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Sanvi Panou directeur d'Images d'Ailleurs et président de jury au FESPACO
03/03/2005
 

Au moment où s'ouvre le FESPACO, Sanvi Panou directeur de la salle "Images d'Ailleurs" nous parle de l'actualité de sa salle, du FESPACO où il présidera le jury court-métrage, du Comité de Vigilance pour la démocratie au Togo, et du Mouvement International Pour les Réparations
 
Par Hervé Mbouguen
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Sanvi Panou  
Sanvi Panou
© grioo.com
 

Vous êtes le président du jury court-métrage du FESPACO. Pouvez-vous rappeler l'importance de ce festival pour le cinéma africain?

C'est le rassemblement le plus important du cinéma africain sur le continent. C'est une rencontre qui se fait tous les deux ans, et une occasion pour tous les cinéastes de culture noire de faire le bilan de leurs créations, et de se mettre en confrontation avec d'autres cinéastes.
C'est un rendez-vous précieux pour évaluer le rôle du cinéma dans notre développement, et mesurer l'impact de nos images sur la société.
Je pense que beaucoup d'évolutions ont eu lieu depuis deux ans, le numérique est devenu un outil très flexible, et beaucoup de cinéastes émergent, et je pense que nous aurons le plaisir de voir des créations inédites.

Comment se porte pour vous le cinéma africain?

Je pense qu'il a toujours les mêmes difficultés, des problèmes de financement, même si nous assistons, grâce à la prise en main de l'outil numérique, à l'émergence de jeunes cinéastes essayant de diversifier les sources de financement, avec des appels aux partenariats privés, ce qui entraîne une liberté d'expression: se faire financer par des institutions ayant des intérêts à défendre entraîne des limites en termes de liberté d'expression.
Cette flexibilité donnée par l'outil numérique, avec la possibilité de faire des films en DV-Cam, outil extrêmement allégé, réduit les coûts.

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Le FESPACO  
Le FESPACO
 

Votre nomination au FESPACO est certainement liée à votre action parisienne pour le cinéma africain, pouvez-vous nous parler de l'activité de votre salle, "Images d'Ailleurs"?

Je suis honoré d'être le président du jury court-métrage, et je pense en effet que c'est un hommage à l'action que mène l'équipe du cinéma "Images d'Ailleurs" à Paris, vous êtes l'un des premiers à suivre de près la régularité de notre programmation, et à voir que ce lieu est devenu de plus en plus ouvert aux films pluriculturels, à des débats et à des rencontres, à des thématiques extrêmement diversifiées. Nous sommes devenus une sorte de vitrine pour la libre expression audio-visuelle, généralement accompagnée de débats, ainsi qu'une vitrine permettant systématiquement de montrer les films africains et la créativité du cinéma noir.

Nous sommes honorés d'être pris en compte non pas uniquement par l'univers cinématographique, mais aussi par le public qui vient de plus en plus nombreux. Nos séances avaient au départ à peine 15 à 20% d'afro-antillais dans le public alors que nous sommes parfois à près de 100% maintenant. Ce sont des choses qui prouvent que notre identification est opérée dans le paysage du cinéma ici à Paris.

 
© new.spot.be  

Vous préparez pour Avril un festival sur le rôle des noirs dans les guerres de libération françaises. Pouvez-vous nous parler du programme et des intervenants qu'on verra?

Chaque année Images d'Ailleurs organise un festival important. Le thème cette année sera les noirs dans les guerres de libération françaises, nous diffuserons une vingtaine de films inédits sur le sujet, et montrerons comment nous avons réellement contribué à plusieurs reprises depuis la guerre de 14 jusqu'à celle de 40, à sortir la France de la barbarie nazie, à sa libération, à son indépendance. C'est un rappel de mémoire très important car si nous ne sommes pas les seuls à être conscients de cette contribution, nous souhaitons que les générations qui nous suivent sachent le prix qu'ont payé les peuples noirs, qui n'étaient pas uniquemement sénégalais, mais venaient de tous les continents, des Caraïbes, de Madagascar, des Antilles et de l'Afrique noire.

 
© http://r7a.free.fr  

Il est important de rappeler les manquements de la France à nos contributions puisque beaucoup de ces soldats une fois rentrés chez eux ont du mal à récupérer leurs pensions, ce qui est une insulte à ces combattants.

Au cours de ce festival qui montrera une vingtaine de films, trois tables rondes traiteront du rôle de ces combattants, de la cristallisation de leurs pensions. Nous avons mis en place une pétition pour rappeler à la France ses devoirs de reconnaissance, de gratitude à ces combattants, et de versement de leurs pensions.

