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Pour que la France se réconcilie avec les « damnés de la république »
20/11/2005
 

La France a été le théâtre ces dernières semaines de violentes émeutes, sans précédent, que d'aucuns n'ont pas hésité à attribuer à certaines prédispositions culturelles et à certains us des populations immigrées. Un membre de la rédaction analyse...
 
Par Yann Y.
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Une voiture brûlée en région Parisienne  
Une voiture brûlée en région Parisienne
 

La France a été le théâtre ces dernières semaines de violentes émeutes, sans précédent dans son histoire, que, d'ailleurs, d'aucuns n'ont pas hésité à comparer ou à assimiler à une nouvelle forme de « guerre civile » ou de « guerilla urbaine ». Et quelque soient les noms qu'on a voulu donner aux émeutiers, « voyous », « délinquants », « racailles », - ce que ne sont d'ailleurs pas bon nombre d'entre eux - (1), on doit leur reconnaître d'avoir aujourd'hui, percé l'abcès des discriminations et posé le débat de la situation des banlieues sur la table politique, même si les moyens utilisés sont condamnables à tout égard. Heureusement, ces derniers jours, l'accalmie semble être revenue. De nombreuses personnes sont montées au créneau, des associations aux partis politiques, des chefs d'entreprises aux journalistes, pour porter des analyses, faire des constats et tirer des enseignements de ces trois semaines de crise.

S'il faut dire les quartiers Français dit « sensibles » attendent toujours des mesures pragmatiques, de fond, pour résoudre les problèmes dont ils sont victimes au quotidien, on doit surtout remarquer que les langues se sont particulièrement débridées en France ces derniers jours, où bon nombre de personnalités se sont donné en conclusions assez discutables sur la situation difficile qui prévalait dans les banlieues. Beaucoup de choses ont été entendues, beaucoup de choses ont été dites, pertinentes parfois, mais la méconnaissance totale de la réalité de ces quartiers, des réalités vécues par les minorités et des raisons qui ont fait d'elles ce qu'elles sont, restera à jamais le point plus marquant de certaines conclusions sur ces violences urbaines.

Dès les premières nuits de violence, la population des Français d'origine Noire Africaine ou Maghrébine (avec les étrangers en filigrane) a été particulièrement indexée : la propension à la polygamie, les us et coutumes historiquement en déphasage avec la modernité, le mépris génétique de l'enseignement de l'école occidentale, les familles naturellement promptes à être nombreuses, des spiritualités ô combien inadaptées, ...Tout un tas de clichés et préjugés, pour la plupart injustifiés sont donc ainsi ressortis. L'éternel tabou Français a ainsi été levé. Et si on veut bien s'accorder sur le constat que les populations dites "immigrées", sont statistiquement les plus impliquées dans les émeutes des banlieues, les conclusions selon lesquelles, de par leurs traditions, leurs façons de vivre, leurs manières de parler, elles seraient plus enclines à générer de profonds déséquilibres sociaux est insoutenable.

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© lalibre.be  

Du Communautarisme ou de la communautarisation du « misérisme » ?

La France s'est fourvoyée en communautarisant ses banlieues sur des critères raciaux. Et d'ailleurs, pour être clair, ce n'est pas le communautarisme ethnique en tant que tel qui pose problème, c'est le regroupement des plus pauvres des Français dans les zones les plus pauvres de la France qui est le vrai problème : on remplirait Neuilly-sur-seine de familles de la bourgeoisie Africaine, même directement arrivées d'Abidjan, de Dakar ou de Douala, qu'il n'y aurait pas plus de problèmes dans ce quartier qu'il n'y en a maintenant! Si la communautarisation de la main d'oeuvre semblait normale aux lendemains de la guerre du fait de la création de villes en périphérie pour accueillir la vague d'ouvriers étrangers débarqués dans la capitale, étrangers appelés à venir participer à la relance de l'économie Française, elle ne sied malheureusement plus à la conjoncture sociale et économique actuelle, les ouvriers étrangers ayant laissé place à des jeunes et « vrais » Français, accrochés à la langue Française et friands, sans complexe, de Camembert et bons crus.

