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Conflits : Penser autrement les guerres
08/04/2008
 

Dans cet article, Jean-Jacques Konadje, consultant en relations internationales, dresse une approche non ethnocentrique des guerres
 
Par Jean-Jacques Konadje
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Les guerres, écrivait Proudhon au début de son ouvrage la guerre et la paix : recherche sur le principe et la constitution du droit des gens, "n’ont besoin d’être définies physiquement ou empiriquement auprès des lecteurs, car tous dit-il, en possèdent une idée quelconque : les uns pour en avoir été témoins, d’autres pour en avoir eu maintes relations, bon nombre pour les avoir faites".

Partant de cette citation heuristique, les guerres semblent être indiscutablement les phénomènes sociaux violents et spectaculaires les plus connus au monde. Elles ont jalonné l’histoire de notre humanité et ont pris différentes formes en fonction des époques. Une approche purement descriptive permet de distinguer cinq (5) catégories de guerres que sont les guerres "classiques" ou interétatiques, les guerres révolutionnaires, les guerres dites de libération nationale, les guerres qui englobent la guerre froide et les guerres nouvelles ou guerres civiles, lesquelles ont explosé au lendemain de la fin de la guerre froide.

Les analyses et explications données à ces conflits violents sont loin d’être objectives. La plupart du temps, elles sont biaisées, tendancieuses et inscrivent les conflits dans une sorte d’intemporalité, les éloignant ainsi de leurs causes réelles. Ces guerres dont l’ampleur et les dégâts sont énormes doivent faire l’objet d’études objectives afin d’être pensées autrement. Trois dispositions sont alors à prendre en considération par le chercheur ou l’observateur dans cette nouvelle lecture des guerres.

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1- Renoncer à l’analyse ethnocentrique des conflits
 
© fanta-nacro  

L’analyse ethnocentrique des guerres consiste pour l’observateur ou le chercheur à donner une interprétation d’un conflit de sorte à privilégier le groupe social, la culture voire la “civilisation “ auxquels il appartient et à en faire le seul modèle de référence. Elle conduit à une interprétation subjective du conflit à travers le prisme de sa culture et résume ses causes à des considérations anthropologiques, religieuses ou ethniques.

Ces considérations contribuent à une autojustification du conflit auprès de son peuple et de la communauté internationale afin de rentre acceptables (avec l’usage de vocabulaires aseptisés et hygiéniques qui déshumanisent la guerre) les énormes dégâts tant matériels qu’humains qu’il cause. C’est à travers l’analyse ethnocentrique que l’on réussit à convaincre l’opinion publique de la nécessité de faire la guerre. Dans un tel contexte, la stratégie consiste à désigner son adversaire comme le coupable idéal, l’accusant de tous les maux de la société. Les media sont mis à contribution dans cette approche à travers des techniques de propagande et de mobilisation à grande échelle. L’analyse ethnocentrique plante le décor d’un monde binaire dans lequel s’affronteraient deux civilisations.

C’est cette façon d’analyser les guerres qu’il convient de battre en brèche. Penser autrement les guerres consiste à privilégier une démarche à la fois objective et holistique dans l’étude des conflits. Cela revient également à expliquer les guerres à partir de leurs causes profondes. En un mot, il s’agit d’étudier les guerres sous une approche profane, laquelle passe par l’usage d’une méthodologie spécifique et la prise en compte de plusieurs facteurs.

2- Pour une nouvelle approche de l’étude des guerres

Penser autrement les guerres passe absolument par une nouvelle approche de l’étude des conflits, qui se traduit pour le chercheur, par l’adoption d’ "une nouvelle posture". Le territoire étudié, l’objet de la recherche et la temporalité adoptée sont désormais des éléments à prendre en compte dans la démarche méthodologique de l’analyse de la conflictualité. Cette nouvelle approche impose également une prise en compte de tous les facteurs qui peuvent être source de conflits. Les facteurs démographiques, souvent ignorés, sont incontournables dans l’analyse d’une guerre.

Les facteurs économiques peuvent être la cause d’un conflit, surtout lorsqu’ils consistent à faire main basse sur les ressources et les richesses matérielles, à contrôler des routes commerciales et des carrefours stratégiques ou à s’approprier des rentes économiques de sources diverses. A ceux-ci s’ajoutent les facteurs géographies, historiques et culturelles.

Ces facteurs que nous venons d’énumérer sont essentiellement pris en compte dans l’analyse des guerres "classiques" telles que définies par de grands penseurs européens comme Bouthoul, Aron et Clausewitz. Il s’agit en effet de guerres qui se déroulent entre Etats et/ou groupes armés dans l’ordre et la discipline avec un ensemble de rites et de codes qui leur sont propres. Cependant, de nos jours on assiste à une remise en cause de cette conception classique de la guerre au profit de nouvelles formes de violences et de pratiques guerrières. Cette mutation dans le paysage de la conflictualité s’explique en partie par l’évolution des facteurs technologiques, idéologiques, symboliques et géopolitiques.

3- La reconnaissance de nouvelles formes de violence et de pratiques guerrières

Penser autrement les guerres, c’est accepter et reconnaître l’existence de nouvelles formes de violences et de pratiques guerrières qui apparaissent de plus en plus sous des formes inédites. Peuvent être rangées dans cette catégorie de violences : les guerres clandestines, les guerres partisanes ou de résistance qui opposent en général un groupuscule à une armée étrangère ou un Etat (étranger). L’usage du terrorisme comme arme de guerre est un exemple concret de cette nouvelle forme de violence. Contrairement aux conflits dits « classiques », la distinction entre militaires et civils est remise en cause dans ces nouvelles formes de violence. Les différents protagonistes tirent l’essentiel de leurs forces des populations civiles (effectif, soutien logistique, informations).

Ces dernières sont souvent mêlées si bien que les lignes de combat coupent souvent les villes ou les quartiers. Le contrôle du territoire jouant un rôle clé dans ces pratiques guerrières, les populations civiles sont en butte à l’expulsion, au viol, au massacre et à la purification ethnique. Ces nouvelles formes de violence instaurent un état de guerre global et sans limite dont les affrontements plus symboliques que meurtriers, se déroulent dans des domaines aussi divers allant de l’économie à la psychologie en passant par les technologies de l’information et de la communication (guerre de l’information, guerre virtuelle).

Conclusion

Renoncer à une analyse ethnocentrique pour privilégier une approche profane dans l’étude des conflits et reconnaître l’existence d’une nouvelle forme de violence et de pratique guerrière aux causes de plus en plus complexes sont des dispositions à prendre par le chercheur ou l’observateur dans la nouvelle interprétation que l’on veut donner aux conflits. Penser autrement les guerres serait la seule façon de s’attaquer aux causes profondes des conflits, condition sine qua non de la prévention, la gestion voire la résolution complète des guerres en vue d’une paix durable.



Jean-Jacques Konadje est consultant en géopolitique et relations internationales et expert en maintien de la paix

       
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