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Guy Andre Kieffer
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Pour camper le sujet, disons que, le 16 avril 2004, Guy André Kieffer, journaliste franco-canadien spécialisé dans les matières premières et les affaires économiques et financières, alors âgé de 54 ans et qui vivait depuis plusieurs années en Côte d’ivoire, est kidnappé par un commando dans un parking d’un supermarché d’Abidjan. Il aurait été attiré dans un piège subtilement tendu par Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo, et Jean-Tony Oulai, qui serait officier de l’armée ivoirienne. Depuis, personne n’a encore revu ce journaliste. Disparu donc comme par enchantement !
Et avec cette sortie d’Alain Gossé, qui dit avoir été témoin du meurtre de notre confrère, c’est peu dire que d’affirmer que des tuiles s’amoncèlent de nouveau sur la tête de la première dame de la Côte d’Ivoire, même si, interrogé par France 3, notre nouveau repenti estime qu’elle n’est pas trop impliquée dans cette affaire, mis plutôt sa garde rapprochée. Véritablement, comment l’entourage immédiat de Simone Gbagbo pourrait-il avoir fait « le travail » sans que la patronne en ait été informée ou ait donné son quitus ?
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Et si tel était le cas, elle aurait pu tout au moins se séparer de ces « incontrôlables proches » afin qu’ils en répondent devant la justice tout seuls S’arc-boutant sur une défense en ligne qui a fait des résultats depuis un certain temps, la Présidence de la République de Côte d’Ivoire n’a pas mis du temps à démentir, avec la dernière énergie, toute implication de l’épouse Gbagbo dans ce terrible drame. Pis est, à entendre les communicants proches du couple présidentiel, Alain Gossé est inconnu des fichiers de la présidence et arbore un béret de caporal de la Force d’intervention rapide paracommando (FIRPAC), une unité qui n’existe plus.
Les dernières déclarations de repenti d’Alain Gossé seraient-elles alors le début d’un rebondissement salvateur pour enfin retrouver et juger les commanditaires et assassins de Guy André Kieffer, ou assistons-nous, à travers ce nouveau déballages, aux affabulations d’un imposteur ? Difficile pour l’instant de répondre à cette question, même si ce témoignage survient au moment même où le président français, Nicolas Sarkozy, aurait confié à l’onusien Ban Ki Moon que le Président Gbagbo ne serait pas digne de confiance.
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Il ne saurait si bien dire, car on voit en effet mal le pouvoir ivoirien livrer à la justice hexagonale toutes les clés de l’enlèvement, puis de l’assassinat, scénario plus que probable, de Kieffer, le fouineur. Et les juges Ramael et Ducos en savent quelque chose, puisque, chaque fois qu’un acte d’instruction tend à accréditer la thèse de l’implication de la Présidence ivoirienne, où le disparu aurait été détenu deux jours durant avant de disparaître à jamais, les portes et les bouches leur sont hermétiquement fermées. Alors question : pendant combien de temps encore vont–ils observer l’omerta sur cette bien triste affaire ?
Boureima Diallo
L’Observateur Paalga
www.lefaso.net
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