
"L'agriculture nécessitant une importante mobilisation de fonds, la convention que nous venons de signer pour les opérations de relance dans la filière cacao-café, d'un montant de 5,6 milliards FCFA, est loin de nos objectifs estimés à 150 milliards FCFA à investir dans le secteur", a précisé Pierre Tsimi Enouga, président du comité de gestion du FODECC.
A travers cette convention, le gouvernement camerounais entend booster la capacité de production des champs semenciers et parcs à bois à travers la réhabilitation, l'entretien intensif des parcelles existantes, améliorer le système de diffusion du matériel végétal cacao-café en apportant des appuis à l'installation des pépiniéristes, au transport des plants et des semences, a rappelé le vice-Premier ministre, ministre de l'Agriculture et du développement rural, Jean Nkuete.
Créé en mars 2006 par le chef de l'Etat camerounais, Paul Biya, le Fonds de développement des filières cacao-café dont la mission principale est d'appuyer ce secteur dans le but de le relancer après une période marquée par une faible productivité, a connu deux ans d'hibernation.
La filière cacao-café représente près de 30% des exportations directes non pétrolières et génère plus de 100 milliards de FCFA de revenus par an à plus de 600.000 producteurs.
Avec sa production annuelle actuelle tournant autour de 150.000 tonnes par an, la filière cacao au Cameroun se trouve loin derrière la Côte d'Ivoire dont le rendement annuel moyen est de 1.200.000 tonnes.
Le Cameroun était, dans les années 1980 au 4ème rang mondial, donc non loin de la Côte d'Ivoire, mais depuis une décennie, la filière cacao-café au Cameroun connaît une baisse drastique de sa production à cause de l'effondrement des cours mondiaux pendant les années 1990.
Les agriculteurs camerounais se sont découragés suite à l'incapacité de survie du système de stabilisation des prix mis en place à cette période par l'Etat camerounais, à la mise en veilleuse de la Société de développement du cacao (SODECAO) et à la liquidation des structures d'appui, notamment l'Office national de commercialisation des produits de base (ONCPB), au Fonds national de développement rural (FONADER) et au Crédit agricole du Cameroun.
Ils avaient détruit en partie ou entièrement leurs plantations de cacaoyers et de caféiers pour exprimer leur ras-le-bol. |