Retrouvez Grioo.com sur votre mobile: http://m.grioo.com
Grioo.com   Grioo Pour Elle       Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  
   Lundi 13 Mai 2024 RECHERCHER : Sur Grioo.com  Sur Google 
 Accueil  Rubriques  Archives  Forum     Qui sommes-nous ?     

  News
News pays
Afrique
Caraïbes
Monde
Société
Sports
Santé
Insolite
Bloc Notes
  Economie
Management
  Culture
Histoire
Médias & Société
Musique
  Hommes illustres
Success stories
Interviews
Parcours
Initiatives
  Célébrités
Quizzs
Galeries Photos
Bons Plans
Musique
  Opinions
Conseils B2B
Forum


Pour recevoir notre lettre d'information, veuillez saisir votre email



AccueilRubriquesInterviewsArticle
Les suprêmes à la conquête du Monde
07/11/2006
 

Antoine Garnier nous raconte la genèse de la culture musicale noire américaine
 
Par Malaika Coco
Imprimer
Envoyer à un ami
Réagir
 Publicité 
 
"Les suprêmes"  
"Les suprêmes"
 

Le Hip Hop est partout. La culture noire américaine dépasse les frontières. Antoine « Wave » Garnier s’est intéressé à un phénomène qui atteint aujourd’hui une dimension planétaire. Comment une culture née dans la rue a conquis un public grandissant ?
Les Suprêmes raconte cette fabuleuse histoire, « plus qu’une histoire sur la musique, c’est celle des hommes ».

Français d’origine antillaise et Américain d’adoption, Antoine Garnier est avant tout un passionné de musique. En 1986, il quitte Paris pour la Grosse Pomme afin de rendre visite à son oncle, un militaire retraité. A New York, il découvre une ville mythique et une société américaine fascinante.
Titulaire d’un DEA en civilisation américaine, il devient correspondant de presse aux Etats-Unis pour des spécialistes de la culture urbaine tels que l’Affiche, Vibrations et The Source. Puis, il s’affirme comme rédacteur en chef du magazine Radikal. Touche à tout, il exprime sa passion pour le Rap à travers diverses émissions : « Check ça » sur Fun Radio, « Caméra Graffiti » sur la 5, « Bouge Ta Nuit » sur RFO Sat, « Culture Rock spécial Rap » sur M6 et la « Guerre Des Gangs » sur 13ème Rue.

Le journaliste se lance alors dans l’écriture. Souffle, au cœur de la génération Hip Hop entre New York et Paris 1986-2003, en deux volumes, révèle l’impact de la culture urbaine, dominant ces trente dernières années, parallèlement à la découverte personnelle, par l’auteur, du monde du Hip Hop. Dans ce journal de bord, une idée s’éveille : « le profil émergent est le profil suprême ». KRS One, D’Angelo, Pete Rock, Afrika Bambaataa, Wu Tang, Puff Daddy…, les exemples prolifèrent depuis les années 80.

 Publicité 
 
Antoine Garnier  
Antoine Garnier
 

Les Suprêmes s’inspire de Souffle, « c’en est la suite et la fin ». Là où Souffle traite d'avantage de l’évolution musicale, les Suprêmes s’intéresse plus particulièrement aux hommes et à leur parcours. « Les Suprêmes » désignent « l’aventure imprévue et extraordinaire de ces hommes et femmes, qui, en inventant un nouveau statut, ont redéfini les normes de la société et l’ont ainsi profondément affectée ».

Des années 70 à nos jours, le terrain musical est décrypté dans son contexte économique et social, aux Etats-Unis et ailleurs, notamment en France. Derrière un style non conventionnel qui peut paraître brouillon et dépourvu de liens, l’auteur révèle des détails précis, mêlant les références musicales à l’évolution socio-économique de l’époque. A ce niveau, les initiés ont une longueur d’avance.

Dix ans d’observation apportent une riche analyse de l’hégémonie de la culture urbaine, née dans les quartiers populaires. Talent, persévérance, créativité, voire génie ; à travers les hommes, un nouveau concept est né, importé des Etats-Unis et amené à se développer en France.

Antoine Garnier explique la suprématie des « Suprêmes », à savoir cette explosion fascinante de la culture noire américaine et son impact mondial.


Parlez-nous de votre parcours.

J’ai 41ans. Je suis Antillais, né en France. J’ai passé dix ans aux Etats-Unis. J’ai une formation de sociologue, un DEA en civilisation américaine et je m’intéresse énormément à la question des cultures noires et plus particulièrement à la culture américaine, noire, urbaine. C’est pourquoi j’ai écrit des bouquins à ce propos.

Pouvez-vous nous présenter votre nouveau livre, les Suprêmes.
Ce n’est pas un journal de bord comme Souffle. Il s’agit davantage d’une analyse distanciée de l’influence des personnages qui, au cours de ces trente dernières années, ont, grâce à leur courage et leur énergie, réussi à révolutionner l’ensemble de la société, à différents niveaux : social, économique et profondément au niveau culturel, voire même technologique.

