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Fodé Sylla se confie à Grioo.com
13/02/2006
 

En Juin dernier, l’AFP publiait une dépêche mettant en cause Fodé Sylla dans une affaire de trafic de drogue. L’information, relayée par de nombreux supports de presse y compris Grioo.com, a affecté l’ancien président de SOS Racisme, eurodéputé et actuel membre du Conseil économique et social français. Aujourd’hui, lavé de tous soupçons, il revient sur la genèse de cette affaire. Résolument tourné vers l’avenir, il n’en oublie pas pour autant ceux qui n’ont pas hésité à le fustiger.
 
Par Lize Moudouthe
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Note de la Rédaction: Grioo.com revient par cette interview, sur l'histoire peu banale survenue à Fodé Sylla dont plusieurs journaux, reprenant une dépêche AFP, ont titré qu'il était impliqué dans un trafic de drogue. Grioo.com, pourrait-on dire, a suivi la meute, et publié un article bafouant quelque peu la présomption d'innoncence de M. Sylla.
Nous profitons donc de l'occasion pour lui présenter nos excuses, et le remercions d'avoir accepté de répondre à l'interview que nous lui avons proposée, afin que les grioonautes puissent connaître sa version de l'histoire.

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Fodé Sylla et Stéphane Pocrain lors de la création du CRAN  
Fodé Sylla et Stéphane Pocrain lors de la création du CRAN
© grioo.com
 

Fodé Sylla le 23 janvier une décision de justice vous concernant à été rendue qu’en est-il exactement ?

Le 23 janvier dernier, la justice a défini une nullité totale dans la procédure concernant les fausses accusations qui avaient été portées contre moi. A savoir, ma soi-disant implication dans un trafic de stupéfiants. Il apparaît qu’un haut fonctionnaire de police du syndicat Synergie de la préfecture de police de Paris aurait décidé de s’en prendre à ma personne. Et que certains journalistes ont eu accès à l’information durant l’instruction.

Comment expliquez-vous cette déferlante médiatique dont vous avez été l’objet ?

On voit bien que ce policier a entraîné certains de ses collègues dans la précipitation, non seulement à ne pas respecter les étapes de la procédure, mais également à colporter de fausses informations me concernant. Il s’avère aussi que, la mise sur écoute de ma ligne téléphonique durant mes conversations avec cette personne à qui je donnais des cours de français, n’était pas légale dans la mesure où elle n’avait pas été autorisée par la procédure usuelle.
Je crois qu’il y a une grosse manipulation policière. Bien évidement il ne faut surtout pas faire d’amalgame, avec la majorité des policiers, dont certains se sont d’ailleurs désolidarisés de ce comportement. Mais bon voilà le mal est fait.

Fodé Sylla interrogé par People Télévision  
Fodé Sylla interrogé par People Télévision
© People Television
 

Maintenant que justice est rendue, vous estimez-vous satisfait ?

Ce que je peux dire aujourd’hui c’est que bien évidement la justice doit continuer à faire son travail parce qu’il va de soi que je ne retirerai pas ma plainte pour faute professionnelle, pour avoir participé à la dégradation de mon image. J’y tiens, parce qu’à travers moi c’est aussi mon combat pour les droits de l’Homme, mon combat antiraciste qui est visé. Je ne retirerai pas ma plainte pour violation du secret d’instruction tant que ce fonctionnaire et les policiers qui ont participé à cette machination contre moi, n’auront pas été sanctionnés.
Je tiens quand même à rappeler que si cela a été possible, c’est aussi parce qu’un certain nombre de journalistes se sont précipités - y compris Grioo.com - dans cette histoire. Cela m’a permis de distinguer les journalistes qui ont une certaine conscience, une certaine morale, et qui surtout prennent tout le sens de ce qu’est leur mission. Je pense notamment à Patrick Poivre D’Arvor qui n’a pas cédé à l’hystérie ambiante, au journal Le Monde qui a été très modéré du début à la fin, au Canard enchaîné qui a révélé très rapidement qu’il y a avait quelque chose de pas net.
Je constate tout simplement qu’un certains nombre de titres notamment Libération, Le Parisien et plus particulièrement Le Figaro, m’avaient déjà condamné, lynché et jeté aux chiens. Ils ont dit que j’étais impliqué dans une histoire de trafic de drogue et aujourd’hui que la vérité est rétablie, ils en parlent - pour ceux qui en parlent- avec beaucoup moins d’enthousiasme.

Fodé Sylla et Basile Boli (de dos) lors de la création du CRAN  
Fodé Sylla et Basile Boli (de dos) lors de la création du CRAN
© grioo.com
 

Vous semblez assez remonté contre les journalistes…

Tout cela n’a été possible que parce qu’un journaliste de l’AFP travaille avec ce policier en question, et qu’avant même que la police ne sorte de chez moi, ce policer en avait déjà informé l’AFP qui n’a pas cessé de faire le relais auprès de la presse. L’information a été reprise, France Info l’a diffusée en boucle.
France Info a reconnu que c’était une erreur mais l’AFP n’a jamais voulu faire le chemin inverse à savoir diffuser une dépêche à la hauteur de ce qui avait été fait ; toutes les 20 min pendant deux jours quasiment. Le Figaro qui avait fait sa Une là dessus n’a même pas dit un mot sur la nullité, Libération qui avait fait trois colonnes et Le Parisien qui en avait parlé pendant deux jours photos à l’appui ont fait juste trois lignes. Le Figaro, Libération et Le Parisien ont été malhonnêtes vis-à-vis de moi et aujourd’hui j’accorde peu de crédit à cette presse là qui est incapable de reconnaître ses erreurs. Je suis peu surpris de la position du Figaro (NDLR: journal de droite). Je le suis plus de celle de Libération et de certains supports d’informations sur le net. Il faut faire très attention aux nouveaux outils de communication.
Je suis un militant certes mais je suis avant tout un être humain, j’ai des enfants, j’ai une famille qui par ricochet ont, eux aussi, été affectés par cette affaire.