Vous offrirez une sortie nationale au documentaire, réalisé en 1995, de Serge Bilé, "Noirs dans les camps nazis" qui intégrera votre programmation

Toujours dans ce souci de devoir de mémoire, thème dominant du festival, nous allons sortir dans plusieurs salles en France le film de Serge Bilé. Ces salles ne seront pas uniquement parisiennes, afin de faire découvrir au plus grand monde ce que ce documentaire nous a appris.

 
 

Vous présidez également le Comité de Vigilance pour la Démocratie au Togo, quelles seront les prochaines actions de ce comité?

NDLR: interview réalisée avant la démission de Faure Gnassingbé.

Nous maintiendrons la pression que les intellectuels de la diaspora ont mise en route depuis ce coup d'état militaire, pour barrer la route à ces putschistes qui sont pris aujourd'hui dans un étau. On m'a demandé de présider ce comité pour plusieurs raisons: pour prévenir les lendemains de prise de pouvoir, nous pensons que la démocratie doit être surveillée en permanence, et en ce qui concerne l'immédiat, de contribuer avec les démocrates de la diaspora, à maintenir cette pression, à soutenir les initiatives prises par la CEDEAO, l'UA, pour que cette équipe de putschistes disparaisse définitivement du paysage politique, et que le comité poursuive son travail de vigilance pour que d'autres dictatures ne s'installent pas pour 40 ans.

Vous dirigez l'antenne française du MIPR, Mouvement International pour les Réparations. Pouvez-vous présenter ce mouvement et ses actions pour l'année à venir?

Le MIPR a été constitué de façon internationale par des militants ayant pris conscience de la nécessité de parler de cette question de la réparation concernant le peuple noir, une branche a été développée en France, que j'ai l'honneur de présider cette année.
Plusieurs thèmes importants vont constituer notre cheval de bataille cette année, l'application de la loi Taubira: elle doit devenir une réalité, et nous allons pousser en ce sens.

Christiane Taubira  
Christiane Taubira
 

Des thèmes dont personne ne parle comme la question de la déportation des enfants réunionnais qui est un scandale français ayant vu des milliers d'enfants déportés en Europe pour devenir des esclaves dans des fermes, et dans des familles.

Nous allons aussi parler de la restitution de la rançon haïtienne, dont certains pensent qu'elle est la raison principale de la chute d'Aristide. Nous pensons que cette rançon va dans le même sens que l'abolition de l'esclavage qui est allée de pair avec des astuces pour nous faire payer notre liberté.

De nouvelles évaluations de ces dégâts sont faites, et nous pensons qu'il faut également se livrer à une décolonisation psychologique et spirituelle des peuples noirs. Les politiques n'en parlent pas beaucoup, mais cette aliénation due à la prolifération des religions dans nos pays sont des moteurs freinant notre indépendance.

Comment peut-on joindre ce mouvement?

Pour le Comité de Vigilance, nous nous positionnons au dessus des partis, et à ce titre je fais appel à tous les démocrates indépendants voulant s'associer à cette initiative.
Nous pensons que le comité de vigilance pour le Togo est une réalité, mais nous souhaitons que d'autres comités dans d'autres pays se créent, afin de constituer une fédération prête à se mobiliser quand et là où il le faudra.


Vous avez parlé des réparations, sujet proche de celui de la traite souvent évoqué par Dieudonné, comment interprétez-vous les énièmes rebondissements de ce qu'on pourrait appeler "l'affaire Dieudonné"?

Je pense que les "pour" et "contre" devraient faire preuve de plus de sérénité, car Dieudonné est le seul à pouvoir justifier ses propos. Je pense que cette affaire est entre les mains de la justice, et j'inviterai ceux qui portent des jugements à se référer à lui-même, nous pensons que nous devons inviter Dieudonné, avant de le condamner, à nous donner des explications, car il ne faut pas oublier que Dieudonné est un des premiers à avoir affronté sur le champ électoral le Front National, et que s'il était antisémite ou raciste nous l'aurions su.

Je pense que Dieudonné étant un humoriste et un homme de spectacle, il serait nécessaire qu'il distingue son langage dans la mesure où lorsqu'il parle d'affaires politiques il ne fasse pas l'amalgame entre le domaine artistique et son humour corrosif, et des propos politiques extrêmement délicats.

Je serais le premier à prendre position contre lui s'il était condamné par la justice, nous sommes dans un pays de droit, et je demande à ceux qui se précipitent dans cette affaire en tentant de semer la confusion dans la communauté noire divisée en "pour" et "contre" Dieudonné, nous ne voulons pas tomber dans ce piège-là, et pensons que s'il peut parfois déraper, la communauté doit revenir à une certaine sérénité pour dialoguer avec Dieudonné, et attendre la justice pour ne pas créer de bûcher et contribuer au lynchage, ce que je désapprouve personnellement.

       
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