Pourquoi ce titre : « les Suprêmes » ?

Au bout de trente ans, les média français ou étrangers nous vendent cette culture que sous un certain angle. C’est un angle esthétique, qui vise à ne faire la promotion que du vernis, alors que c’est une culture qui a profondément changé comment les noirs se pensent, comment les blancs sont perçus, comment la musique s’est transformée, comment les relations sociales ont été transformées, comment la sexualité noire a progressé, comment l’image des femmes noires a été fortement modifiée.

J’ai voulu rendre hommage à tous ces personnages qui ont réussi à imposer cette culture qui aujourd’hui est planétaire, qui a crée des économies, des styles de vêtement, une manière de parler, une manière d’être, une philosophie, des relations, c’est fantastique ! C’était une lutte très dure.

Et souvent les média, plus particulièrement français, ne veulent pas mettre « les Suprêmes » en avant car ils veulent qu’on ne voit que la surface. La majorité des media français sont blancs donc ils ne veulent voir que la culture « black », c’est-à-dire la culture esthétique et non la culture véritable. Malgré l’oppression, elle a réussi, en moins de trente ans, c’est extraordinaire, à produire avec un rien quelque chose qui aujourd’hui est référent partout.
En ce sens, c’est suprême !

Antoine Garnier (flèche bleue)  
Antoine Garnier (flèche bleue)
 

Qu’est-ce qu’un « Suprême » ?

Un « Suprême » c’est un profil, c’est-à-dire une personne, qui partie de rien, en ce sens on fait la connexion avec l’Afrique, a le génie de produire quelque soit l’endroit où elle est. C’est ça le génie africain, qui produit quelque chose, qui, à un moment, embellit et séduit l’ensemble de la planète. On a la musique, mais pas que ça. Nous sommes les sauveurs du monde, nous sommes « les Suprêmes ».

Est-ce qu’il existe des « Suprêmes » en France ?
Bien sûr. Ils ne sont pas encore au même niveau. Le premier pour moi est MC Solaar. C’est le type qui est parti de rien et est arrivé à tout. Il est connu à l’étranger. C’est le seul artiste Rap, malgré les critiques, qui, dans quinze ans, continuera à être diffusé sur RTL. Son succès a suscité l’intérêt chez les maisons de disques qui avant négligeaient complètement le Rap. Et les maisons de disques ont commencé à signer les artistes de Rap.

Et les sportifs ?

Les sportifs suprêmes en France sont Bernard Lama qui a toujours « ouvert sa bouche », Marius Trésor dans les années 80 et aujourd’hui Lilian Thuram, un sportif citoyen. On peut parler aussi de Stéphane Diagana, Christine Arron. Jamel Debbouze est également un « Suprême », Oxmo Puccino aussi. Les Suprêmes croisent autant les sexes que les couleurs de peau, moins au Etats-Unis où la société est extrêmement ségréguée. Les Américains n’ont pas rencontré les même obstacles qu’en France.

Souffle New-York nouvelle édition  
Souffle New-York nouvelle édition
 

D’où vient cet intérêt pour la culture noire américaine ?

C’est l’une des cultures qui bénéficie le plus d’exposition et pourtant, souvent la moins connue, la plus sous-estimée. L’idée est de proposer un nouveau regard de cette culture pour les gens qui sont curieux de savoir ce qu’il y a derrière le vernis.

Comment expliquer ce développement de l’influence de la culture noire américaine ?

Il y a une exposition des média. C’est la télévision, notamment MTV, qui a permis à cette culture de grandir, voire même d’être décapitée.
Lorsque nous regardons ce qu’est la culture Rap ou Hip Hop en France, c’est avant tout une culture de l’image parce que nous avons été nourris d’images. On ne nous a jamais réellement vendu ce qu’est cette culture. H.I.P H.O.P de Sidney ne nous a montré que la danse par exemple. Les média traitent de la question noire à travers le stéréotype de la violence, du sexe et de la misère. Les média noirs et blancs français adorent ça. C’est la seule chose que nous connaissions de l’Amérique noire alors que l’Amérique noire est extrêmement diverse. A travers la culture Hip Hop, elle a fédéré l’ensemble de la jeunesse noire.

C’est du jamais vu ! Ca fait écho à une situation sociale et à une situation culturelle énorme. C’est pourquoi les jeunes Noirs, partout, se sont retrouvés dans cette culture parce que c’était avant tout une culture de l’image. Nous recherchons des images, donc on les a trouvées. On en a marre de l’image de Bob Marley fumant son « spliff » et de l’enfant en Afrique qui meurt de faim. Les Américains noirs produisent une image extrêmement séduisante. Même quand elle est misérabiliste, on a le sentiment que, là-bas, il y a des possibilités. On célèbre la première milliardaire noire en dollars, Oprah Winfrey. Les Etats-Unis vendent leur culture et notamment la culture noire qui est devenue omniprésente, référente aujourd’hui.

