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Barack Obama senior et son fils Barack au début des années 70
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L’élection du Président Barack Obama a soulevé une vague de sympathie dans le monde entier, un enthousiasme et un engouement quasi universels qui ont dépassé les frontières de l’Amérique. Des millions de téléspectateurs ont sacrifié leur nuit du 4 novembre 2008 pour suivre cet événement historique en direct bien qu’ils ne fussent ni électeurs ni ne votent le président des Etats-Unis.
L’accession à la magistrature suprême d’un président Noir à la tête du pays le plus puissant du monde est un événement historique. L’Amérique a bâti sa richesse sur le dos et à la sueur d’hommes et de femmes déportés de l’Afrique subsaharienne et des Indiens, qu’elle a réduits en esclavage si bien que cette élection provoque la question de tout un chacun. Pourquoi un tel enthousiasme ?
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Qui aurait cru que moins d’un siècle après la Loi du Droit de Vote des Noirs (1964), 143 ans après la fin de l’esclavage en Amérique, les nombreux crimes racistes du Klu Klux Klan (KKK) contre les Noirs, (1) le combat du NAACP depuis 1909 contre toutes les injustices fondées sur la couleur de la peau, 53 ans après le "Montgomery bus boycott" en Alabama soit le mouvement non-violent du boycott des bus par les Noirs (1955) durant un an afin d’avoir le droit de s’asseoir où ils veulent dans les bus, la marche au mémorial Lincoln initiée par Martin Luther King en 1963, le mouvement des droits civiques qui aboutira à l’abolition des lois ségrégationnistes "Jim Crow" (1964) ;
les assassinats de Malcolm X (1965) et de Martin Luther King (1968), les nombreuses révoltes dues à la discrimination raciale dans les écoles publiques suivie du déplacement d’élèves Noirs pour les intégrer aux écoles des Blancs afin de respecter le quota d’enfants d’origines différentes dans les établissements scolaires, les luttes du Black Panther, (1966) du Black Power Movement, (1968)* les marches inter - raciales pour mettre fin à la ségrégation dans les écoles, les universités et dans le domaine de l’emploi; le mouvement culturel "Black is beautiful" (1960) ou le slogan "Say It Loud, I am Black and Proud " de James Brown (1970), les émeutes sanglantes qui ont coûté la vie de tant d’Afro-Américains qui aurait vraiment cru que nous aurions vu se réaliser le rêve de Martin Luther King "I have a dream" ? (2) |

La question du racisme donc ne peut pas être éludée. Obama a brisé les tabous et préjugés en ce qui concerne les rapports entre les diverses communautés. "He makes History" comme disent les Anglophones. Il est entré de plain-pied dans l’histoire de son vivant. Le devoir de mémoire ne touche pas seulement une communauté mais le monde entier, et comme l’indique le titre de son livre "Audacity of Hope". (3) L’audace d’espérer pour tout un chacun dans son propre domaine peut devenir réalité. Il a réappris au monde à rêver et à croire à son rêve. Il incarne l’espoir du changement pour tous.
L’engouement pour Barack Obama réside d’abord dans sa personnalité, son charisme et son origine bi-culturelle qui ont façonné sa forte personnalité: fort et tendre, affectueux et convaincant, compétent, déterminé et non pédant. Le courage qu’il a eu d’affronter un électorat multiculturel, dans toute sa composante sans pour autant privilégier un groupe, relève également d’une bonne connaissance psychologique de l’être humain. Il s’est rallié ainsi tous les groupes sociaux culturels dont le vote noir à 95%. Sa force de caractère a été pour beaucoup dans la formation de sa personnalité. Il a su s’adresser aux groupes les plus divers :
Les jeunes, les vieux, les Latinos, les Juifs, les Arabes, les Asiatiques, les Blancs, l’élite et les couches défavorisées, les travailleurs, le monde de la finance et les classes moyennes, les soldats et les vétérans, les femmes et les artistes etc...Obama s’est attaqué au symbole le plus prestigieux de son pays. La fonction de président de la république de la nation la plus puissante du monde. Il a gagné son pari. |

Il est évident que le président élu ne possède pas de bâton magique pour sortir d’un coup de la crise financière. Il n’a pas de solution miracle pour régler tous les problèmes qui se posent à l’humanité. Il ne va pas enrichir les pauvres et sauver le monde des fléaux qui affectent les divers pays. La Maison Blanche ne sera pas transformé en service social pour les indigents en Amérique ou pour les pays en développement.
Mais on note déjà un changement perceptible entre jeunes et vieux, entre les divers groupes sociaux culturels. Surtout les minorités ont maintenant un modèle concret vers qui elles peuvent lever les yeux. Barack Obama a ouvert la voie à la jeune génération aux minorités et à la majorité silencieuse qui l’a supporté en masse. La politique est devenue "La res publica" au sens noble du terme. C’est maintenant un domaine digne d’intérêt pour tous les électeurs. Il a rehaussé le prestige des fonctions politiques.
Selon l’adage, derrière tout grand homme se trouve une femme. Il faut ici rendre un hommage bien mérité à Michelle Obama, "son rocher". Elle a révolutionné l’image de la femme Noire dans les médias, et d’une façon générale celle de la femme tout court aussi bien celle qui exerce une activité que celle de la mère de famille. En un mot l’image même de la Femme, indépendamment de son appartenance ethnique. |

