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L‘album « Equateur Cosmique » de Pyroman
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Pyroman fait sans aucun doute partie de ces rares rappeurs qui contribuent à faire avancer un hip hop conscient et mature face au mouvement matérialiste et égocentrique qui inonde le marché du rap. Dans son album, « Equateur Cosmique » (lire « Serpent Cosmique » de Jérémy Narby), chaque morceau est une magnifique invitation au voyage (intérieur) et à la tolérance. Les nombreux voyages qu’il a effectués tout au long de sa carrière, lui permettent de raper son amour pour l’Afrique et le Brésil, Terres de spiritualité et de créativité. Cet album est une rencontre entre les continents mais également entre des artistes tel que Freestyle du groupe Arsonist, Cèu chanteuse montante de samba jazz brésilienne, Z’Africa Brasil, groupe très engagé des favelas de São Paulo, Barahw, chanteur sénégalais et Rockin’Squat bien sûr, son compagnon de toujours. Je vous laisse donc découvrir ce rappeur révolutionnaire qui voudrait que « nous écrivions notre nom dans l’Histoire » et qui, avec cet album, nous montre la voie en changeant indéniablement le cours de l’histoire du rap d’aujourd’hui en écrivant des textes engagés, réfléchies et d’une grande sensibilité spirituelle.
Pyroman a sorti son premier disque avec la maison de prod Assassin en 1998, sous le nom de Brazza et en 1999 l'album "le Jour P" a précédé le premier maxi. Ensuite, il a participé activement à la tournée international Assassin "Tour de l'espoir" qui a durée un an . Il a réalisé quelques Street-Tapes comme la série des "Illégal Tapes" et bien d'autre encore entre 1999 et 2002 et en 2003 il a sorti un album exclusif pour le Brésil sous le nom de "Incendie Lyrical" avec la maison de production ST2 (label indépendant de Sao Paulo) qui s'impose comme étant le label de qualité. Aujourd'hui il revient avec un album qui s'appelle «Équateur Cosmique». |
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En 2003 tu avais déjà fait un album exclusif pour le Brésil « Incendie Lyrical ». Pour « Equateur Cosmique » tu es retourné au Brésil pour enregistrer et rencontrer des artistes. De quelle manière as-tu découvert l’Amérique latine ?
La première fois que je suis allé en Amérique latine, au Brésil plus précisément, c’était en 2001 en tournée avec le groupe « Assassin ». C’était ma première expérience sur le continent sud américain et c’était pour un échange interculturel avec un rappeur brésilien, donc on a fait un échange France Brésil et par la suite j’y suis retourné par mes propres moyens, j’ai fait quelques concerts et je me suis fait remarquer. Ensuite, j’ai signé un contrat là-bas et j’ai sorti un album.
Au Brésil, le rap français se porte plutôt bien ?
Ce n’est pas qu’il se porte bien, car en même temps c’est un pays avec les difficultés que l’on connaît donc toutes les informations n’arrivent pas. En terme de rap ils sont plus accès comme en France, sur le rap américain. On ne va pas recevoir du rap allemand en priorité en France ou au Brésil. Par contre, ils sont très curieux et friand de découverte ce qui fait que dès qu’il y a un artiste français ou tout autre artistes étrangers qui viennent dans le pays ils veulent les découvrir. Maintenant, ils ont une préférence pour la rap français dû à la langue, comme c’est une langue latine elle ressemble plus au portugais donc elle est plus proche de leurs sonorités, de leur vibe.
On a l’impression que tu délaisses de plus en plus la scène française ? Est-ce un choix artistique parce que le rap en France aujourd’hui te déçois, tu le trouves trop formaté ?
Je ne délaisse pas la scène française, la preuve c’est que cet album est en français donc adressé aux français et à tous les pays francophone. J’ai voulu faire quelque chose de différent, j’ai remarqué que le rap français se « ghettoïse » et que les jeunes qui écoutent le rap français n’ont pas souvent accès à des messages positifs. J’ai également voulu voir autre chose humainement parlant. En effet, j’ai pu rencontrer d’autres personnes pour échanger les fluides, c’est pour cela que j’ai voulu enregistrer cet album entre le Brésil et l’Afrique. C’est vrai que je sens un décalage entre ce que je fais et ce qui se produit en ce moment dans le rap français. Même rythmiquement parlant, au niveau des bases musicales, mon album est un peu plus riche car il y a des musiciens, j’ai fait intervenir pas mal de gens, notamment des percussionnistes, mais sinon je sens que je suis toujours dans le « game » comme on dit. |
Dans le morceau « Serpent Cosmique », tu parles de Chamanisme. Pour ceux qui ne connaissent pas, peux-tu expliquer cette croyance et comment tu l’as découverte ?