Les années 80 ont été le croisement d’une superposition des personnalités noires de Michael Jackson à Michael Jordan en passant par Bill Cosby, qui ont inspiré la diaspora. En plus, une nouvelle classe moyenne noire a vu le jour.
Il n’y a pas eu que la musique, mais aussi un faisceau de paramètres qui se sont rencontrés dans les années 80 donc il y a eu une vraie explosion des images noires.

"Souffle New-York"  
"Souffle New-York"
 

Que pensez-vous de la culture antillaise, compte tenu de vos origines, et de la culture africaine ?

Il faut déjà différencier la culture noire antillaise francophone et anglophone car ce n’est pas le même état d’esprit. Je suis né ici, j’ai une attache très forte pour les Antilles françaises. Mais je me reconnais d’avantage dans la culture américaine noire parce que c’est le pays dans lequel j’ai passé le plus clair de mon temps. Ca m’a formé. Donc je suis un double déraciné.
Je réfute complètement le terme de culture africaine car pour moi, l’Afrique est un continent. De plus la culture africaine francophone n’est pas la culture lusophone, qui n’est pas la culture anglophone.

Que retient-on des Suprêmes ?

C’est une analyse psychologique, idéologique, culturelle sur la culture contemporaine urbaine qui est majoritaire.
Aujourd’hui, tout le monde veut porter un baggy, les jeunes femmes portent des tailles basses etc. On a dépassé le cadre de la musique. C’est une culture extrêmement populaire mais qui reste fondamentalement underground. Elle est avant tout l’écran des défavorisés même si tout ce qui brille est finalement récupéré. C’est exceptionnel que la culture des défavorisés devienne la norme. D’habitude, c’est le contraire. C’est une inversion totale. C’est ça le Hip Hop. C’est cette capacité à inverser avec un rien. Hip Hop égale black, black égale américain noir.
On peut la qualifier de culture d’entreprise autant chez les hommes noirs que chez les femmes noires. Avant, on ne voyait pas les femmes noires. On assistait à une complète invisibilité. Maintenant, on la voit, même si elle est montrée de plus en plus claire. Maintenant les Blancs regardent les femmes noires.

Quels sont vos projets ?

Mon prochain projet d’écriture est : « le nègre français », une observation de ce que nous sommes en France. Grâce au mouvement amorcé par Dieudonné, le Collectif Egalité et d’autres personnalités, les jeunes Noirs et leurs aînés commencent à se penser autrement que la France voudrait qu’ils se pensent. Donc je vais dresser les portraits de ce que nous sommes et de ce que nous pourrions être. L’actualité est extrêmement riche. C’est prévu pour 2007.

Pour en savoir plus

Quelques sites Internet sont disponibles pour ceux qui souhaiteraient plus d'informations, et notamment commander le livre:

www.les-supremes.com

www.myspace.com/lesupremes

www.souffle2vie.com


       
Mots-clés
antoine garnier   
 
 Donnez votre opinion ou lisez les 0 réaction(s) déjà écrites
 Version imprimable de l'article
 Envoyer l'article par mail à une connaissance


Partager sur: Partager sur Facebook Facebook   Partager sur Google Google   Partager sur Yahoo Yahoo   Partager sur Digg Digg   Partager sur Delicious Delicious  
 
 
Les dernières photos publiées sur Grioo Village
 
Les derniers articles Grioo Pour Elle

 Grioo Pour Elle, le site des femmes noires et métissées
 
Les derniers billets sur nos blogs
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
 
 
 
 
Top
 
 
 
 
 Exposition : Senghor et les arts : du 7 février 2023 au 19 novembre 2023
 Mbappe joueur le mieux payé de ligue 1 : 6 millions d'euros par mois
 Mbappe nouveau capitaine :entrée en matière réussie ?
 Gala 2016 : le club efficience annonce la création d'un fonds de la diaspora
 Les cosmétiques Soleza désormais disponibles au Cameroun
 Can 2017 : le tirage au sort a eu lieu
 Terroriste où es-tu ? : Partout et nulle part !
 Nigeria : Stephen Keshi s'en est allé
 Mohammed Ali, ''the greatest'' s'en est allé
 Décès de Papa Wemba : les hommages se multiplient
 
Afrique      Afrique Du Sud      Barack Obama      Benin      Bons Plans      Burkina-faso      Cameroun      Caraïbes      Célébrités      Congo Brazzaville      Cote D'ivoire      Diaspora Africaine      Diversité      France      Gabon      Ghana      Haïti      Livre      Mali      Nigeria      Racisme      Rdc      Senegal      Tchad      Togo     
 
 



   
 
Le site des femmes noires et métissées | Grioo Village | English version