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Amplification du phénomène de rançonnement à Cotonou |

En dépit des différentes dispositions prises par la hiérarchie policière béninoise, le rançonnement des usagers de la route par des agents véreux persiste et prend de l'ampleur avec les longs embouteillages à Cotonou, dus aux grands travaux de construction dans la métropole béninoise, a constaté la PANA sur place.
Autrefois décrié sur les grandes distances et au niveau du trafic interurbain, le rançonnement des conducteurs de véhicules de tous genres s'est accentué aux différents carrefours et points de déviation de la capitale économique béninoise. Le phénomène maintes fois réprimé par les responsables de la Police nationale ne se limite plus aux périphéries, des agents placés aux carrefours dans le centre-ville étant de plus en plus épinglés.
Plus fins et plus discrets en cours de semaine, les habitués du rançonnement aux carrefours deviennent plus agressifs et plus entreprenants le week-end venu. Certains vont jusqu'à parler de la "période de petite moisson", la période de grande vendange étant celle des fêtes de fin d'année. Tout se passe comme si les agents se fixaient un quota à atteindre en fin de semaine et ils multiplient chaque jour des astuces pour se remplir les poches. |
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Hormis les conducteurs indélicats qui trouvent toujours les moyens de défier la loi, beaucoup d'autres citoyens malchanceux tombent dans la nasse devenue plus fine des "chasseurs de rançon". "Ne me demandez pas d'être en règle si je sais que de toutes les façons l'agent en faction trouvera des choses pour me soutirer de l'argent", s'exclame un conducteur de taxi-ville.
"La semaine dernière, c'était le clignotant qui s'allumait par intermittence et bien que je lui ai expliqué qu'il s'agissait d'une panne que je venais de constater et que j'allais vers le garage, le chef (policier) m'a demandé de payer 3.000 FCFA si je ne voulais pas aller au commissariat", a-t-il illustré.
Un de ses collègues se plaint de ce qu'on lui ait pris de l'argent pour avoir commis la maladresse de perdre son insigne taxi. "Bien que la couleur jaune-vert indique bien qu'il s'agit d'un taxi, l'agent en service au carrefour St Jean, à quelques encablures du Commissariat central, m'a pris 2.000 FCFA et ceci sans reçu", a-t-il indiqué.
L'incivisme des conducteurs de tous bords facilite la tâche aux agents indélicats qui se fondent sur les taux de contravention fixés par les textes pour s'en mettre plein les poches. Les plus en vue sont les conducteurs qui font la deuxième file dans les bouchons ou ceux qui choisissent de passer quand le feu est à l'orange.
Les premiers paient réglementairement 9.000 FCFA et les seconds 6.000 FCFA, mais les agents s'arrangent toujours pour leur faire payer sur place entre 2.500 et 5.000 FCFA qu'ils se partagent. La cible des chasseurs de rançon ne se limite plus aux conducteurs de taxis-moto ou de taxi-ville, même des particuliers y passent, surtout les étrangers, qui ne comprennent pas grand chose des déviations opérées presque toutes les heures et souvent sans panneau de signalisation.
Les rançonneurs trouvent chaque jour de nouvelles stratégies et de nouveaux appâts. Chaque agent ou équipe en faction est muni de deux carnets: un qui reçoit la décharge des pièces retirées et l'autre inconnu de l'administration pour enregistrer le butin. Et si le phénomène tarde à être éradiqué, c'est qu'il y aurait une forte complicité entre ces agents de la sécurité et les responsables.
"Aucun patron ne te dira précisément combien ramener, mais en suivant un peu, tu sais ce que tu dois faire pour ne pas être écarté des missions qui nous permettent d'être pointés", a déclaré sous anonymat, un vieux routier des missions. |
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