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Interdiction de voyager ; gel des avoirs financiers à l’étranger ; refus d’accréditations devant les organisations internationales. Voici les sanctions de l’Union africaine (UA) qui frappent 109 personnalités malgaches dont le président Andry Rajoelina, les membres du gouvernement, les hauts fonctionnaires, les responsables militaires et des magistrats. Cette fatwa a été rendue publique hier, 17 mars 2010, par Ramtane Lamamra, commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’UA.
Ces sanctions font suite à l’expiration, hier, de l’ultimatum que l’organisation continentale avait lancé le 19 février dernier contre les autorités de la Grande île en exigeant d’elles l’application des « accords consensuels » signés à Maputo et à Addis-Abeba prévoyant le partage du pouvoir entre les différentes mouvances impliquées dans les négociations pour une sortie de crise.
Depuis décembre 2009, l’ex-maire de Tana avait décidé unilatéralement de fouler aux pieds lesdits accords en limogeant le Premier ministre de consensus et en annonçant unilatéralement la tenue prochaine d’élections législatives.
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L’ultimatum est arrivé à expiration sans que les personnes intéressées n’aient manifesté une quelconque bonne volonté ou posé un quelconque acte visant à revenir à l’application des accords. Dès lors, l’épée de Jean Ping, pardon de Damoclès, ne pouvait que choir sur la tête de l’ex-Disc jockey (DJ) de Tana. Un an, jour pour jour (le 17 mars), après l’arrivée tonitruante de Rajoelina aux affaires, le moins que l’on puisse dire, c’est que son cadeau d’anniversaire a un goût un peu amer, un goût de sanctions.
On se rappelle en effet qu’en 2009, après plusieurs semaines de contestations menées dans la rue par le maire de la capitale malgache et aussi une forte pression de l’armée, Marc Ravalomanana avait été contraint à remettre le pouvoir à un directoire militaire, lequel l’a aussitôt transmis à Andry Rajoelina. Ainsi, le pays, qui a basculé dans une ère d’extraconstitutionnalité, est difficilement gérable, car les opposants au nouvel homme fort manifestent aussi régulièrement dans la rue.
Depuis, c’est une situation de ni paix ni guerre qui prévaut à Magadascar. Et TGV, comme on surnomme aussi le président Rajoelina, n’arrête pas de dérailler, car il refuse obstinément d’appliquer des accords auxquels il a librement adhéré et qu’il a signés, préférant foncer tout droit dans le mur.
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L’UA a donc mis à exécution sa menace. Mais se pose la question de l’efficacité de ses sanctions. Est-ce opérant de confiner, de consigner des gens à domicile surtout si sur place ils ne manquent de rien ? Pas si sûr ! Est-ce que le fouet de Jean Ping va contribuer à ramener le DJ sur le droit chemin ? Rien n’est certain car les sanctions peuvent même braquer les autorités malgaches.
Cependant, il faut espérer que ces mesures de l’UA produiront les effets escomptés. Le jeune Rajoelina gagnerait, à notre sens, à écouter la voix de la sagesse.
Car les mêmes militaires qui l’ont assis sur le trône peuvent être les mêmes qui, en cas de blocage extrême, lui montreront le chemin de la porte. Alors, TGV a tout intérêt à ne pas trop tirer sur la corde, car c’est diabolique de persister dans l’erreur.
San Evariste Barro
L’Observateur Paalga
www.lefaso.net
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