso a été une colonie française et qu’une commémoration digne de ce nom aurait donné mauvaise conscience à certains. Pour résumer, je dirais qu’Alpha Blondy a contribué à mon éducation politique, à l’instar de groupes de hip hop tels que NTM et Public Enemy. Je l’en remercie sincèrement.

Nouveau CD de Monsieur R : « Le Che » (Wumb/Wagram).

INTERVIEW D’ALPHA BLONDY
 
© Youri Lenquette  

Dans quel état d’esprit avez-vous entrepris votre album, « Jah Victory » ?

Alpha Blondy : J’ai eu envie d’élaborer un disque encore plus rigoureux, précis, et d’y faire l’état des lieux de mes préoccupations, en particulier par rapport à la guerre que la Côte d’Ivoire a vécue.

Vous avez fait appel à Tyrone Downie, aux claviers et à la production...

Autant recourir aux chefs ! Tyrone, je le surnomme le grand chirurgien du reggae. J’apprécie le producteur minutieux qu’il est. J’ai trouvé plus maniaque que moi ! Tyrone a insufflé à l’album une force et une dynamique dansante qui me réjouissent. C’est la première fois que nous collaborons. Nous nous étions croisés dans des festivals, quand il se produisait avec le groupe de reggae Black Uhuru.

‘Sales racistes’, votre adaptation de la chanson‘Crazy Baldhead’, de Bob Marley, est-elle une manière d’hommage à ce dernier ?

Oui, dans le sens où c’est ma façon de rappeler que cette chanson reste d’une actualité désolante. Le message de Bob est puissant et universel. Je souhaite le transmettre à de nouvelles générations qui, notamment en Afrique, n’ont pas toujours l’occasion de l’écouter ou qui ne comprennent pas l’anglais.


Vous avez enrôlé Sly Dunbar à la batterie et Robbie Shakespeare à la basse. Comment est-ce advenu ?

C’est un cadeau de Dieu. En studio avec Tyrone, je venais de lui dire que j’aurais aimé la participation de Sly et Robbie, quand, une demi-heure plus tard, Robbie est passé chercher une basse. J’ai sauté sur l’occasion pour lui exprimer mon souhait. Il a accepté, son pote aussi. Sly et Robbie m’ont impressionné par leur professionnalisme. Ils écoutent ta maquette, puis te proposent trois ou quatre versions différentes. Tu as l’embarras du choix.

Pourquoi avoir enregistré ‘Le Bal des combattus’ en compagnie du chanteur congolais Didi Kalombo ?

J’ai à cœur de soutenir des artistes plus jeunes. Surtout, ce qui nous relie, c’est que nos deux pays ont connu la guerre et les tragédies qui en découlent. Notre association est un cri de ralliement pour la paix.

Les cornemuses s’intègrent bien à votre reggae, dans ‘I Wish You Were Here’. Comment en avez-vous eu l’idée ?

C’est Michel, mon collaborateur et homme de confiance, qui me l’a suggéré, en bon Breton qu’il est. Il a contribué à la production de l’album. Je le remercie de sa confiance et de son efficacité.

 
© Youri Lenquette  

Êtes-vous optimiste au sujet de la situation en Côte d’Ivoire ?

Résolument. Maintenant que la paix est devenue tangible, nous devons tout faire pour la protéger et la rendre durable.

Pourquoi avez-vous refusé de faire un disque en studio, tant que la paix n’était pas revenue ?

Parce que, quand je vois les Ivoiriens s’entre-déchirer, c’est comme si je voyais mon public se battre. J’ai réagi en me boycottant moi-même, tant ce désarroi national m’a ébranlé.

Dans ‘Africa Yako’, vous élargissez votre propos à toute l’Afrique...

Oui, à tous les panafricanistes. Ils méritent un hommage pour avoir payé cher leur engagement en faveur de l’émancipation africaine. Leur combat d’hier continue de nous stimuler, de nous encourager à ne pas baisser les bras face aux graves difficultés que notre continent affronte.

Votre album contient le morceau ‘Sankara’. Ne trouvez-vous pas que la commémoration de la mort du héros burkinabé a été quelque peu discrète ?

Thomas Sankara est davantage connu dans la galaxie francophone et africaine. Ma chanson vise à rappeler qu’un coup d’état en entraîne généralement un autre. Non seulement le coup d’état se situe aux antipodes de l’humanisme, mais aussi il est improductif, car il entraîne les uns et les autres dans le cercle infernal de la vengeance. Vouloir venger Sankara serait alimenter la spirale anti-démocratique. Les puissances coloniales ont validé les coups d’état. Il faut que cela cesse. L’Union africaine et les Nations unies doivent intervenir contre le grand banditisme politique, sous peine de s’en rendre complices.


Nicolas Sarkozy fait preuve, dans ses propos et ses actes, d’un paternalisme même pas dissimulé. Ça ne vous fâche pas ?

Bien sûr que si. Il ose agir ainsi, parce qu’il sait que nombre de dirigeants africains doivent à la France leur accès au pouvoir. Ces chefs d’état, qui ne sont représentatifs ni de leur peuple ni du continent africain, encouragent des leaders comme M. Sarkozy dans leur comportement et leur politique. Le traitement infligé en France aux sans papiers, aux mal logés et plus généralement aux personnes démunies me fait mal. La loi sur le test ADN dans le cadre du regroupement familial a été entérinée, certes avec des restrictions. Mais elle est dangereuse, sur le plan pratique comme symbolique.


INFORMATIONS PRATIQUES :

Site : www.alphablondy.info

Alpha Blondy en tournée :
vendredi 16/11, 20 heures, Paris, Zénith, France
samedi 17/11 Amsterdam, Pays-Bas
mercredi 21/11 Strasbourg, France
jeudi 22/11 Besançon, France
vendredi 23/11 Saint-Etienne, France
samedi 24/11 Grenoble, France
mardi 27/11 Tilburg Pays-Bas
mercredi 28/11 Den Haag, Pays-Bas
vendredi 30/11 Kandell, Allemagne

samedi 01/12 Dortmund, Allemagne
dimanche 02/12 Munich, Allemagne
mercredi 05/12 Toulouse, France
jeudi 06/12 Piacenza, Italie
vendredi 07/12 Rimini, Italie
samedi 08/12 Milan, Italie.

Ci-dessous le clip "Demain t'appartient"

Alpha Blondy : ''Demain t'appartient'' featuring Lester Bilal




       
Mots-clés
burkina-faso   chanteur africain   cote d'ivoire   patrice lumumba   thomas sankara   
 
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