Diplômée d’Harvard, compétente, belle et active, elle demeure néanmoins la "sister" pour le Noir Américain et la femme politique pour toutes celles qui aspirent à s’engager. Avec Michelle Obama, le commun des mortels en Occident a découvert une image positive de la femme Noire en général et de l’Africaine-Américaine en particulier. Et comme l’affirme, ma collègue, Juliette Smeralda elle possède "Le Black Women Affect" qui pourra inspirer maintes femmes dans le monde. Même ses détracteurs reconnaissent "qu’elle a l’air très bien" (3)
Mais plus que tout, le couple Obama a revalorisé la famille. L’entrée du couple Obama avec en mains leurs deux enfants est probablement l’une des images les plus fortes que tout téléspectateur conservera en mémoire. Cette image a provoqué une émotion intense sur tout notre village planétaire, une image qui a fait verser tant de larmes du simple téléspectateur à Chicago, New York, Nairobi, Djakarta, Johannesburg, Berlin, Paris, Londres, Ottawa jusqu’aux larmes des grands de ce monde comme Jesse Jackson ou Oprah Winfrey.
Cette image a durant un laps de temps provoqué une clameur universelle, éclats de rires, chants et danses dans le monde entier, du village de Kogelo au Kénia à la petite ville d’Obama au Japon. Les photos qui circulent sur la toile parlent pour elles-mêmes. |
Remarques : |

1) 18 décembre 1865. Abolition de l’esclavage aux Etats-Unis. Le treizième amendement à la Constitution des États-Unis prend effet le 18 décembre 1865. «Ni esclavage, ni aucune forme de servitude involontaire ne pourront exister aux États-Unis, ni en aucun lieu soumis à leur juridiction», énonce Abraham Lincoln.
*Le KKK a été fondé en 1866 par des vétérans après la défaite de la Confédération sudiste opposée à l’abolition de l’esclavage. Ses membres prônaient la suprématie de la race blanche et terrorisaient les Noirs par des lynchages, des tortures et des violences.
*NAACP :National Association for the Advancement of Colored People (L’Association Nationale pour la Promotion des Gens de Couleur) est une organisation de droits civiques pour les minorités ethniques aux Etats-Unis. Elle lutte contre toutes formes de discriminations raciales. Cette organisation a été fondée en 1909 à partir du Niagara mouvement, qui avait été créé en 1905 par William Edward Burghard DuBois.
* La Loi sur le Vote des Noirs est promulguée en 1964 aux États-Unis Jusqu'à cette date, dans la plupart des États du sud des États-Unis, les Noirs devaient prouver l'ancienneté de leur appartenance à la nation américaine et être capables de commenter la Constitution de 1787.
*En 1968, lors des Jeux Olympiques à Mexico, les athlètes Afro-Américains, Tommie Smith médaille d’or du 200 m et John Carlos, médaille de bronze, protestent contre le racisme et la ségrégation que leurs frères de race subissaient aux Etats-Unis. Au moment de la remise des médailles debout sur le podium, pieds nus, symbole de la pauvreté des Noirs, tête baissée, ils lèvent le poing vers le ciel, revêtu d’un gant noir au moment où on l’on entonne l’hymne national américain. Ce fut un symbole politique très fort qui à l’époque leur avait valu les critiques du comité olympique et de la presse internationale. Ce geste symbolique leur a coûté leur carrière.
2) : Pierrette Herzberger-Fofana. "Rosa Parks, Icône de la liberté et Héroïne de la lutte National contre la discrimination raciale."(1913-2005) www.afrology.com
Dans cet article, le sénateur démocrate Barak Obama a rendu grâce à Rosa Parks en novembre 2005, en ces termes: "Une authentique héroïne américaine (...) Elle était très humble et très mesurée dans ses paroles. Mais au-dedans d’elle-même, elle avait une détermination farouche (...) Par son courage et son exemple, elle a jeté les bases qui ont permis au pays de vivre en accord avec ses convictions."
3) : Barack Obama. L'audace d'espérer: Une nouvelle conception de la politique américaine. Paris: Presses de la cité, 1.10.2008, 368p. ISBN-10:2-258-07451-7
4) : P. Herzberger-Fofana. « Scandale à Vienne: Propos racistes contre Obama » sudonline.sn, grioo.com, alpha-2.info |
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