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Automne 2005. Ceuta et Melilla, enclaves espagnoles au nord du Maroc, sont le théâtre d'évènements tragiques. Alors que des milliers d'immigrants d'origine subsaharienne tentent de franchir massivement les murailles militarisées édifiées par l’Europe pour se protéger des indésirables, plusieurs dizaines de personnes sont blessées ou tuées dans des circonstances dramatiques.
Le 29 août, alors qu'un groupe de trois cent personnes tente de franchir la barrière qui isole Melilla du reste du Maroc, la Guardia civil (police espagnole) encercle un petit groupe d'immigrants. Un jeune Camerounais, Akabang Joseph Abuna, âgé de trente et un ans, est battu à mort. Ce même jour, un ressortissant congolais est victime de violences qui lui seront également fatales. Le 12 septembre, un migrant subsaharien, battu par des policiers quatre jours auparavant, décède des suites de ses blessures à l'hôpital de Melilla. Le 15, un autre est tué par balles et un jeune Malien décède des suites d'une chute, pour avoir voulu fuir la police. Le 29 septembre, cinq autres personnes sont tuées par balles à Ceuta. Les autorités marocaines et espagnoles s'accusent alors mutuellement de ces tirs. Le 6 octobre, six immigrants sont abattus par les forces de sécurité marocaines .
Les nombreuses tentatives pour passer en Europe ont ainsi été violemment réprimées par les autorités espagnoles et marocaines. Des dizaines d’autres personnes ont été grièvement blessées, et plusieurs centaines ont été arrêtées et déportées dans le désert du Sahara. Ceux qui ont réussi à pénétrer dans les enclaves ont été hébergés dans des centres de séjour, le temps pour l'administration espagnole d'examiner leur situation. Procédure au terme de laquelle les plus chanceux se sont vus délivrer un permis de séjour, tandis que les autres ont été expulsés. |
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Ce qui (n')a (pas) été fait |

Après les évènements de Ceuta et Melilla, les promesses de « plan Marshall pour l’Afrique », avec une action économique au profit des pays de l’Afrique subsaharienne émetteurs de flux migratoires, n’ont eu aucune retombée sur les politiques dites d’aide et de développement.
La seule conséquence concrète des nouvelles coopérations euro-africaines a consisté en un renforcement des moyens militaires destinés à barricader une Europe prônant l'immigration « choisie », la sécurisation des frontières et la négociation d’accords de réadmissions, tel celui signé entre l'Espagne et le Maroc , pour faciliter les renvois d’étrangers en situation irrégulière. Selon Amnesty International, expulsions illégales, absence de procédure régulière et utilisation excessive de la violence par les forces de sécurité ont toujours court dans ces avant-postes de l'Europe.
(1)Chiffres de l'association espagnole Asociacion Pro Derechos Humanos de Andalucia (APDHA)
(2) Accord de Malaga, 1992 |
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