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Lokua Kanza présente son dernier album "Plus vivant"
01/06/2005
 

Originaire du Congo démocratique, Lokua Kanza s’est démarqué depuis son premier album en offrant une musique différente de celle que l'on connaît aux artistes de ce côté-là de l'Afrique. Aujourd'hui, à son cinquième coup de maître, il sort « plus vivant » et parcourt sa vie, sa carrière, ses projets dans son appartement parisien avec nous.
 
Par Rosette S.
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"Plus vivant"  
"Plus vivant"
 

Pouvez-vous nous parler de votre parcours de l'Afrique pour l'Europe. Des galères, de tout ce que vous avez connu et sûrement du bonheur aujourd'hui ?

Wouaouh ! je pense que je ne fais pas vraiment exception à la règle par rapport aux africains qui viennent de familles modestes. J'ai grandi à Kinshasa avec beaucoup de galères dont je n’ai pas envie de parler. Ensuite, j’ai voyagé pour la Côte d'Ivoire où j’ai joué pendant un an à l'hôtel Intercontinental. J'ai ensuite débarqué à Paris en 1984 et c'est à ce moment que j'ai commencé à faire mon métier comme j'en avais rêvé depuis des lustres.

Vous avez rencontré Marcellin Yacé en Côte d'Ivoire avec qui vous avez travaillé, dont vous avez dit qu’il était plus qu'un frère pour vous. Quel souvenir vous laisse sa disparition tragique lors des événements politiques de Côte d'Ivoire en 2002 ?

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Lokua Kanza  
Lokua Kanza
© lokua-kanza.com
 

Marcellin a laissé un trou dans ma vie parce qu'évidemment il était plus qu'un frère pour moi. Je l'ai connu quand il avait 17-18 ans. Nous avons beaucoup travaillé ensemble sur pas mal de projets. Quand j'arrivais à Abidjan mon premier réflexe était de l’appeler et je crois que sa mort est encore la preuve de cette brutalité, cette violence que nos politiques ont de confondre des vies humaines avec leurs intérêts politiques et économiques. En bref, Marcellin Yacé pour la musique africaine et moi reste une grande disparition. Il laisse un grand vide dans le cœur de tous ceux qui l’ont côtoyé.

Marcellin Yacé a particulièrement oeuvré sur un sujet: la remise des droits d’auteur aux artistes et la reconnaissance positive du métier de musicien. La SOCINADA au Cameroun a fermé, le BURIDA en Côte d'Ivoire ne fait pas mieux. Selon vous être couvert par la SACEM reste-il une solution pour vous artistes qui vivez en Europe ?

C'est difficile parce que s'il y a trop d'artistes africains à l'étranger c'est à cause du problème des droits d'auteur. Je vois mal un dirigeant africain travailler un mois sans salaire. Je pense qu'il y aurait émeutes et mort d'hommes si cela se passait. En revanche ils conçoivent que les pirates traînent et vendent nos oeuvres dans les rues je le trouve assez scandaleux. Mais bon, encore une fois, je reste plein d'espoir car je compte sur les jeunes gens d'aujourd'hui qui se battent pour devenir les dirigeants de demain et qui j'espère viendront avec des façons de penser nouvelles qui leur permettront d'asseoir le respect entre individus soit le respect des droits des artistes.

Vous êtes originaire de l’ex-Zaïre devenu aujourd'hui Congo Démocratique, mais par votre musique et votre accoutrement vous vous démarquez du regard et de l’image qu'ont toujours offerts les artistes de cette région d'Afrique. Pourquoi ce choix ?

Je n'ai pas préféré me démarquer des autres. Comme vous l'avez dit c'est une image qu'on a toujours donnée. Le musicien congolais n'est pas simplement celui qui chante de la rumba ou du ndombolo. Je viens d'une génération qui a connu en grandissant la période Franco, Rochereau, le zaiko et autres. Ce n'était pas en ce moment-là les mêmes habitudes qu'aujourd'hui où nous avons les sapeurs. C'était plutôt des gens qui s'habillaient bien sans un plus, sans faire de l'habillement quelque chose de glorieux. Et moi qui suis né d'une famille où les gens où qu’ils vivent, où qu'ils soient, ne s'intéressent pas à la sape, je ne pouvais pas emprunter ce chemin là qui ne m'a jamais été inculqué.
Aussi, je pense que la valeur d'un humain se juge par les actes qu'il réalise et non par les vêtements et les chaussures qu'il porte: ne dit-on pas que l'habit ne fait pas le moine ?