Etant plus jeune je m’intéressais déjà aux civilisations aztèques, mayas etc. Le Brésil a une richesse par rapport aux civilisations indiennes, c’est quelque chose de très particulier c’est un peu comme au Congo où on trouve encore des pygmées qui est une civilisation très ancienne. C’est très rare de rencontrer ce genre de civilisation et d’être confronté à un autre mode de vie. Comme je suis curieux, j’ai voulu rencontrer ces personnes donc je suis parti en Amazonie dans de vieux villages indiens et j’ai vécu différentes expériences comme rencontrer des Chamans ou boire de « l’ayawaska » qui est une boisson sacrée. C’est par le biais d’un ami que j’ai eu la chance de pouvoir rencontrer ces gens. Le Chamanisme est une croyance très spirituelle très intérieure on peut la développer qu’en étant en accord avec soi-même. Cela rejoint toutes les croyances aztèques ou mayas toutes les croyances en rapport avec la Nature, les Eléments (soleil, vent, etc.)
« Equateur Cosmique est un album très revendicateur, voir révolutionnaire. Il a été enregistré entre le Brésil, la France et le Sénégal. Le public brésilien et sénégalais est-il plus réceptif à ce genre de messages, plus conscient que le public français ?
Oui ils y sont très réceptifs car ils vivent une réalité tout à fait différente, quand on parle de coup d’état, de corruption, de trafic d’influence ce sont des choses qu’ils connaissent réellement. Nous en France, tout ce contexte on n’en a pas vraiment conscience, cela reste assez flou, on ne comprend pas vraiment. Pourtant, il y a de grosses affaires qui éclatent en ce moment en France mais la population ne se sent pas trop concernée, pour elle, ce sont des pressions politiques donc les français laissent les politiciens les régler. Au contraire, dans des pays comme le Brésil ils sont très engagés. Malgré les risques, la population se bat et affronte les problèmes. En France, faire une manifestation politique ça a très peu de risque alors que faire une manif à Brazzaville par exemple ou en Bolivie c’est une autre histoire. Ce qui est important c’est qu’ils savent exactement dans quoi ils s’engagent et ils n’hésitent pas à s’exprimer. Comme je parle couramment le portugais, j’explique toujours à chaque scène que je fais au Brésil ce que je dis dans mes chansons, et lorsque je chante l’Afrique au Brésil tous le monde à le point levé de même quand je chante le Brésil en Afrique, tous le monde à le point levé aussi. |
Tu as dit dans une interview « Je ne fais pas de politique mais de la musique » et c’est Rockin’Squat qui a dit « Je ne veux pas faire de politique, ma mission est artistique ». Pourtant, tout ton album est très engagé avec des prises de positions assez subversives, je pense entre autre aux morceaux The Systeme, Royaume Africa ou Resistance dans lequel tu dis : « Ecrivez vos noms dans l’Histoire ». Tu appelles donc ton public à résister au système et à se battre pour défendre ses idées. C’est très actif et politique, qu’est-ce qui te pousse à avoir une réticence à te dire ouvertement politique et en même temps artiste ?
En fait, je ne considère pas que je fais de la politique, je pense faire de la contre information. A la base, le rap est un mouvement révolutionnaire qui parlait des problèmes sociaux économiques qu’on trouvait dans les ghettos aux Etats-Unis. Je ne veux pas rentrer dans la politique car je la connais et elle est totalement différente selon l’endroit où tu te trouves. Maintenant, je pense faire de l’information car je ne veux pas faire du rap « ghetto », sans messages, pour ne pas mettre les gens dans des stéréotypes et les bloquer dans leur état d’esprit. J’ai peur qu’il n’y ait plus de traces de l’Histoire laissées à nos enfants, plus d’évolution des mentalités, plus d’esprits critiques. Dans un morceau comme « Résistance » c’est plus un hommage aux grands noms qui ont apporté leur contribution positive à l’Histoire et qui ont changé la condition des noirs ou des indiens. C’est une fierté, il ne faut pas oublier et quelque part je suis persuadé que chacun de nous peut contribuer à changer l’Histoire. |
Quel espoir as-tu pour l’avenir de l’Afrique ?
Nous enfants d’Afrique ou d’Amérique latine qui sommes en occident nous avons plus de facilité pour mettre des choses en place, logistiquement parlant par exemple c’est plus simple pour nous de monter des projets. Nous devons organiser des choses pour que les continents changent en gardant espoir que nos mouvements individuels ou communs porteront leurs fruits, c’est à nous d’investir dans nos pays. En allant au Congo pour chanter mes chansons cela peut-être dangereux mais il faut attaquer de partout, c'est-à-dire que, comme je le dis dans le morceau « Résistance », cela peut-être écrivez votre nom dans l’histoire dans divers domaine que ce soit dans le sport, dans les études, dans l’art etc.
Tu travailles en ce moment sur un nouvel album peux-tu nous en parler ?
Je travaille sur un prochain album qui est aussi un voyage avec divers artistes. Ce sera un album de rencontres avec de grands noms de la musique qui ont bercé ma vie, comme Elsa Suarez diva brésilienne, Ana Torres et j’ai envie de faire un morceau avec Tiken Jah Fakoly également, cet album sera très riche très varié et encore dans un autre univers.
Pour plus d’informations sur Pyroman :
www.livinastro5000.com |
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