Fodé Sylla manifestant  
Fodé Sylla manifestant
© SIPA
 

Durant toute cette affaire comment à réagi votre entourage, professionnel, politique, vous êtes-vous senti abandonné ou au contraire bien entouré ?

Je travaille dans une compagnie française où j’œuvre pour la diversité, la lutte contre les discriminations envers les femmes, les jeunes issus de l’immigration, les handicapés ; à aucun moment donné mon travail n’a été remis en cause. J’ai été soutenu pas la direction du groupe Areva qui m’embauche. Au Conseil économique et social le président Nerman m’a fait part de toute son amitié et de son soutien et m’a défendu devant tous mes collègues. Mes amis militants à SOS Racisme et à gauche ont été à mes côtés. J’ai également reçu des messages de solidarité venus d’un peu partout, de gens qui m’ont suivi depuis vingt ans.
Je suis engagé dans l’action sociale dans la lutte contre toutes les formes de violence à l’égard des minorités, dans des actions de prévention notamment de drogue, tout le monde connait mon implication. Mes amis sont restés mes amis, mes soutiens politiques m’on fait confiance. Je n’ai pas perdu mon travail et je le redis ce n’est pas grâce aux médias, à tous ceux qui se sont précipités la dedans y compris Grioo.com (même si cette interview est une réparation). Très rapidement Afrik.com a senti qu’il y avait problème et ils ont rectifiés mais jusqu’à il y a encore quelque jours, l’info était toujours telle quelle sur Grioo.com. C’est vrai que pour moi c’était très difficile parce que c’est un média que j’aime beaucoup. D’autant plus difficile que sur Grioo.com les internautes se sont déchaînés. Cette déferlante de violence verbale m’a fait beaucoup de mal.

Christine Taubira  
Christine Taubira
 

Quels sont vos projets aujourd’hui, à un an de la présidentielle et des législatives les chevaux de batailles ne manquent pas, avez-vous choisi le vôtre ?

Pour moi maintenant, c’est une histoire terminée. Aujourd’hui j’ai des combats beaucoup plus urgents, il s’est passé trois semaines de violences urbaines en France, il y a une nécessité de lutter contre les discriminations raciales, sociales, les discriminations géographiques. Mes amis d’Areva proposent une centaine d’emplois pour les jeunes issus des quartiers difficiles, il y a là un gros combat à mener.
Avec l’avant projet de loi Sarkozy sur l’immigration pour flatter l’extrême droite française, il y a un combat pour la dignité et la reconnaissance de la France plurielle et c’est un combat que je mène avec mes amis du CRAN. Et c’est un combat mené aussi par Patrick Karam, Calixthe Beyala et bien d’autres. Je pense aussi à Christiane Taubira que j’espère d’ailleurs retrouver à l’élection présidentielle. Ce sont ces gens là qui ont permis que la France reconnaisse le 10 Mai comme date de commémoration de l’esclavage. Donc j’ai mieux à faire que de me préoccuper du passé. A ceux qui sont déchaînés et qui ont crié avec les loups de réparer leurs erreurs, aux médias de prendre leur responsabilité et au fonctionnaire de police de prendre la mesure de ces actes. Moi j’en ressors plus fort, « ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ». Et je continue mon combat.

 
© http://www.midilibre.com  

Vous l’avez évoqué, pouvez vous nous dire plus précisément quel est votre sentiment sur cet avant projet de loi sur l’immigration proposé par Nicolas Sarkozy ?

Je refuse que l’immigration soit l’objet d’une instrumentalisation politicienne pour créer des ponts avec l’extrême droite française. Tous ceux qui veulent jouer avec la question de la dignité des immigrés, tous ceux qui veulent continuer à stigmatiser les populations immigrées et notamment les populations noires, me trouveront sur leur chemin durant les prochaines campagnes électorales.
Ces dispositions prévues par Nicolas Sarkozy sont des lois liberticides, des lois qui remettent en cause le droit de vivre en famille, le droit de se marier. On a le droit d’aimer qui ont veut, on a le droit de vivre avec sa famille. Il y a des conventions internationales. Ces conventions ne sont pas faites pour qu’on s’asseoit dessus. Je pense qu’il faudra saisir très rapidement le Conseil constitutionnel si d’aventure ce projet de loi venait à être adopté tel quel.
Sinon, la France va faire face à plus de précarité, plus de clandestins. Ces dispositions ne servent qu’à rameuter l’électorat de l’extrême droite et cela est inacceptable pour moi. C’est mon prochain combat après celui contre le CPE (Contrat Première Embauche) imposé par le gouvernement, ce CPE qui n’est autre que le remake du CIP que nous avions déjà combattu sous Balladur. J’entends lutter contre toutes les lois qui stigmatisent les immigrés et qui précarisent leur statut juridique.

       
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