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Peu connus du grand public, un certains nombre de mathématiciens noirs ont marqué leur époque. Le plus grand est certainement
David Blackwell, dont le travail peut être qualifié d’extraordinaire, mathématiquement parlant. Les autres ne sont pas loin derrière : il s’agit de J. Ernest Wilkins, Albert-T Barucha Reid, Georges O Okikiolu et James Ezeilo, Ronald J Mickens et Charles Bell. Ces mathématiciens ont publié plus de travaux scientifiques que l’ensemble de la communauté mathématique noire du 20è siècle réunie.
Né en 1919, dans l’Illinois, David Blackwell fréquente un lycée mixte de la région, et se prend de passion pour les mathématiques. A 22 ans, David Blackwell obtient un Phd (c’est à dire un doctorat) de l’université de l’Illinois, en 1941. Comme à cette époque, seules des universités noires, donnant beaucoup de charge de travail à leurs enseignants (20 à 30 heures d’enseignement hebdomadaire à l’époque contre 6 heures aujourd’hui) étaient les seules pouvant l’embaucher, on aurait pu penser que la carrière de Blackwell stagnerait. Il n’en fut rien. Bien que son travail fut remarqué par de grands mathématiciens de son époque, il lui fallut 13 ans et 20 articles publiés pour être embauché de façon permanente par une institution orientée vers la recherche, l’université de Berkeley.
A 40 ans, en 1959, Blackwell avait accompli ce que beaucoup de mathématiciens auraient considérés comme l’œuvre de toute une vie : il avait écrit un livre considéré comme un classique, publié 35 articles de recherche, et était invité comme conférencier partout dans le monde. En 1965, il devint le premier mathématicien noir américain membre de l’Académie Nationale des Sciences aux Etats-Unis (et est toujours le seul mathématicien noir à en être membre). En 1979, le prix Von Neuman lui fut attribué (prix décerné à quelqu’un qui a fait avancer de façon significative la recherche et dont le travail a pu être jugé sur plusieurs années, résistant ainsi à « l’épreuve du temps »).
David Blackwell est aujourd’hui professeur émérite de statistiques à l’université de Berkeley, a publié plus de 80 articles dans les domaines de la théorie des jeux, de la théorie des probabilités, des statistiques…etc.
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J Ernest Wilkins, né en 1923, est un contemporain de Blackwell. Il souffrit du racisme de façon plus évidente que Blackwell. A l’âge de 13 ans, Wilkins entra à l’université de Chicago et à l’âge de 19 ans (en 1942), décrocha un doctorat en mathématiques. Wilkins était décrit dans les journaux nationaux comme le « génie nègre » ! Wilkins, qui était également intéressé par l’application pratique des mathématiques, retourna à l’université après l'obtention de son doctorat pour obtenir d’autres diplômes en ingénierie mécanique.
Wilkins vécu le racisme de l’AMS (American Mathematics Society) : en 1947, il reçu une lettre de l’AMS pour la région du Sud Est lui demandant de se rendre à un congrès de l’AMS, en lui disant que des arrangements très satisfaisants avaient été trouvés et qu’il en serait certainement content : On lui avait trouvé une famille « de couleur » chez laquelle il pourrait résider et prendre tous ses repas pendant le congrès ! Aucun hôtel ne voulait de lui et l’hospitalité de l’université de Georgie et de l’AMS lui était refusée. Wilkins refusa donc d’assister au Congrès, et n'a depuis jamais assisté à un congrès de l'AMS pour la région Sud Est.
Wilkins a publié plus de 100 articles scientifiques (dont un peu moins de 50 en mathématiques), travaillé comme physicien pour de nombreuses entreprises, et devint en 1965 le deuxième noir américain membre de l’Académie Nationale des Ingénieurs aux Etats-Unis. L’une des plus grandes réussites de Wilkins est le développement de boucliers de protection contre les radiations gamma. Il développa un modèle mathématique ( très utilisé pour les recherches dans l’espace ou pour les projets scientifiques nucléaires) permettant le calcul de la quantité de radiation absorbée par un matériau donné.
Wilkins est professeur distingué de mathématiques et physiques à la Clark University d’Atlanta.
Les travaux d’Albert T Barucha Reed (1923-1985) étaient mathématiquement parlant d’un niveau proche de ceux de Blackwell et Wilkins. Mais au niveau de la reconnaissance scientifique, il souffrit toute sa carrière d’avoir commis une erreur majeure : il avait refusé d’effectuer un doctorat, (en 1953 il déclara que c’était une perte de temps). A 23 ans, il avait déjà publié 8 articles. Il publia tout au long de sa carrière 6 livres et plus de 80 articles scientifiques en algèbre, analyse, topologie, statistiques. Il passa l’essentiel de sa carrière à Wayne State University, où il termina sa carrière en tant que doyen de la faculté des sciences.
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Parmi les grands mathématiciens noirs, Georges O Okikiolu et James Ezeilo sont originaires du Nigéria. Georges Okikiolu travaille à Londres, a publié 3 livres et plus de 200 articles (plus que n’importe quel autre mathématicien noir). Il publia son premier article en 1967, quelques années avant l’obtention de son doctorat en 1972. A la fin des années 70, Okikiolu créa une entreprise, “Okikiolu Scientific and Industrial Organization”, basée à Londres qui publia son premier livre et édite actuellement une revue scientifique dans le domaine mathématique, le « Bulletin of Mathematics ». Il est le père de Kate O Okikielu, qui est également une grande mathématicienne.
James Ezeilo a également contribué significativement à l’avancée des mathématiques dans son domaine. Après un doctorat obtenu en 1958 à l’Université de Cambridge, ses premiers travaux portèrent sur les problèmes de stabilité, limites et convergence de solutions aux équations différentielles du troisième ordre. Ezeilo, surnommé « le père des mathématiques » au Nigéria a également travaillé sur d’autres sujets, et contribué, avec quelques autres, à emmener la recherche mathématique moderne au Nigéria à un bon niveau, qui sert le continent africain dans son ensemble. Ezeilo travaille actuellement dans le département de mathématiques de l’université du Swaziland.
D'apres Scott W Williams
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