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Le moment était fort attendu. Tout le monde le prévoyait. C’est fait.
Barack Obama a prononcé son premier discours sur les tensions raciales aux Etats-Unis. L’enjeu était de taille : comment relancer une campagne très fortement ébranlée par les sermons incendiaires du pasteur Wright à l’encontre des USA ?
L’impact des propos de celui qui était sensé être l’un des mentors du candidat démocrate a été dévastateur. Selon l’enquête de la chaîne de télévision CBS, 30% des Américains ayant entendu les sermons de Jeremiah Wright datant de 2003, ont une opinion moins favorable du sénateur Obama. L’enjeu est donc de taille. Lui, qui avait réussi jusque là à éviter les polémiques et les questions liées à la race à été forcé de s’y attarder, le temps au moins d’un discours, le temps de tourner la page. Le discours a été écrit par Obama lui-même, sans ses conseillers, ni aide. Le fait est assez rare depuis des décennies entières, et mérite donc d’être mentionné.
Le discours intitulé :"A more Perfection Union" (une union plus parfaite) a duré près de 40 minutes, dans une atmosphère plus digne d’un discours à la nation que d’un simple meeting de candidat à la présidentielle.
Extraits d’un discours exceptionnel et très personnel: |
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“Je ne peux pas plus renier mon ancien révérend que je ne peux renier la communauté noire, ” a dit Obama, argumentant que les propos 'excessifs' de Wright, bien qu’insupportables pour lui, reflètent légitimement une réelle colère au sein de la communauté afro-américaine. “Je ne peux pas plus le renier que je ne peux renier ma grand-mère blanche, une femme qui m’a élevé, une femme qui s’est sacrifiée encore et encore pour moi, une femme qui m’aime autant que n’importe quoi d’autre dans ce monde, mais une femme qui m’a un jour confié qu’elle avait peur des hommes noirs qu’elle croisait dans la rue, et qui a émis plus d’une fois des stéréotypes ethniques qui m’ont inspiré un mouvement de recul. Ces personnes font partie de moi. Et elles font partie des États-Unis, ce pays que j’aime tant. ”
“On peut aborder la question raciale comme un spectacle, comme nous l’avons fait lors du procès d’O.J. Ou à la suite d’une tragédie, comme après Katrina. Ou comme un sujet des informations du soir,” a-t-il dit. “Nous pouvons diffuser les sermons du Révérend Wright sur toutes les chaînes, tous les jours et en parler jusqu’au jour des élections et faire l’unique sujet de la campagne autour de la question de savoir si oui ou non les Américains pensent que je crois ou que je partage ces propos agressifs. Nous pouvons bondir sur un impair commis par un supporter d’Hillary pour prouver qu’elle joue la carte de la race, ou nous pouvons conjecturer que les hommes blancs se rallieront à John McCain le jour des élections quelque soient ses mesures politiques. Nous pouvons faire cela. |

Mais si nous le faisons, je peux vous dire que lors des prochaines élections, nous parlerons d’un autre sujet divertissant. Et ensuite un autre. Et encore un autre. Et rien ne changera.
C’est une des options. Ou bien, en ce moment, dans cette élection, nous pouvons nous rassembler et dire ‘Non, pas cette fois’. Et cette fois-ci nous voulons parler des écoles qui s’écroulent, des enfants asiatiques et des enfants hispaniques, et des enfants nés Américains. Cette fois nous voulons rejeter le cynisme qui nous dit que ces enfants ne sont pas capables d’apprendre, que ces enfants qui ne font pas aussi bien que nous sont le problème des autres. Les enfants des États-Unis ne sont pas ces enfants-là, ce sont nos enfants, et nous ne les laisserons pas tomber derrière l’économie du vingt-et-unième siècle. Pas cette fois. ” |

Rien n’est simple en matière de questions raciales, surtout aux Etats-Unis, comme en témoignent les commentaires de la presse américaine. En effet, d’un extrême à l’autre, du scepticisme affiché à l’angélisme le plus total, des comparaisons avec Martin Luther King à celles d’Abraham Lincoln, le discours d’Obama a pour le moins captivé. En condamnant les propos de son pasteur et en essayant de dépasser les clivages raciaux, Obama s’adresse au pays entier.
Bill Schneider a même affirmé sur CNN que cette intervention d’Obama fut "le discours le plus sophistiqué qu'il ait jamais entendu sur la race et la politique".
Mais l’éloquence, l’audace et la profondeur du discours ont –elles permis de redorer le Blason du Candidat? Les doutes persistent. Pour reprendre le sentiment général de l’électorat blanc en général, décrit dans un article paru sur le site de la chaîne ABC, le discours d’Obama n’a pas répondu à deux questions essentielles que cet électorat blanc démocrate se pose actuellement : |

1. Si un Pasteur blanc prêchait des sermons dans lesquels ils utilisaient le mot " N…. " et une rhétorique, des mots similaires aux membres du Ku Klux Klan, supporteriez-vous un candidat démocrate qui continuerait à être un membre de cette congrégation ?
2. Supporteriez-vous ce candidat, si après avoir su que ces sermons existaient, après les avoir entendu, ce pasteur continuait de servir dans le " Comité de Conseil Religieux " de l’équipe de campagne électorale de cette ou ce candidat ?
La réponse à ces questions ne sera perceptible que dans les prochains grands rendez-vous, à partir du 22 Avril en Pennsylvanie. Cette polémique aura au moins eu un avantage, celui de tester comment Barack Obama peut réagir face à ces questions des races qu’il ne pourra éviter, particulièrement s’il est élu à l’investiture démocrate face à John Mc Cain...
Ce vendredi en fin de matinée, le discours d’Obama avait d’ores et déjà été vu par plus par plus de 2,4 millions d’internautes sur You tube.
La traduction du discours de Barack Obama en français |

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