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Selon les médias locaux, l’homme d’affaires camerounais Yves Michel Fotso a été arrêté ce mercredi (1er décembre) aux alentours de 13h. Il a été transféré au siège de la police judiciaire à Yaoundé avant de rejoindre la prison centrale de Kondengui. Les motifs de son arrestation n’ont pas été précisés. Cependant, il y a quelques jours son passport avait été confisqué par la police locale (ce n’était pas la première fois).
Pour sa défense, Yves Michel Fotso s’était fendu d’une lettre au ministre de la justice Amadou Ali et prenait une nouvelle fois l’opinion publique camerounaise à témoin. Fils de Victor Fotso, (brillant autodidacte devenu une des plus grandes fortunes camerounaises), Yves Michel Fotso a succédé à son père à la tête de l’empire familial. En juin 2000, il avait fait irruption dans le public en prenant la tête de la compagnie aérienne à capitaux publics Cameroon Airlines (Camair), qu’il a dirigée jusqu’en juin 2003, tout en continuant à gérer les affaires familiales.
Il portait ainsi simultanément la casquette de PDG de Cameroon Airlines et de Président du Conseil d’Administration de la Commercial Bank of Cameroon (lancée en novembre 1997 par le groupe Fotso), qui entretenait des liens commerciaux avec la Camair (d’où des conflits d’intérêts patents). La banque CBC dont la situation financière s'est dégradée est aujourd’hui sous tutelle du ministère des finances et de la Cobac (Commission Bancaire d’Afrique Centrale) ; Des sources proches du dossier évoquent un trou avoisinant les 100 millions de dollars (plus de 50 milliards cfa). |
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Le ministre des finances du Cameroun, Lazare Essimi Menye avait déclaré il y a quelques jours à la télévision camerounaise qu’on avait retrouvé des fonds de la banque CBC sur les comptes personnels à l'étranger de certains des débiteurs de la banque. Faisait-il allusion à Yves Michel Fotso ? La gestion de ce dernier à la tête de la Camair avait également été fortement contestée, tandis qu’il était parallèlement cité dans l’affaire "Albatros" (acquisition d’un avion pour le président camerounais qui a mal tourné ndlr). Un échange houleux à travers les médias l'avait ainsi opposé au consultant financier Francis Nana.
Ce dernier l'accusant après une enquête achevée mi-2005 de pratiques douteuses (détournements de fonds via des sociétés écran, transactions frauduleuses, opérations illégales...) écrivait notamment en octobre 2008: "Si Yves Michel Fotso ne s’était pas convaincu à tort que, s’appeler Fotso et revendiquer le statut de milliardaire ou fils de milliardaire, lui conféraient l'immunité diplomatique ou représentaient un passeport à durée illimitée pour franchir allégrement les frontières de la légalité aussi bien au Cameroun qu'à l'étranger, il ne serait pas aujourd’hui aux prises avec la justice"(...).
A noter qu'au vu du prestige et de l'influence dont jouit la famille Fotso au Cameroun, des observateurs locaux sont d'avis que l'arrestation d'Yves Michel Fotso n'a pu se faire qu'avec le feu vert de la présidence de la république du Cameroun. |
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