 |
|
 |
|
 |
 |
 |
 |
 |
|
 |
 |
Lansana Conté aurait échappé ce jour à un assassinat ce Mercredi à Conakry
©
GuinéeNews |
 |
 |
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
|

Le président guinéen Lansana Conté a échappé mercredi à une tentative d'assassinat, a confirmé son ministre de la sécurité Moussa Sampil, qui s'exprimait à la suite de rumeurs sur une tentative de putsch survenue dans la journée à Conakry.
Des gardes du corps ont riposté et fait échec à la tentative de nuire au président, mais plusieurs d'entre eux ont été blessés dans la fusillade, a-t-on dit de source militaire. Plusieurs lance-roquettes ont été retrouvés sur les lieux et certains des agresseurs ont réussi à prendre la fuite, a-t-on précisé de source proche de la police.
"L'attaque menée ce matin visait le président de la République", a déclaré le ministre de la Sécurité au micro de RFI. "Le président va bien", a-t-il ajouté en précisant qu'un nombre indéterminé de personnes avaient été arrêtées et qu'une enquête était en cours.
Des diplomates et des sources militaires à Conakry avaient déclaré quelques heures plus tôt que des individus portant des uniformes de l'armée avaient ouvert le feu sur le convoi de Conté alors qu'il traversait Enco 5, une banlieue de la capitale. A la suite de cet incident, l'armée guinéenne a accru son dispositif de sécurité autour du palais présidentiel ainsi qu'autour de la télévision nationale. Les militaires ont procédé à des arrestations dans plusieurs quartiers de la capitale.
"La garde présidentielle fouille les véhicules (à proximité du palais)", a déclaré un diplomate occidental en poste à Conakry.
Les "bérets rouges" (membres de la garde présidentielle) arrêtaient les voitures aux abords de la présidence et ont demandé au personnel et aux malades d'un hôpital voisin de partir. "Ils sont venus et nous ont demandé de partir, sans aucune explication", a déclaré une sage-femme employée à l'hôpital.
Mercredi après-midi, les membres du gouvernement ont tenu réunion au "Petit palais" (siège de la présidence), où Conté a pour habitude de travailler.
Le président guinéen Lansana Conté a fait une déclaration mercredi soir à la télévision nationale, quelques heures après avoir échappé à ce que son entourage a décrit comme une tentative d'assassinat.
"Ceux qui ont envoyé dans la rue des personnes pour tirer sur moi sont des irresponsables. Ils doivent savoir que ma fin n'est pas encore arrivée", a déclaré Conté, en mauvaise santé de longue date mais qui est apparu en forme à la télévision.
Le président a dit voir dans ce complot une manipulation de l'étranger. "Personnellement, je ne crains que les proches collaborateurs qui prétendent être avec moi alors qu'ils ne sont pas sincères", a-t-il continué.
Lansana Conté, qui dit être né vers 1934 et souffre de diabète, est soigné à l'étranger depuis deux ans. Cet homme qui apparaît rarement en public s'est emparé du pouvoir en 1984 à la faveur d'un coup d'Etat. Il a été réélu pour un troisième mandat en 2003, au terme d'un scrutin boycotté par l'opposition. Son état de santé est source de rumeurs et d'inquiétudes qui vont croissant, et d'aucuns se demandent ce qu'il adviendra s'il meurt ou se trouve dans l'incapacité d'assumer ses fonctions.
La Guinée est considérée de longue date comme un rempart contre l'instabilité qui a gagné petit à petit la Sierra Leone et le Liberia, et, plus récemment, la Côte d'Ivoire.
Toutefois, certains observateurs pensent que Conté n'a aucun successeur prêt à assumer la relève et ils craignent que sa mort ne provoque de graves troubles.
La Guinée a connu des émeutes dans plusieurs villes ces derniers mois à la suite de hausses des prix de denrées de base comme le riz et de coupures d'électricité récurrentes.
Ancienne colonie française, la Guinée détient dans son sous-sol le tiers des réserves mondiales connues de bauxite, minerai qui sert à fabriquer l'aluminium.
Avec Reuters |