
« Si les Forces nouvelles ne déposent pas les armes, ce sont les armes qui vont les déposer ». Ces propos sont de Charles Blé Goudé, le président de la galaxie patriote en Côte d’Ivoire. Après la crise qui a fait tomber le gouvernement et la Commission électorale indépendante (CEI), le désarmement est le nouveau cheval de bataille du camp Gbagbo. Cette fois, les menaces à peine voilées contre « les assaillants d’un certain 11 septembre 2002 » sont proférées par des seconds couteaux.
En cela, Blé Goudé ne fait pas mentir l’adage qui dit : « chassez le naturel, il revient au galop ». Hier, il était cet ambassadeur de la Paix qui a organisé des tournées dans toute l’Eburnie pour appeler ses compatriotes à soutenir le processus de sortie de crise. Aujourd’hui, force est de constater que la mue de l’ancien dirigeant de la puissante FESCI est difficile.
Bombardé du titre de directeur national adjoint de la campagne du parti présidentiel, chargé de la jeunesse, Blé Goudé est la voix de son maître en tant que militant indécrotable et averti. A ce titre, il pourrait avoir certainement reçu la mission d’attaquer frontalement les Forces nouvelles sur la délicate question du désarmement en Côte d’Ivoire.
Mais, faire monter la pression par de tels propos relève d’une autre stratégie. C’est ce qui explique la réponse du berger à la bergère des Forces nouvelles qui n’ont pas manqué l’occasion de se défendre et de stigmatiser l’incurie des politiciens. La Côte d’Ivoire a-t-elle encore besoin d’une crise sur la question du désarmement après celle du fichier électoral qui s’est soldée par des pertes en vies humaines ? Autrement dit, jusqu’où peut aller cette surenchère verbale ? Il est peut-être temps que Blaise Compaoré réunisse les différents protagonistes pour calmer le jeu et surtout pour tracer un schéma consensuel qui conduise au désarmement et à des élections apaisées.
Dayang-ne- Wendé P. Silga
Le Pays
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