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Nicolas Sarkozy visitant le mémorial consacré aux victimes du génocide le jeudi 25 avril 2010
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Arrivé au Rwanda afin de remettre sur de bons rails les relations franco rwandaises, Nicolas Sarkozy marchait en terrain miné. On se souvient que les relations entre la France et le Rwanda avaient été rompues en 2006 suite aux accusations du juge Bruguière contre Paul Kagame, qu'il accusait d'avoir participé à l'attentat contre l'avion du président Habyarimana.
Kigali de son côté accusait Paris d'avoir soutenu et formé les milices Hutu qui ont participé au génocide. Les liens entre la France et le Rwanda ont repris en novembre 2009.
Nicolas Sarkozy évoquant le génocide, a déclaré à Kigali ce jeudi : "Ce qu'il s'est passé ici est une défaite pour l'humanité. Ce qu'il s'est passé ici a laissé une trace indélébile. (...) Ce qu'il s'est passé ici oblige la communauté internationale, dont la France, à réfléchir à ses erreurs qui l'ont empêchée de prévenir et d'arrêter ce crime épouvantable".
Le président français a ensuite prôné la réconciliation, en disant qu'il fallait voir plus loin, essayer de reconstruire une nouvelle relation bilatérale : « nous allons construire une coopération politique, économique et militaire ».
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Nicolas Sarkozy et Paul Kagame à Kigali le 25 février 2010
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Nicolas Sarkozy a observé une minute de silence devant un mémorial où reposent les restes d'au moins 250 000 victimes du génocide. Il a ensuite effectué une visite du musée pendant une vingtaine de minutes. L'un des temps forts de cette visite au musée a été une photo montrant des militaires français de l'opération turquoise passant devant un groupe de civils avec la légende «La France a joué un rôle actif en armant et en entraînant les forces armées rwandaises pendant la guerre civile ». Le guide a interpellé Nicolas Sarkozy en disant « ici c'est la responsabilité des Français » et en précisant que l'armée française avait formé les milices hutues. Le président français n'a pas bronché.
Le guide a par la suite présenté un portrait de Kofi Annan, ex secrétaire général de l'ONU, en disant qu'il avait demandé pardon pour les tergiversations de la communauté internationale en 1994, qui avaient permis au génocide de se dérouler sans être stoppé. Nicolas Sarkozy est également resté stoïque.
A la fin de la visite, il a signé le livre d'or du mémorial et devait déjeuner avec le président Paul Kagame. Si on peut penser que les relations entre Paris et Kigali vont se réchauffer, certains dégâts collatéraux sont peut-être irréversibles. Le français qui était langue officielle au Rwanda a été délaissé au profit de l'anglais. Il est peu probable que cela change d'autant que l'axe Kigali Washington s'est passablement renforcé après le génocide.
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