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Le principal accusé, Salomon Ugborugbo, (au centre) à son arrivée au tribunal
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Afp |
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La cour d’assises de côte d’Ivoire a rendu sa décision hier soir, et n’a pas retenu les réquisitions de l’avocat général qui avait réclamé la perpétuité pour les protagonistes de l’affaire de ces déchets toxiques. Le principal personnage de l’histoire, Salomon Ugborugbo, à la tête de la petite société Tommy, à l’origine du déversement à l'air libre à Abidjan de 528 m3 de résidus du nettoyage des cales du Probo Koala, était le seul accusé poursuivi pour empoisonnement. Le nigérian qui serait selon la justice, "responsable" de 17 décès et des milliers d'intoxications ne pourra pas résider sur le territoire ivoirien pendant 10 ans ; une interdiction de séjour ayant été retenue contre lui.
Un autre accusé au cœur de cette histoire, Essoin Kouao, agent de la société consignataire du cargo Probo Koala au port d'Abidjan, écope de 5 ans de prison, ajoutés à 10 ans de privation de droits civiques pour complicité d'empoisonnement. Selon la cour, M. Kouao avait transmis les coordonnées de Tommy, à Puma Energy, la surccusale ivoirienne de Trafigura, lui donnant ainsi, une sorte de feu vert pour déverser à Abidjan les slops du cargo Probo Koala, une mixture d'essence, soufre, soude caustique, à forte concentration en mercaptan.
La cour d’assises de côte d’ivoire a par ailleurs prononcé l’acquittement des cinq autres accusés de ce scandale, déjouant tous les pronostics et surtout ignorant l’enquête judiciaire, et ce malgré qu’il leur soit également reproché une complicité d’empoisonnement. Le commandant du port, l'ancien directeur général des Affaires maritimes au ministère des Transports et trois douaniers, ont été blanchis de ces accusations par leurs avocats qui ont argué que leurs clients n’ont pas pu deviner la toxicité de ces déchets. Ils ont aussi martelé l’action de la société Trafigura responsable selon eux, d’avoir volontairement trompé ses interlocuteurs qui croyaient, avoir affaire à des "eaux usées". Une plaidoirie à laquelle a adhéré la cour, pour prononcer le non-lieu des cinq accusés, provoquant un étonnement général.
Pour rappel, les responsables de la société Trafigura ne faisaient pas partie des accusés. La société a en effet accepté de verser 152 millions d'euros (100 milliards de francs CFA environ) en l'échange de l'abandon des poursuites contre ses employés.
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