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Bonjour Laura, peux-tu te présenter à nos internautes?
Bonjour. Je m'appelle Laura Priscilla Ngoundo Black, 23 ans, j'habite en région parisienne, plus précisément Nogent sur Marne et je suis de nationalité Camerounaise.
Que fais-tu comme études?
Je viens d’avoir une maîtrise en gestion de projet, plus précisément en marketing et management.
Tu es une brillante étudiante mais ce qui a retenu notre attention aujourd'hui, c'est ton activité d'artiste. Peux-tu nous en dire plus ?
Mon nom de scène est Laura N-BLACK. Mon style de musique c'est la soul et le RNB mais je suis très nostalgique de la New Jack du début des années 90 (Guy, Bel Biv Devoe, Bobby Brown, SWV,Portrait…).
Quels sont, de manière plus exhaustive les artistes qui t’ont le plus inspiré dans ton style musical. Et pourquoi ?
Ou là là, ils sont tellement nombreux : Mary J Blige, Brandy, Aaron Hall, Jodeci et beaucoup d’autres. Ceux là m’ont influencé par leur voix, j’aime les voix graves et chaudes. Naturellement, j’ai une voix assez grave et je me reconnais plus dans leur façon de chanter. Sinon, j’essaie vraiment de me démarquer par rapport aux autres.
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Laura a notamment été inspirée par Mary J. Blige
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mtv.com |
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Comment t'es-tu retrouvée dans l'univers de la musique ?
En fait toute petite, grâce à mes grands frères, nous avions énormément de cassettes de clips américains que nous envoyait un cousin qui était à Montréal à l’époque. Nous passions nos vacances scolaires et nos soirées à regarder danser et chanter ces chanteurs de l’époque (En Vogue, Xscape…) et ça m’a énormément influencée, j’ai réalisé que j’adorais le chant et que je voulais être chanteuse. Je passais mon temps à les imiter.
Depuis quand tu chantes réellement en France ?
Ca fait 5 ans que je chante en France. Je suis arrivée dans ce pays en 1999 et j’ai instantanément intégré une chorale Gospel dans mon lycée à Tours. En 2001, j’ai commencé à faire des démos afin de présenter mes chansons aux maisons de disques mais j’ai tout de suite été confrontée à la barrière linguistique. J’ai commencé à faire des castings en 2001, notamment le premier Pop Star.
Ceux qui te connaissent se rappelleront certainement du mythique "je n'ai pas de cheveux sur la langue" durant le casting Pop Star qui t’a valu bien des railleries. Que s'est-il passé chez Pop Star et pourquoi penses-tu ne pas avoir pu continuer l’aventure?
Pop stars était une belle expérience. C'était mon tout premier casting, je ne savais même pas qu’il serait diffusé à la télé. Je n’ai aucun regret d’y avoir participé.
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Je pense ne pas avoir pu continuer parce que déjà, je ne me retrouvais pas du tout dans cet univers musical qui n’avait rien à voir avec le mien (le style les chansons de variété française et j’en passe). Quand j’ai compris que c’était un groupe qui serait formé, ça m’a un peu déçue et puis au fond, je pense qu’ils avaient déjà des critères bien définis sur le groupe qu’il voulait créer.
As-tu passé d’autres castings à part ça ? Quels ont été les suites et les obstacles que tu as rencontrés ?
Oui j’ai fait d’autres castings hors télé. Mais ils devaient sans doute être bidons puisque il n'y a jamais eu de suite, même pour les gagnants. Les obstacles que j’ai rencontrés : la langue, on m'a toujours demandé « pourquoi tu chantes en anglais?» et puis les arnaques, car j’ai eu à participer à un casting où il fallait payer 15€, le but était d’enregistrer une compil. J’ai été sélectionnée mais jamais on n’a enregistré, jamais on n’a eu de suite.
Arrives-tu à gérer tes activités étudiantes et artistiques en parallèle ?
Oui j’essaie de ne négliger aucune des deux activités. Je suis consciente que les études sont un atout et un bagage incontestable pour moi, pour l’avenir. Et en même temps, en fonction de mon planning scolaire, j’enregistre de nouvelles chansons en studio, je participe presque tous les dimanches à des Show case à Bastille et je continue à faire des démarches auprès des gens susceptibles de m’aider.
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Quelles sont tes ambitions en tant qu'artiste et si tu devais un jour faire un choix que serait-il: école ou carrière artistique?
Mes ambitions en tant qu’artiste sont d’abord de pouvoir faire une musique que j’aime énormément, d’avoir une liberté artistique qui me permettrait de donner du plaisir aux gens grâce à ma voix, mes chansons, mes paroles. De plus j’aimerais pouvoir être écoutée dans le monde entier et continuer à m’améliorer encore et encore.
Quant à un éventuel choix à faire entre école et carrière artistique, si une opportunité musicale se présentait maintenant, pour rien au monde je ne la laisserais passer. Je suis une « enfant de la musique », c’est mon oxygène. Cependant, j’aimerais quand même terminer mes études, il me reste juste un an pour passer mon master et après j’espère grâce à Dieu pouvoir chanter toute ma vie.
Quelles sont les principales difficultés que tu rencontres en tant qu'artiste Africaine en France ?