Lokua Kanza  
Lokua Kanza
© hamline.edu
 

Est-ce vrai que les sapeurs avaient des lieux bien appropriés où ils se rencontraient pour des défis d'habillement. Si oui, pourquoi cela est-il devenu l'histoire des congolais de toutes les régions ?

C'est vrai qu'avant le mot sapeur se résumait aux gens de certains quartiers et zones de Kin. Aujourd’hui, ça a pris une autre tournure, mais toujours est-il qu’il y a encore partout des Congolais qui ont d’autres visées. Moi par exemple si j’avais trop d’argent, je l’investirais plus dans la construction des maisons et j’en donnerais aussi pourquoi pas un peu à ma famille au lieu de le mettre dans des vêtements des chaussures de 1.500 ou 2.000 euros. Il y a quand même des gens partout dans le monde et surtout dans notre continent qui continuent à mourir de famine et de pauvreté.

Quelles relations avez-vous avec les artistes congolais tels que Papa Wemba, Koffi Olomidé, Wera’Son, Ray Lema, Rochereau pour ne citer que ceux-là. Bien que vous ne fassiez pas la même musique, la racine reste la même ?

Effectivement la racine reste la même. Nous entretenons de bonnes relations selon moi. Je travaille avec Koffi, Wemba. Rochereau c’est un grand frère, on s’est vu une fois au pays, nous avons discuté de pas mal de choses. En bref je n’ai aucun problème avec les musiciens présents à l’étranger ni avec ceux qui vivent au Congo.

Lokua Kanza  
Lokua Kanza
© lokua-kanza.com
 

Les artistes congolais s'insultent à travers les chansons et que par fans interposés, qu'avez-vous à leur dire?

L’art en général c’est une démarche, une certaine recherche de l’esthétique, de la beauté. Ça reste aussi un moyen d’expression de ses émotions, un partage avec les autres. Ce n’est pas un moyen de régler des comptes. Il y a tellement de guerres actuellement en Afrique qu’il ne faudrait pas en rajouter. Un artiste doit normalement transmettre la paix, l’amour entre les humains. Donc, je leur demanderais de revenir tous à de meilleurs sentiments en restant sur sur la fonction première de l’artiste qui est celle de donner du bonheur aux autres et non pas de les insulter.

Parlant de guerre, vous êtes aussi ressortissant du Rwanda, un pays qui a connu la déchirure et qui actuellement essaye de se reconstruire. Cela vous a t-il laissé des traces comme c’en est le cas pour certaines personnes connues et non ?

Ce qui se passe au Congo et au Rwanda me déchire profondément parce que malheureusement j’appartiens à ces deux peuples. Mon père est congolais et ma mère rwandaise, qu’il se passe des choses atroces entre ou dans les deux pays, pour moi c’est comme si je recevais un couteau dans les entrailles. Mon regard encore une fois est triste parce qu’il ne s’agit pas d’une guerre de peuples mais de celle des gouvernements, d’argent, de pouvoir. Je ne comprends pas comment ils peuvent se dire dirigeants et cautionner que leur peuple souffre et meure. Ce n’est pas comme à l’époque romaine où l’on avait deux camps qui se battaient jusqu’à la prise de pouvoir du plus fort. On assiste carrément aujourd’hui à des scènes où les enfants d’un âge de rien du tout prennent des armes et se mêlent de la guerre en tuant et s’entretuant alors qu’ils n’ont pas besoin de ça à leur âge. C’est triste et désolant mais je reste confiant pour l’avenir car de jour en jour grandit une jeunesse dynamique.

 
 

On a vu votre fille Malaïka dans un clip de votre avant dernier album et comme choriste dans « Plus vivant » votre dernier opus. Est-ce votre succession musicale que vous préparez ou alors c’est librement qu'elle a choisi de suivre vos traces ?

Je ne pousse pas ma fille à faire de la musique. Je crois que c’est une chose qu’elle a en elle. C’est plutôt elle qui m’a forcé à accepter cette situation. C’est vrai qu’elle a beaucoup de talent, c’est pourquoi ma place reste celle d’un conseiller tout simplement parce que chaque artiste digne de ce nom, a sa propre tangente à suivre. Elle sait ce qu’elle veut et je serai toujours là pour lui apporter dans la limite de mes moyens.

Votre avis sur la position des musiques africaines actuellement dans le monde, vous qui le parcourez dans le cadre des galas, concerts et autres événements ?