La communautarisation ouvrière étrangère d'hier, a donc laissé place aujourd'hui, à une communautarisation de la misère dans les banlieues, et le modèle social républicain ne s'y est vraisemblablement pas adapté en ne renvoyant que, du mépris, à ces « damnés de la république », tout en s'indignant quant à leurs différences, y voyant là l'explication d'un mal qui n'aurait pu être, à la base, que social.

Nicolas Sarkozy et des proches des victimes du transformateur de Clichy Sous Bois  
Nicolas Sarkozy et des proches des victimes du transformateur de Clichy Sous Bois
© reuters
 

Du mépris républicain à la révolte identitaire ?

La crise des banlieues n'est certainement pas dûe à un problème de culture, du moins, pas au sens des us et coutumes de ces familles originellement et lointainement immigrées, mais plutôt au sens d'une vieille idéologie occidentale qui se veut, dit-on, « universaliste ». Idéologie qui repose sur un ensemble de perceptions qui bipôlarise le monde en deux blocs civilisationnels : le bloc occidental, ou les modernes, et les autres civilisations, traditionnelles, archaïques, rétrogrades, et généralement inadaptables aux impératifs liés à la modernité.

La France n'a pas encore admis que, même si sa culture est unique, elle n'est certainement pas universaliste, et encore moins universelle. Ce n'est ni la meilleure, ni la pire. Tout dépend du point de vue où l'on se place. La France doit apprendre à tôlérer l'autre dans sa différence. Les Américains et les Anglais ont emprunté cette voie depuis fort longtemps, la France doit elle aussi s'astreindre à la suivre et faire évoluer ces perceptions, si elle ne veut pas que les réponses inadaptées qu'elle apporte aux questions de ses minorités ne se transforment définitivement en clashs identitaires.

Samuel Huntington, un universitaire Américain, abordait déja cette question identitaire quand il affirmait : " Dans le monde de l'après guerre froide, les distinctions majeures entre les peuples ne sont pas idéologiques, politiques ou économiques. Elles sont culturelles. Les peuples et les nations s'efforcent de répondre à la question fondamentale entre toutes pour les humains : qui sommes nous ? Et ils y répondent de la façon la plus traditionnelle qui soit : en se référant à ce qui compte le plus pour eux. Ils se définissent en termes de lignage, de réligion, de langue, d'histoire, de valeurs, d'habitudes et d'institutions. Ils s'identifient à des groupes culturels : tribus, ethnies, communautés réligieuses, nations et, au niveau le plus large civilisations. Ils utilisent la politique non pas seulement pour faire prévaloir leurs interêts, mais pour définir leur identité. On sait qui on est seulement si on sait qui on n'est pas." (2)

Helene Carrere d'Encausse, secrétaire perpétuelle de l'académie française n’a pas hésité à pointer du doigt la polygamie comme cause des violences urbaines  
Helene Carrere d'Encausse, secrétaire perpétuelle de l'académie française n’a pas hésité à pointer du doigt la polygamie comme cause des violences urbaines
 

La France est un pays ancré sur de très vieux principes qui sont aujourd'hui, en total déphasage avec l'ordre global international et la multipolarisation civilisationnelle du monde. Multipolarisation qui implique d'assumer le poids de l'histoire, de reconnaître ses boutades pour faire corps avec les autres peuples. La France est un pays d'histoire. C'est un pays qui a une grande histoire, brillante à certains égards, défaillante sur divers autres points, et il est important, pour faire face aux conséquences des courants migratoires coloniaux et précoloniaux, qu'elle porte aujourd'hui avec humilité la charge de ce passé.

La France d'aujourd'hui n'est plus celle d'hier. La France d'aujourd'hui n'est plus Blanche, elle est multiraciale et multi-culturelle. La France d'aujourd'hui est diverse. Et elle doit le reconnaître en faisant ressortir cette diversité dans tous les pans de sa société, dans les médias, dans les grandes écoles, dans les grands corps de l'Etat, dans les partis politiques et surtout, dans l'approche de l'histoire dans l'enseignement. Cela évitera certainement, pour ce dernier point, à des éminents intellectuels comme M. FinkelKraut, de s'insurger que des jeunes ne veuillent rien entendre des cours d'histoire qu'on leur prodigue.

