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Après plusieurs mois de lutte contre le mal qui le rongeait, le richissime homme d’affaires burkinabè, El Hadj Oumarou Kanazoé, a succombé à l’âge de 84 ans, ce mercredi 19 octobre 2011, aux environs de 3 h du matin.
Des fidèles musulmans, amis ou simples connaissances du défunt se sont réunis à son domicile, situé au quartier Pissy -secteur 17- de Ouagadougou, après l’annonce de sa mort. Ceux qui n’ont pas pu se rendre à l’enterrement à Yako, chef lieu de la province du Passoré, attendent patiemment le retour de la famille afin de leur adresser leurs condoléances.
Devant la résidence Kanazoé, un membre de l’entourage du milliardaire défunt est assis. « Il n’y a personne, tout le monde est parti pour l’enterrement », explique t-il. Au bout d’un moment, il accepte enfin de nous relater ce qu’il sait, tout en réclamant l’anonymat.
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Selon lui, Oumarou Kanazoé était malade depuis plus d’un mois et il se faisait soigner tous les deux jours à l’hôpital Yalgado Ouédraogo. « Il est allé une fois au Maroc, puis une fois en France pour se faire soigner, et après il a préféré le faire ici à Ouagadougou. Depuis plus d’un mois que je suis ici, je ne l’ai jamais vu dehors, il avait du mal à se déplacer », renseigne t-il.
Il ne connait pas non plus l’origine de la maladie qui faisait souffrir celui que l’on surnommait "OK" ». L’homme sait seulement que l’état de santé de son patron « a empiré hier (mardi 18 octobre 2011, NDLR) aux environs de 11H. Il a été conduit à Yalgado. C’est aux environs de 3 H du matin qu’il est décédé ». L’une des premières personnalités à venir à la résidence, dès l’annonce du décès, a été le chef d’Etat major particulier de la présidence du Faso, le général Gilbert Diendéré (qui, tout comme Oumarou Kanazoé, est natif de la province du Passoré), se souvient notre interlocuteur.
Au coin du grand mur de la mosquée qu’"OK" avait construite dans sa résidence, Salfo Kanazoé, un membre de la famille, est assis sur un banc, le menton dans la main droite. A cause de son âge, Salfo Kanazoé n’a pu effectuer le voyage jusqu’à Yako. « Nous ne sommes pas contents du tout, parce que nous avons perdu un être cher, mais d’un côté nous le sommes, parce que c’est la décision de Dieu. Dieu a donné, Dieu a repris », a-t-il déclaré. Pour lui, son frère a été un rassembleur et il s’est toujours soucié du problème d’autrui. « On ne peut pas dénombrer ses bonnes œuvres. Je sais seulement qu’il a réalisé des barrages, qu’il est venu en aide aux orphelins, construit plus de 100 mosquées à travers le pays et aidé plus de 1000 personnes à faire leur pèlerinage à la Mecque », a-t-il égrené, la larme à l’œil.
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Blaise Compaoré a adressé ses condoléances suite au décès d'Oumarou Kanazoé
©
ap |
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Né en 1927 à Yako, El Hadj Oumarou Kanazoé a été le P-DG des Entreprises OK, créées en 1973. D’après lapetiteacademie.gov.bf, il a eu une enfance difficile partagée entre les rigueurs de l’école coranique, les travaux des champs et les pâturages. A 12 ans, le jeune Oumarou, unique fils du côté de sa mère, est orphelin de père. Pour survivre, il lui faut une activité. Il se lance alors dans le tissage et la teinture de bandes de cotonnade qu’il vend dans les marchés environnants, au Ghana et à Mopti au Mali, où il se rend à pied.
Il passe au commerce de la cola, du sel et de sandales. Sa première boutique, c’est à Yako qu’il l’ouvre. En 1955, il achète un camion avec lequel il s’adonne au commerce des matériaux de construction avant de se lancer par la suite, avec succès, dans le transport en commun. Son entreprise de construction de bâtiment et de travaux publics nait en 1973. Il doit attendre trois ans pour décrocher son premier appel d’offres international, la réalisation, en sous-traitance, d’un tronçon de route de 50 km.
Aujourd’hui, sa société intervient dans les secteurs d’activités tels que la réalisation de barrages, la construction de bâtiments, les travaux d’infrastructures ferroviaire et aéronautique, les travaux dans l’hydraulique et des travaux agricoles. En 2007, il a réalisé un chiffre d’affaires de 20 milliards de F CFA. "OK" a présidé depuis 1995, la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat du Burkina (CCIA-BF). Originaire de Yako, musulman pratiquant, cet autodidacte qui a dirigé la communauté musulmane du Burkina Faso laisse derrière lui trois épouses et une trentaine d’enfants.
Elza Sandrine Sawadogo
Fasozine
www.lefaso.net
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