
Sur le thème « Enjeux et avenir de la filière ovine européenne », cette rencontre se déroulera au domaine de Faugeras en présence des ministres de l’Agriculture anglais, espagnol, français, irlandais, roumain, sans oublier les pays qui exerceront la présidence de l’UE en 2009, la Suède et la République tchèque, ainsi que Mariann Fischer Boel, commissaire européen chargée de l’Agriculture entourée d’experts et de représentants de la filière ovine.
Objectif de cette grand-messe de l’élevage : réfléchir, entre responsables politiques et professionnels, à l’avenir de la filière et aux mesures à prendre pour assurer sa pérennité.
La confédération paysanne avance trois revendications applicables immédiatement : une redistribution des aides européennes à partir de 2009-2010 dans le cadre du "bilan de santé de la PAC" ( politique agricole commune), une aide d'urgence de 35 euros par brebis et l'abandon du projet d'identification électronique prévu pour 2010. Des revendications que les syndicalistes ne trouvent pas d'excessives.
Philippe Babeaudou, porte-parole de la confédération paysanne de la Haute-Vienne, n’a pas attendu l’ouverture des débats pour exposer sa vision des choses.
« Soit, des solutions existent et il nous faut des annonces concrètes ; soit il n'y en a pas et ce sera encore une conférence pour rien. Dans ce cas, elle ne se passera pas dans le calme. »
En clair, il faut sauver le mouton français et même européen, car beaucoup de pays comme l'Irlande sont confrontés à une baisse du revenu ovin et donc de la production.
Et faisant parler les chiffres la confédération paysanne a donné des exemples concrets : l'agneau est payé 5,20 euros/kg à l'éleveur, pour un coût de production moyen de 7,70 euros. Le revenu moyen d'un éleveur ovin est de 600 euros.
En 15 ans, en France, la moitié des éleveurs a disparu alors que le troupeau de brebis allaitante a reculé de 23 %.Pour la Confédération paysanne, il y a donc urgence.
Car, si rien n'est fait pour améliorer le revenu des éleveurs ovins, un des plus faibles du monde agricole, il n'y aura plus d'élevage ovin dans le massif central dans dix ans ; alors que la production française couvre à peine 46 % des besoins.
La montagne de la conférence européenne à Limoges a donc tout intérêt à ne pas accoucher d'une souris.
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