Comment peut-on prétendre vouloir construire une certaine unité nationale dans cette diversité, si l'histoire impliquant chacune des composantes de la population est enseignée dans une démarche partiale, sur la base des « poncifs les plus éculés ». La France devrait renouer avec ses "immigrés" Français en adoptant une démarche qu'elle a effectuée avec réussite (pour sceller sa reconciliation avec l'Allemagne) en réalisant des manuels sous la plume d'historiens Français et Allemands pour assumer le poids de leur histoire commune. Les livres seront disponibles dans les classes dès l'année 2006. Elle pourrait pour un début, effectuer une démarche semblable produisant pour les jeunes Français de tous bords, des manuels d'histoire en abordant objectivement la guerre d'Algérie, les épisodes coloniaux et esclavagistes comme partie intégrante de son histoire, et non plus seulement comme des brefs passages. Ce serait une première démarche constructive pour apaiser les rancoeurs, avant d'aborder socialement, par la suite, le problème de ses minorités.

Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy  
Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy
 

Car, pour des jeunes, nés Français, ayant grandi en France et assumé le poids des souffrances coloniales et esclavagistes parentales, ne se voir renvoyé que du mépris est particulièrement insultant. Il est presqu'impensable de ne pas montrer des signes clairs de rebellion et de revendication identitaires (ce qui n'est pas antinomyque au concept d'intégration) devant un système qui, sur plusieurs générations, ne vous a montré qu'un manque de considération latent.

L'expérience montre que les rancoeurs historiques ne sont pas à négliger, dans ce monde où les hommes sont en quête perpétuelle d'identité, et réclament leur droit à la différence. Les évènements du mois d'Avril entre la Chine et le Japon étaient un signal; différends qui opposaient les deux pays sur la question d'un manuel d'histoire re-publié au Japon et éludant la question des massacres perpétrés à Nankin avait provoqué le courroux des chinois, qui n'avaient pas manqué de le faire savoir à travers des manifestations relativement violentes. (3)

L'intégration, ou plutôt la création du sentiment d'appartenance nationale, ne sera jamais de nier que le code Noir était bel et bien Français. Ce ne sera jamais de nier les affres de la colonisation et de relativiser l'esclavage. Intégrer, c'est accepter de porter la lourde charge d'un passé commun, aller au delà de cela, et mettre les différences culturelles et réligieuses au service de la cohésion nationale. C'est montrer aux jeunes Français « issus de l'immigration », des symboles forts de réconciliation comme des journées officielles pour commémorer les évènements les plus tragiques de cette histoire.


Du rêve et des modèles comme symboles de l'appartenance nationale ?

Au delà de l'approche identitaire et donc historique qu'on peut donner à cette crise des banlieues, le sentiment d'appartenance ne se fera pas seulement en créant des tonnes d'emplois pour les banlieues, il faudrait aussi que la société permette aux jeunes des minorités d'avoir les mêmes rêves - et les mêmes chances de les réaliser - que tous les autres Français.

Rêver d'être à la tête du ministère des finances. Rêver d'être à la tête de France Télévision. Rêver de faire le journal de 20h de TF1. Rêver d'être une ponte visible du CNRS. Rêver d'être à la tête du Médef. Rêver de diriger des débats à l'assemblée nationale. Rêver d'une collaboration saine et fusionnelle entre la France et l'Afrique. Intégrer les minorités, c'est leur montrer des vrais modèles de réussite autres que les nombreux talents de l'équipe de football. C'est leur montrer des modèles de réussite qui eux aussi seraient des élites participant aux grands débats politiques et économiques qui se posent en France. Il faut donner aux jeunes la possibilité et le rêve de s'impliquer à un haut niveau dans la gestion de la société Française. C'est certainement plus important que tous les millions d'euros qu'on pourra donner aux associations de quartiers, et que tous les charters qui ramèneront en Afrique quelques malheureux venus naïvement tenter leur chance dans un pays qui ne veut plus d'eux.

