
Comme les observateurs judiciaires l'avaient pronostiqué, Eric Breteau, le président de l'association l'Arche de Zoé a été mis en examen pour "aide au séjour irrégulier de mineurs etrangers en France" et "escroquerie". Il est également poursuivi pour "exercice illégal de l'activité d'intermédiaire en vue d'adoption".
Il s'agit de l'instruction par la justice française des activités de l'association, une instruction a priori indépendante de celle menée à Ndjaména et qui a vu la condamnation à 8 ans de prison des membres de l'association. Sauf surprise de dernière minute, Idriss Déby devrait gracier les membres de l'association y compris, comme Rama Yade nous l'avait indiqué du volet financier de l'affaire.
Eric Breteau, au terme de sa garde à vue, a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction, comme c'est l'usage dans ce type d'affaires, de rencontrer les autres protagonistes de l'affaire, et de quitter le territoire français.
Etant actuellement détenu, ce contrôle ne prendrait effet qu'au moment où la grâce du président tchadien s'appliquerait.
Si Eric Breteau est le dernier membre de l'association à être mis en examen, c'est pour des raisons de santé: il avait entamé une grève de la faim pour protester contre le sort judiciaire des autres membres de l'association, et était incarcéré à l'hôpital de la maison d'arrêt de Fresnes, une des plus vieilles de France.
Emilie Lelouch la compagne d'Eric Breteau, Philippe van Winkelberg, le médecin, et Alain Péligat le logisticien avaient déjà été mis en examen.
Dominique Aubry, un autre logisiticien, et Nadia Merimi une infirmière n'ont pas été mis en examen, et bénéficient du statut de "témoin assisté".
Le voyage que le président français Nicolas Sarkozy effectuera au Tchad à la fin du mois devrait sceller le dénouement du volet tchadien de l'affaire, ce qui permettra à la justice française de prendre sereinement le relais, en distinguant probablement le degré de responsabilité des uns et des autres. Le fait que certains membres de l'association soient mis en examen, qu'une autre partie n'est pas (encore?) inquiétée, et que d'autres soient des témoins assistés peut le laisser penser. |