
L'ex-député néerlandaise Ayaan Hirsi Ali a demandé à la France de lui accorder la nationalité française lors d'une réunion le dimanche 10 février, organisée en son honneur à l'école normale supérieure de la rue d'Ulm.
Ayaan Hirsi Ali s'était retrouvée sous le feu des projecteurs à la suite de l'assassinat du réalisateur néerlandais Théo Van Gogh, avec qui elle avait réalisé un film intitulé "submission" qui critiquait les excès de l'islam.
Née somalienne, Ayaan Hirsi Ali arrive aux Pays-bas en 1992, obtient l'asile, puis la nationalité néerlandaise en 1997. Elle s'engage en politique et devient député du parlement néerlandais, au sein du parti libéral. En 2001, à la suite du 11 septembre, elle "rompt" avec l'islam dont elle critique les aspects les plus conservateurs (place des femmes, problèmes culturels) etc. Elle avoue aussi à demi-mot faire parfois de la provocation, mais pour faire avancer le débat.
En 2006, Ayaan Hirsi Ali avoue avoir menti sur son nom, son âge et les circonstances dans lesquelles elle avait quitté son pays d'origine, la Somalie, pour se réfugier aux Pays-Bas. Ce qui lui vaudra le 15 mai de la même année d'être déchue de sa nationalité néerlandaise par la ministre de l'immigration de l'époque, Rita Verdonk, qui avait aussi bloqué les demandes de naturalisation de Salomon Kalou, le joueur ivoirien, avant la coupe du monde 2006.
En juillet 2006, elle retrouve sa nationalité et son passport néerlandais. Entretemps, elle s'était installée aux Etats-Unis où elle travaille pour un think thank très conservateur, l'American Entreprise Institute. Mais n'étant plus une personnalité officielle néerlandaise, elle ne peut bénéficier de la protection des Etats-Unis qui ne protègent que les personnalités étrangères jouissant d'un statut officiel et non de simples citoyens.
En France, Ayaan Hirsi Ali est soutenue dans sa démarche par Rama Yade, Bernard Henry Levy, Fadela Amara. Elle compte en tout cas bénéficier du fameux engagement de Nicolas Sarkozy pendant la campagne. Ce dernier avait en effet déclaré que "chaque femme martyrisée dans le monde pourrait bénéficier de la protection de la France qui lui offrirait la possibilité de devenir française". Il a devant lui un premier cas pouvant lui permettre de montrer qu'il ne s'agissait pas d'une promesse de plus... |