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A l'occasion de son premier voyage en terre africaine, le pape Benoît XVI se rendra dans deux pays, le Cameroun et l'Angola. Deux visites qui témoignent notamment du poids de l'église catholique dans ces deux pays. Le voyage "camerounais" aura lieu du 17 au 20 mars, tandis que le voyage angolais se poursuivra du 20 au 23 mars.
Au Cameroun, le président Paul Biya a confié selon Jeune Afrique (N° 2513) l'organisation du séjour du pape à son directeur de cabinet, Jean-Baptiste Beleoken. Comme à chaque fois qu'une personnalité séjourne dans la capitale, la ville de Yaoundé a rapidement été remise à neuf (immeubles et bâtiments repeints, trous des routes bouchés, prostituées "déménagées" pour rendre les rues plus "fréquetables" etc).
Le séjour camerounais du pape intervient suite aux invitations du président Paul Biya et de la conférence épiscopale. Au menu de ce voyage figureront notamment une rencontre avec les évêques du pays, la publication de l'Instrumentum Laboris (instrument de travail) de la IIe Assemblée Spéciale pour l’Afrique du Synode des évêques (Un synode est une rencontre de haut niveau entre représentants de l'église NDLR), et une rencontre avec les représentants de la communauté musulmane, très influente localement.
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Jean Paul II prédecesseur de Benoît XVI
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Benoît XVI vient renforcer la présence de l'église catholique, concurrencée par les églises évangéliques de plus en plus nombreuses, et promouvoir des relations cordiales entre le Vatican et le Cameroun. Dans ce pays, l'église outre son rôle dans la vie quotidienne, a souvent joué un rôle politique (on se souvient de l'affaire Ndongmo sous Amadou Ahidjo), comme en témoigne les prises de position du cardinal Tumi qui n'a jamais hésité à critiquer le régime du président Biya et à dénoncer les abus de pouvoir, ce qui lui a valu quelques inimitiés au palais d'Etoudi.
Paul Biya, qui a lui même failli devenir prêtre dans sa jeunesse (il a été séminariste) entretient des relations troubles avec l'église, et comme le rappelle fort justement Jeune Afrique, les assassinats de plusieurs religieux, dont le plus célèbre était le père Engelbert Mveng, n'ont jamais été élucidés.
Du côté de l'Angola, le pape sera accueilli par le président Dos Santos en personne et par les dignitaires locaux de l'église. La messe sur l'esplanade Sinangola devrait réunir plus d'un million de personnes dans ce pays où plus de 55% de la population serait catholique. Benoît XVI, plus conservateur que son prédecesseur, est partisan d'un retour à une pratique plus traditionnelle (messe en latin chants grégorien etc), ce qui pourrait remettre en question les pratiques culturelles africaines incorporées dans l'église.
Alors que le dernier livre de Serge Bile, "Et si Dieu n'aimait pas les Noirs", ne risque pas d'améliorer l'image de l'église catholique où le racisme contrairement à ce qu'on aurait pu penser est bien présent (l'église n'étant finalement que le reflet de la société), le conservatisme de Benoît XVI pourrait susciter en coulisses quelques interrogations.
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