Je reste plutôt optimiste sur la chose contrairement à nos politiques. Je reste positif sur ce qui est des jours à venir. Aujourd’hui on ne parle plus des musiciens africains comme il y a quelque temps : « c’est des sauvages, ils sont gentils, ils sont sympas. » Nous avons gagné en renommée avec des artistes comme Richard Bona, Manu Dibango, Étienne Mbappè et autres, on parle d’eux en tant qu’artistes, des gens qui apportent quelque chose au monde. Cela suscite beaucoup de questionnement en moi et me laisse serein pour ce qui est de la suite.

 
 

A cinq albums et du travail d’écriture réussi sur les albums de Chantal Taiba, Papa Wemba est bien d'autres, vous devenez petit à petit un doyen de la musique africaine. Parlez-nous des rapports que vous entretenez avec la jeune génération ?

Pour l'instant c'est plus des rencontre, des discussions parfois rapides avec de jeunes artistes débutants ou en herbe que je rencontre lors de mes voyages. Mon souhait reste celui de rentrer un jour en Afrique et monter une école où je pourrai transmettre et partager le peu que je connais.

Pourquoi avoir choisi des chansons écrites par d’autres pour votre nouvel album alors que comme nous l'avons souligné plus haut vous avez écrit sur des albums qui ont connus les succès ?

Bien qu’à mon cinquième album, je continue à apprendre des choses sur la musique. Aussi, mon dernier album est totalement en français et cette langue française étant assez vaste, il faut l'utiliser avec beaucoup de délicatesse. Je ne peux donc pas encore me permettre de dire que je suis un parolier affranchi ou abouti. Voilà pourquoi je me suis tourné vers des personnes qui pour ma part savaient le faire et bizarrement je ne suis tombé que sur des femmes. Mais hormis cela, toutes les musiques de l'album ont été écrites par moi.

 
 

Pourquoi "Plus vivant" comme titre de votre album et quelle est la nouveauté que celui-ci apporte par rapport aux quatre derniers ?

"Plus vivant" est une chanson écrite par Frédérique une antillaise. Le titre et même le texte m’ont marqué des qu'elle me l’a proposé parce qu'il porte un message fort qui est : quelques soient des péripéties de la vie, soyons plus forts face à nos galères. Cet album se différencie des autres par le fait qu'il est en français, aussi il y a eu pas mal de rencontre comme Manu Katche « la nouvelle star », Richard Bona, le guitariste de Jamiroquai, des rencontres avec ces dames puis moi aussi qui ai beaucoup mûri. Un cinquième album par rapport au premier pour un bosseur, apporte bien sûr une autre touche positive.

Quels thèmes y retrouve-t-on ?

Beaucoup d'espoir, beaucoup d'amour, et de l'introspection pour chacun d'entre nous vis-à-vis de la vie.

 
 

Le duo avec Corneille était-ce une stratégie de vente ou tout simplement un hommage rendu au Rwanda votre mère patrie à tous les deux ?

Je dirais que Corneille est un artiste africain, sa musique marche ici donc c'est tant mieux pour nous. D'une part c'était la réalisation d'un de ses rêves qui était de pouvoir faire quelque chose avec moi un jour. Nous l'avons faite, cette chanson je pense qu'il en est content. D’autre part, si la stratégie avait été commerciale, cette chanson nous en aurions fait un single avec un maximum de publicité et de promotion derrière mais il n'en est rien du tout. Elle est parmi les autres titres de l’album et c’est mieux ainsi. Nous préférons promouvoir l'album et non privilégier ce duo qui pour moi est à mettre au même pied d'égalité que les autres compositions. J’adore la voix de Corneille, c'est un grand artiste, nous avons partagé et vécu en chantant beaucoup de choses et d'émotion, ça reste un bon souvenir.

 
 

Peut-on dire que vous faites de la World Music, de l'acoustique, où situez-vous votre musique parmi les tendances musicales actuelles ?

Je ne saurais exactement vous répondre. Je pense que je fais de la chanson africaine et non de la musique africaine.

Votre rêve aujourd'hui est votre vœux pour votre carrière et pour le monde ?

Mon rêve est de retourner au Rwanda que j'ai visité à l’âge de deux ans. J'espère trouver un petit moment entre mes nombreuses tournées pour y retourner. Aussi mes vœux sont l’éradication du SIDA et le rêve qu'un jour cessent les guerres et règne la paix en Afrique.
Pour la réalisation de ces rêves et vœux je continue, à donner de ma personne à chaque fois qu’on me sollicite, à être disponible pour la bonne cause dans le but bien évidemment d'arriver à des jours meilleurs.

Des projets à court, moyen et long terme ?

Beaucoup de tournées et des projets encore en suspens.

       
Pour en savoir plus
 Le site officiel de Lokua Kanza
 
Mots-clés
afrique   cameroun   cote d'ivoire   rdc   rwanda   
 
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