
Jean-Marie Le Pen est de retour. Enfin le "vrai" Jean-Marie Le Pen, et non le Jean-Marie Le Pen qui cherchait à se rendre respectable pour avoir une réelle chance aux présidentielles. La stratégie ayant fait long feu en 2007(il n'a obtenu que 10% des voix au premier tour contre plus de 18% cinq ans plus tôt car ses électeurs ont été phagocytés par Nicolas Sarkozy), il revient à ses premières amours.
Dimanche, lors d'une conférence de presse, le président du FN a en effet déclaré : "Jean-Claude Gaudin (maire ump de Marseille NDLR) prétend qu’il y a 300.000 musulmans à Marseille, le jour où ils seront 800.000 le maire ne s’appellera plus Gaudin mais peut-être Ben Gaudin".
Il a continué en disant que "l'immigration de masse" prenait "l'allure d'une véritable colonisation". Pourtant, quatre jours plus tôt, le 4 février 2009, il venait d'être condamné lors du rejet de son pourvoi par la cour de cassation, ce qui rendait définitif le verdict de la cour d'appel qui l'avait condamné à 10 000 euros d'amende pour incitation à la haine raciale le 29 mars 2006 et le 12 mars 2008.
Jean-Marie Le Pen avait en effet déclaré en avril 2003 dans une interview au journal "Le Monde" que "le jour où nous aurons en France, non plus 5 millions mais 25 millions de musulmans, ce sont eux qui commanderont". Il ajoutait : "Et les Français raseront les murs, descendront des trottoirs en baissant les yeux. Quand ils ne le font pas, on leur dit: 'qu'est-ce que tu as à me regarder comme ça, tu cherches la bagarre ?'. Et vous n'avez plus qu'à filer, sinon vous prenez une trempe". Il avait tenu des propos de la même nature un mois plus tard dans le quotidien d'extrême droite "Rivarol".
Les verts ont condamné les propos tenus par Jean-Marie Le Pen dimanche en disant que ce dernier "cherchait à se montrer plus radical que le gouvernement qui détient le triste record de trente mille expulsions par an". Le parti écologiste déclarait trouver "inquiétant la banalisation de la provocation populiste dans la communication politique". Un porte-parole du maire de Marseille a déclaré que ce dernier "ne se sentait pas visé par les propos de Jean-Marie Le Pen", mais prenait "très mal qu’on essaie de déstabiliser cette mosaïque" que représente Marseille. |