
"Avec la mort de Chahine, le 7ème art vient de perdre l’un de ses plus célèbres serviteurs", a indiqué l’Elysée dans un communiqué tout en saluant un intellectuel d’une grande indépendance et un fervent défenseur du mélange des cultures.
"Très attaché à son Egypte mais ouvert sur l’universel, réalisateur engagé, fervent défenseur de la liberté d’expression et plus largement des libertés individuelles et collectives, Youssef Chahine aura cherché, tout au long de sa vie, à travers l’image, à dénoncer la censure, le fanatisme et l’intégrisme", a souligné la présidence française.
Le Premier ministre français, François Fillon, qui a appris avec tristesse la mort de Youssef Chahine, la qualifié de "pourfendeur de l’obscurantisme et chantre de l’humanisme", et également un cinéaste engagé, sensible et universel.
"Youssef Chahine était un passeur de culture qui savait comme personne raconter l’un à l’autre l’Orient et l’Occident. Les Français étaient particulièrement attentifs à son message", a écrit le chef du gouvernement français.
Le Parti socialiste déplore la mort d'une "des étoiles les plus brillantes du cinéma mondial" alors que la secrétaire national du Parti communiste, Marie-George Buffet, salue "le poète de l'image, l'amoureux de vivre, de son peuple, l'homme engagé".
Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, salue "la mémoire de cette immense figure du monde de la création" et retient de Chahine un engagement "exemplaire contre l'intégrisme et toutes les formes d'intolérances".
Youssouf Chahine est décédé dimanche à l'hôpital militaire de Maadi, banlieue du Caire, à l'âge de 82 ans, après avoir passé six semaines dans le coma à la suite d'une hémorragie cérébrale.
Il a produit des nombreux films et notamment "La Terre", "Alexandrie pourquoi ?" (l'Ours d'argent et le Grand Prix du Festival de Berlin en 1978), "Le Sixième jour" en 1986 ou "Le Destin" en 1997 qui l’ont fait connaître au monde entier et dont certains sont des co-productions franco-égyptiennes.
Youssouf Chahine a été distingué à plusieurs reprises par la France par les insignes du commandeur des arts et lettres et les insignes de l’Ordre national de la Légion d’honneur.
En 1997, le cinéaste égyptien a reçu le Prix du 50e anniversaire du Festival de Cannes pour l’ensemble de son oeuvre. |