
L'ancien patron de la police sud-africaine, Jackie Selebi, a été condamné à 15 ans de prison pour corruption, a t-on appris mardi de source judiciaire au Cap. Qualifiant Selebi "de gène pour la police et pour le pays," le juge Meyer Joffe a estimé que la peine était à la hauteur des fautes commises.
Ces griefs sont consécutifs aux liens que Selebi entretenait avec Glenn Agliotti, un trafiquant de drogue, qui est en train d'être jugé pour meurtre dans un autre procès. La cour a déclaré que Selebi a accordé des faveurs (il fermait les yeux sur le trafic de drogue) à Agliotti contre de l'argent et des vêtements chers.
Le juge Joffe a rejeté l'argument de Selebi selon lequel il était victime d'une conspiration, même s'il a acquitté l'ancien patron de la police d'un autre chef d'accusation. Le juge a également indiqué que pendant le procès, "à aucun moment Selebi n'avait fait preuve de remords" et a ajouté qu'il avait "essayé de fabriquer des fausses preuves et menti pour essayer d'échapper à la justice".
Le parti du Congrès national africain (ANC, au pouvoir) a souligné que le verdict indiquait clairement que "l'Afrique du Sud était un pays régi par des lois appliquées sans crainte ni faveur pour qui que ce soit, quel que soit le statut de la personne".
Selebi est resté libre moyennant le paiement d'une caution de 20 000 rands (environ 2000 euros) et le début d'une procédure d'appel. Agé de 60 ans, il avait également été président d'interpol de 2004 à 2008. |