Du système de reproduction des élites en rupture avec la réalité ?

Malheureusement, le système Français qui veut que l' "énarquie" et la "polytechnicité" soient héréditaires, de père en fils, et que seuls ces statuts là, permettent d'accéder aux postes les plus élitistes de la république, sur la base d'excellents résultats scolaires acquis à la sortie du lycée, est totalement inapproprié si on espère entrevoir un jour des minorités dans le paysage médiatique, politique, ou scientifique Français.

Ce système de reproduction des élites doit être repensé, et une plus grande place doit être donnée à l'Université pour rétablir ces grandes valeurs républicaines d'égalité prônée par tous et donner ainsi la chance aux jeunes de banlieue dont le potentiel n'aurait explosé que très tard. Les premières grandes écoles, telles que l'école Normale supérieure ou l'Ecole Polytechnique, n'étaient pas à l'époque réservées à la bourgeoisie Française, mais plutôt, destinées à créer un cadre académique sain pour des jeunes érudits et leur permettre ainsi d'exprimer tout leur potentiel. Aujourd'hui, ce système ne contribue qu'envers et contre tout à agrandir le gouffre entre l'élite et le peuple.

Jacques Chirac  
Jacques Chirac
 

Comment peut-on espérer interpréter avec brio, les mutations sociales et les changements de l'ordre international si la logique républicaine consiste à reproduire au sommet de l'Etat, sur la durée, exactement le même type d'élites, avec les mêmes idées, sorties des mêmes écoles , et formant des cercles idéologiques très fermés aux apports extérieurs, et surtout, aux idées différentes ?

A ce niveau, le modèle républicain Français a fait montre de ses limites, en étant incapable de s'adapter à l'hétérogénéisation toujours croissante de sa société. Si les jeunes de banlieues n'ont pas les moyens d'arriver au sommet de l'Etat, la république doit leur envoyer ses écoles et trouver des solutions, à l'image de l'initiative de Sciences Po, pour l'intégrer à ce système de formation de ses élites. (4) Mais dans tous les cas, la France ne pourra plus se contenter de pales copies de ses élites, mais devra en créer d'un tout nouveau style, plus en phase avec le nouveau monde qui se profile, et plus ouvert aux apports extérieurs. C'est inévitable.

Aujourd'hui plus que jamais, La France doit affronter les défis qu'elle s'est elle même lancés. Elle se doit de faire rêver ses minorités, pour que sa diversité devienne non plus un handicap, mais plutôt un atout pour l'ériger au statut d'hyper puissance auquel elle aspire tant. C'est en arpentant le pont de l'erreur qu'on arrive sur le chemin de l'expérience. La France saura, espère-t-on, se remettre une fois pour toute en question et tirer les leçons de cette crise : la diversité peut être au service de la république, et la république se doit d'être au service de l'unité .


Notes : (1) Un récent article du Nouvel Observateur en date du 18 Novembre fait état de déclarations des magistrats des zones qui ont connu le plus grand nombre d'interpellation d'émeutiers, et qui, sur la base de statistiques claires, parlent de « primo-délinquants » dans la plupart des cas de jeunes déferrés devant la justice. Ce qui est en totale contradiction avec les allégations du ministère de l'intérieur selon les quelles, 70 à 80 % de ces jeunes étaient des voyous notoires.

(2) Samuel Huntington, Le choc des civilisations, Editions Odile Jacob

(3) Des tensions diplomatiques existent depuis plusieurs années entre la Chine et le Japon sur des problèmes liés à une lecture partiale de l'histoire par les Japonais, qui d'après les Chinois, éluderaient totalement les massacres qui ont été commis par l'armée Japonaise pendant l'invasion de la Chine et toute la période impérialiste Japonaise. La sortie d'un nouveau manuel d'histoire au Japon destiné à l'enseignement, avait réveillé les tensions au mois d'Avril dernier.

(4) L'IEP de Paris (Sciences Po) a mis au point un nouveau système pour favoriser l'intégration des jeunes de banlieues sur ses bancs, en organisant des procédures de suivi et de recrutement jusque dans les lycées des quartiers sensibles.

       
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