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Alassane Ouattara interviewé en duplex d'Abidjan par Michel Denisot qui était rentré à Paris après avoir interrogé Laurent Gbagbo mardi
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"Je ne suis pas l’un des deux présidents de la république, je suis le président. M. Gbagbo est l’ancien président de la république de Côte d’Ivoire qui refuse de quitter le pouvoir. Je tenais à faire cette précision" a répondu du tac au tac Alassane Ouattara à Michel Denisot qui expliquait en préambule que la Côte d’Ivoire avait deux présidents.
A l’affirmation de Michel Denisot selon laquelle ce n’était pas lui qui exerçait la réalité du pouvoir, Alassane Ouattara a répondu en disant qu’il détenait la signature, qu’il nommait les ambassadeurs, et qu’il était à l’hôtel du golf pour des raisons de sécurité : "Vous vous êtes rendu compte qu’il y a une grande insécurité à Abidjan, les habitants sont traqués, en particulier mes électeurs, et c’est par solidarité avec les populations que je reste à l’hôtel du golf".
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Je ne suis pas l'un des deux présidents. Je suis le président. Laurent Gbagbo est l'ancien président qui refuse de quitter le pouvoir |
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| Alassane Ouattara à Michel Denisot |
Selon Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo est un usurpateur qui sait bien qu’il a été battu. Et que le verdict des urnes est clair : "J’ai gagné ces élections avec 54,1%. Il se disait démocrate, nous venons de découvrir que c’était un usurpateur et un dictateur".
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Au sujet du verdict du conseil constitutionnel : |
"Ce conseil constitutionnel est constitué d’amis de Laurent Gbagbo, de militants du Front Populaire Ivoirien. Il n’a aucune crédibilité et c’est d’ailleurs à cause du manque d'impartialité de ce conseil que nous avons tenu à Pretoria des accords de sortie de crise et que nous avons tenu à mettre en place la certification par le secrétaire général des Nations-Unies".
Pour Alassane Ouattara, si Laurent Gbagbo aimait la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens, il devrait tout simplement respecter le "verdict des urnes". "C’est ce que à quoi nous nous sommes engagés lui, moi et le président Henri Konan Bédié" a-t-il précisé. [1]
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Sur les options utilisables contre Laurent Gbagbo |
"La Cedeao a déclaré qu’il fallait que Monsieur Gbagbo parte, y compris par la force légitime et s’il continue, malheureusement c’est à cela que nous allons arriver (...) Evoquant les méthodes pacifiques, Alassane Ouattara a suggéré la possibilité de geler les avoirs et de restreindre les déplacements de Laurent Gbagbo et de ses proches en Afrique de l’Ouest et sur le continent africain. "Par ailleurs, le recours à la force ne signifie pas faire la guerre aux ivoiriens. Il s’agit d’extirper Laurent Gbagbo du palais présidentiel qu’il occupe de façon illégitime" a t-il précisé .
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Si Laurent Gbagbo aimait la Côte d'Ivoire et les Ivoiriens, il respecterait le verdict des urnes |
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| Alassane Ouattara |
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Sur ce qu'il compte faire : |
A la question de savoir s'il n’allait pas être difficile d’utiliser la force contre Laurent Gbagbo au fur et à mesure que le temps s’écoulait, Alassane Ouattara a fait savoir qu’il pensait que Laurent Gbagbo avait peu de soutien au sein de l’armée : "En réalité, nous avons une armée qui n’est pas armée. Laurent Gbagbo a stocké toutes les armes et les munitions au palais présidentiel avec un clan de militaires recrutés essentiellement parmi des gens de son ethnie et de sa région. Ce sont eux qui font sa force.
Mais nous avons beaucoup d’officiers généraux et supérieurs qui nous contactent et disent qu’ils en ont assez de cette situation. Le jour viendra où M.Gbagbo partira et il aura des surprises. Je reçois beaucoup de soutien des officiers de l’armée, des cadres de l’administration et ils en tous ras-le-bol...Les Ivoiriens en ont assez de cette situation. Nous pensions faire les élections pour sortir de crise et nous voilà dans une crise pire que celle que nous avons vécue en 2002".
