
Condoleezza Rice serait-elle en piste pour un poste de vice-président dans un ticket avec John McCain, le candidat républicain à la présidence des Etats-Unis ?
C'est ce qu'a affirmé un stratège du parti républicain, Dan Senor, lors d'une émission diffusée sur la chaîne ABC, intitulée "This Week with George Stephanopoulos". Senor a été porte-parole des forces de la coalition en Irak.
Evoquant les options au poste de vice-président pour John McCain, il a déclaré : "Condi Rice est une option, Tom Ridge aussi, Mitt Romney également. Condoleezza Rice fait activement campagne dans ce but". Selon lui, la secrétaire d'Etat à la défense aurait assisté il y a une dizaine de jours à une réunion d'un groupe appelé "The Americans For Tax Reform", qui rassemble rassemble chaque semaine 100 à 150 leaders conservateurs.
"C'était la première fois qu'un secrétaire d'Etat se rendait à la réunion du mercredi, et elle n'y allait pas pour parler du sommet de l'OTAN à Bucarest".
Interrogé par les journalistes à la suite de ces déclarations, John McCain a affirmé aux journalistes à bord de son avion de campagne qu'il "n'avait pas remarqué de signaux" émis par Condoleezza Rice. Il a néanmoins adressé quelques compliments à la secrétaire d'Etat en disant qu'elle était une "grande américaine (...) qui servait de modèle à plusieurs millions de personnes à travers le monde".
Il y a quelques jours, Condoleezza Rice avait déclaré lors d'une interview où elle avait évoqué le discours de Barack Obama qu'elle n'était pas intéressée par le poste de vice-président, qu'elle avait déjà passé trop de temps à Washington et qu'elle aspirait à retourner à son métier initial, dans l'enseignement supérieur.
Reste que les déclarations de Dan Senor n'arrivent certainement pas par hasard et le fait que John McCain n'ait pas d'emblée écarté l'idée d'une Condoleeeza Rice vice-présidente ne fait que le confirmer.
L'avantage pour le candidat républicain d'avoir Condoleezza Rice à ses côtés est qu'elle est une figure bien connue aux Etats-Unis et dans le monde, dotée d'une grande expérience internationale et d'un solide carnet d'adresses, qui bénéficie d'un grand respect tant chez les républicains que chez les démocrates, malgré une popularité toute relative au sein de la communauté afro-américaine.
L'inconvénient étant qu'en tant que membre éminente de l'administration Bush, elle porte une responsabilité dans la guerre en Irak. Elle symboliserait une administration dont John McCain, qui est en fait beaucoup moins à droite que George Bush, a cherché au moins partiellement à se distancer ces derniers temps. |