Bonne question: un manque de considération. Le problème n’est pas qu’on soit Africain ou pas, c’est le fait d’être Noir. C’est l’impression que j’ai par rapport au RNB et à la Soul France. Très peu d’artistes faisant ce style de musique en France sont invités à la télévision, aucune émission musicale pour ce style de musique n’est diffusée sur les chaînes nationales. Tout ça constitue un frein pour moi, parce qu’on a très peu de moyens d’expression (sauf certaines radios comme Génération qui sont très encourageantes pour les jeunes artistes (noirs) en herbe comme moi). Et puis il faut dire qu’on est en France et que la variété française donne plus d’espoir que le RNB dans ce pays super conservateur.
Quelles différences fais tu avec les Etats-Unis où tu séjournes actuellement et l’Angleterre où tu as eu l’occasion de te produire sur scène cet été ?
Les Américains sont assez ouverts, tout autant que les Anglais. Franchement, d'après ce que j'ai pu observer aux USA, je ne pense pas que ce soit un frein d'être Africaine dans le monde de la musique soul. Au contraire, cela pourrait s’avérer être un atout. Il faut juste savoir en tirer le meilleur parti.
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Tu as fait remarquer que tu chantais en Anglais, bien que francophone à la base et résidant en France, pourquoi n'avoir pas chanté en Français ?
Je ne peux pas réellement chanter en Français. Tout simplement parce que, comme je l’ai déjà dit, c’est la New jack du début des années 90 qui m’a influencée, j’ai toujours chanté en anglais, j’ai réellement commencé le chant en anglais. Même à l’époque où mon anglais était vraiment pas terrible, je chantais dans un charabia anglais (rires).
Pour moi, le style musical dans lequel je chante est plus suave, plus intéressant et plus accrocheur en anglais. J’écris et je chante plus facilement dans cette langue où on peut d’ailleurs couper les mots plus facilement.
Parles-tu la langue de ton village et as-tu déjà envisagé de chanter dans cette langue là ? Si non pourquoi ?
(Rires) Je parle un peu le douala. Je sais que c'est assez honteux de ne pas parler correctement sa langue, mais j’y travaille et je comprends déjà un minimum. A ce propos, je chante d’ailleurs, et j'ai même eu l'occasion de faire une chanson, en douala : Mba na tondi wa qui veut dire « je t’aime ». Le refrain de la chanson est en douala et les couplets en anglais.
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Penses-tu que c'est important en tant qu'artiste de promouvoir son patrimoine culturel à travers la musique ?
Je pense effectivement que c’est important, mais pas forcement à tout prix. Il faut que ça vienne naturellement et non pas juste pour prouver d'où l'on vient. Sinon, ce ne sera pas sincère. Ma chanson « Mba na tondi wa » m’est venue naturellement, et je n’ai pas eu à chercher l’inspiration. Dans tous les cas, je ne reste pas chez moi assise sur une chaise en me disant : « il faut à tout prix que je chante en douala. ».
Ecris-tu tes chansons toi-même ou tu te contentes juste des les interpréter?
Je suis auteur-compositeur mais souvent, j’écris avec Kynni mon cousin qui me compose les instrus. Je n’ai pas fait d’interprétation pour l’instant.
Comment se fait-il que tu n'aies pas encore sorti de singles malgré la qualité qu’on a pu reconnaître à tes chansons ?
Franchement, mes maquettes que vous avez écoutées n’étaient pas convaincantes à l’époque et je comprends que les labels m’aient répondu : « bon potentiel mais il y a encore du travail ». Maintenant, j’ai progressé. Mais tu sais, c’est un milieu où il faut être patient, ne pas se demander quand la gloire va arriver. Il faut toujours travailler. Et puis l’anglais est un réel obstacle pour moi en France, là je commence à peine à me tourner vers les anglo-saxons, j’espère que ça marchera. (Après un séjour et des show case à Londres cet été, Laura n Black est actuellement aux Etats-Unis, ndlr)
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On a pu t'apercevoir sur scène pendant la fête de la musique. En as-tu déjà fait d'autres comme ça et qu'est ce que ça t'apporte au quotidien dans ta vie d'artiste?
Oui je fais de petites scènes à Bastille dans un Club: «les Galeries» tous les dimanches. J’ai aussi les scènes au lycée à Tours avec ma chorale. Et je chante aussi lors de mariages. La scène c’est ce que j’aime le plus dans la musique comme tout chanteur je crois. Au quotidien ça me motive à travailler davantage pour progresser; ça me permet de faire plaisir aux gens et de partager de bons moments avec eux tout en leur montrant ce que je sais faire.
Quelles sont tes activités en ce moment ?
Actuellement, je suis aux USA pour promouvoir ma musique. J’étais à Baltimore il y’a un moment pour faire un open mic, puis j’irai à New York et dans quelques semaines, à Atlanta.
Si tu rencontrais d’autres jeunes qui voudraient comme toi se lancer dans la musique, quels conseils leur donnerais-tu ?
De le faire parce qu’ils adorent ça, qu’ils ne peuvent vivre sans ça et non pas parce que ça apporte souvent la gloire ou l’argent. C’est pour ça qu’on entend souvent malheureusement des gens qui nous font mal aux oreilles car ils n’ont aucun talent. De plus, je leur dirais qu’ils faut se battre, travailler, croire en ses rêves et se donner les moyens de les réaliser, tout ne tombe pas du ciel. Et il faut être patient.
Comment te contacter?
Par mail priscillanblack@yahoo.fr
Merci Laura, courage dans toutes tes entreprises et on espère te voir très bientôt dans les bacs.
C'est moi qui vous remercie.
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