
En prélude à l'examen du collectif budgétaire censé adapter le budget à la récession, certains députés réclament une taxation exceptionnelle des plus hauts revenus au nom de l'équité sociale. Le député UMP René Couanau a confirmé vouloir demander la suspension du bouclier, mesure symbole de la politique fiscale de Nicolas Sarkozy qui plafonne l'impôt à 50 % pour les plus riches, lors de l'examen du projet de loi de finances rectificative mercredi et jeudi, à l'Assemblée. "C'est devenu une sorte de symbole d'inéquité fiscale. Au moment où nous voulons redonner confiance dans le plan de relance, il me paraît opportun de faire ce geste symbolique pour accroître la confiance", a expliqué le député-maire de Saint-Malo, ex-centriste. Mais, en commission, sa proposition a été repoussée de justesse (12 voix, dont la sienne et celles de l'opposition, contre 15 de l'UMP principalement).
Le président de la commission des affaires sociales, Pierre Méhaignerie , également élu de l'UMP, devrait défendre mercredi un amendement pour "faire participer les très hauts revenus à l'effort national". "On peut imaginer une contribution exceptionnelle portant sur les revenus supérieurs à 300.000 euros par an", limitée à deux ans, et pour "financer le fonds d'investissement social proposé par la CFDT". L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a abondé dans ce sens sur France Info. "Dans une crise, il faut être rassemblés. Or, pour être rassemblés, il faut que chacun fasse des efforts à la mesure de ses moyens. Je crois que l'idée de faire un geste en direction des plus aisés, l'idée qu'ils puissent contribuer davantage à l'effort, tout cela m'aurait paru tout à fait naturel". Même du au sein du gouvernement, des voix discordantes se font entendre. Le secrétaire d'État au commerce Hervé Novelli s'est dit favorable mardi à une contribution exceptionnelle portant sur les plus hauts revenus. "La solidarité doit s'exprimer de la part de ceux qui ont les revenus les plus importants", a-t-il justifié su Radio Classique. |