Evoquant le bilan (plus de 247 morts depuis le début de la crise post-électorale), Alassane Ouattara a déclaré que les miliciens et militaires de Laurent Gbagbo bouclaient les quartiers chaque soir pour "massacre" des citoyens tandis que "les femmes étaient violées" (...) "C'est tout de même inadmissible. Il s’expose à des sanctions sévères aussi bien au plan national qu’au plan international...C’est un monsieur qui a les mains couvertes de sang. Il faut qu'il arrête. La Côte d'Ivoire ne peut pas souffrir comme cela pour un seul homme."
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Pour Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo a un comportement de dictateur puisqu’il s’oppose au verdict des urnes certifié par les Nations-Unies, confirmé par la Cedeao et même le premier ministre qui a reconnu que les chiffres étaient bons : "Tenez-vous bien M. Denisot, même ce fameux conseil constitutionnel est d’accord avec les chiffres. Ce qui s’est passé c’est qu’il a tout simplement rayé sept départements dans lesquels j’avais gagné. Ceci est inacceptable".
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Ses relations avec Nicolas Sarkozy |
"Nicolas Sarkozy est un ami de longue date. Ça ne date pas d’aujourd’hui. J’ai de bonnes relations avec lui comme avec d’autres chefs d’Etat, en Afrique comme ailleurs. Vous savez que j’ai occupé de très hautes fonctions au Fonds Monétaire International où j’ai été le numéro 2. Via ces fonctions j’ai rencontré beaucoup de personnalités. Dominique Strauss-Kahn est un ami. Laurent Fabius également. J’ai beaucoup d’amis en France et aux Etats-Unis. Larry Summers et d’autres personnalités du monde de la finance." a déclaré Alassane Ouattara évoquant ses relations avec le numéro 1 français.
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Du fait de mes fonctions au FMI, j'ai rencontré beaucoup de personnalités au niveau international |
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| Alassane Ouattara |
Alassane Ouattara a réitéré en fin d’interview son appel à Laurent Gbagbo à "respecter le verdict des urnes" rappelant que la Cédeao avait promis d’intervenir par tous moyens, y compris la "force légitime". "Je suis un homme de paix. Je préfère la solution pacifique. Si Laurent Gbagbo s’entête, il provoquera une intervention en Côte d’Ivoire. Ce qui serait fâcheux car je ne tiens pas à occuper mes fonctions dans le sang et sur des cadavres, et c’est ce qui fait que je montre autant de patience. Laurent Gbagbo a trop fait souffrir les Ivoiriens. Il est temps qu’il quitte ses fonctions usurpées".
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Alassane Ouattara craint-il pour sa vie ? |
A la question de savoir s'il craignait pour sa vie, Alassane Ouattara a répondu :
"Vous savez, Laurent Gbagbo n'en est pas à sa première tentative de m’assassiner. Il l’a tenté en 2002. Dieu merci il n’a pas réussi. Et si je suis ici, c’est bien sûr pour moi-même et ceux qui me sont proches et qui peuvent être assassinés ; D’ailleurs le bilan le démontre. Tous les soirs nous avons 20 à 30 personnes assassinées dans les quartiers pour leurs appartenances politiques ou ethniques. Laurent Gbagbo doit arrêter d’assassiner des Ivoiriens. Nous avons besoin de paix et de tranquillité en Côte d’Ivoire."
 Vous pouvez revoir en entier l’interview d’Alassane Ouattara dans "le Grand Journal" via le lien ci-dessous
http://www.canalplus.fr/c-divertissement/pid3349-le-grand-journal.html
Dans l'émission du 13/01/11, cliquez sur la 1ère partie (11mn28 sec).
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Notes |
[1] Dans son interview diffusée la veille, Laurent Gbagbo a affirmé qu’il y avait eu des fraudes dans le Nord et a souhaité que les voix soient recomptées, option rejetée par le camp Ouattara.
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