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Une embarquation de fortune d'immigrés cladestins
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Le sujet qui n’a cessé d’alimenter les conversations ces derniers temps, est sans doute le drame de l’immigration clandestine avec les toutes récentes tragédies en méditerranée et sur les côtes des canaries, dont on s'en souvient comme si c’était hier. Mais la nouveauté qui risque fort de faire couler beaucoup d’encre et de salive est l'émigration illégale, autrement dit l'interdiction de quitter son propre pays sous peine de sanction pénale.
L’Algérie vient de s'autoriser cette astuce en amont et s'apprête à adopter une loi punissant de six mois d'emprisonnement ferme toute sortie illégale de son territoire. Un projet de texte réformant le code pénal en ce sens a été approuvé, dimanche 31 août, par le gouvernement et doit l'être par le Parlement cet automne. Il prévoit aussi d'infliger dix années d'incarcération aux personnes aidant les émigrants.
Mais jusqu'ici, la loi ne permettait pas de réprimer ces départs. Le nouveau texte va l'autoriser, quitte à faire une entorse à un principe fondamental de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, qui dispose en effet que "toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays".
La religion n’est pas reste dans cette lutte anti-émigration qui en réalité couve celle contre l’immigration clandestine. Le fait étant que les pressions exercées par l'Union européenne sur les pays africains pour contrôler les flux migratoires ont remis au goût du jour la pénalisation des départs. Même les mosquées ont été incitées à faire campagne contre les "harragas", au nom du refus du suicide manifestement programmé au vu des nombreux risques.
Selon le journal le monde qui rapporte l’information, une pareille mesure vise un phénomène qui a pris une ampleur considérable en Algérie, celui des "harragas" (littéralement, en arabe, "ceux qui brûlent" les frontières), ces jeunes qui risquent leur vie sur des embarcations de fortune pour gagner l'Europe.
Au cours de la seule semaine passée, une centaine de ces jeunes, Algériens ou Africains noirs, ont été interpellés sur les côtes algériennes. Depuis deux ans, les plages proches d'Annaba (600 km à l'est d'Alger) sont devenues les principales zones d'embarquement vers la Sardaigne. Les autorités font état de 1 500 arrestations en 2007 et de 700 depuis le début de 2008. Mais on ne connaît ni le nombre de ceux qui parviennent à destination, ni, évidemment, celui de ceux qui périssent.
La liberté de quitter son pays a longtemps été ardemment défendue par les pays occidentaux lorsqu'elle était bafouée par l'URSS et ses satellites. Aujourd'hui, seuls des pays comme la Corée du Nord ou Cuba en font un principe, emprisonnant de fait leurs propres citoyens sur leur territoire.
En Afrique,Le Maroc, a adopté en 2003 une loi réprimant sévèrement l'émigration irrégulière. La Tunisie s'est aussi lancée dans la chasse aux "brûleurs", l'équivalent des "harragas". Le Sénégal peut se vanter d'interpeller les candidats à l'émigration qui tentent de rejoindre les Canaries.
Une réelle monnaie d'échange pour ces pays qui souhaite obtenir des aides ou faire pression sur des négociations commerciales. A l’instar de, l'accord sur le règlement du contentieux colonial italo-libyen récemment paraphé par MM. Kadhafi et Berlusconi qui prévoit notamment, en échange de la construction d'une autoroute, une participation libyenne aux patrouilles de surveillance en Méditerranée.
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