
Le président élu de Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, a récusé la désignation du Cap-verdien José Brito en qualité de Haut représentant de l'Union africaine (UA) chargé de la mise en œuvre de la solution politique d’ensemble, telle qu’entérinée par le Conseil de paix et de sécurité (CPS). Selon le communiqué publié samedi par ses services, M. Ouattara "regrette vivement de n’avoir ni été consulté, ni été approché dans un esprit de consensus, comme il sied dans le traitement de cette question" et comme promis par le Président de la Commission de l’UA, Jean Ping.
M. Ouattara exprime également sa surprise suite à la désignation dans cette fonction de l’ancien ministre cap-verdien des Affaires étrangères, compte tenu de ses "relations personnelles" et de "ses accointances politiques", connues de tous en Côte d’Ivoire, avec le président sortant, Laurent Gbagbo. Pour M. Ouattara, cette décision n'est pas "conforme à la volonté exprimée de nommer un ancien chef d’État dans cette fonction".
Le 10 mars dernier à Addis-Abeba, le CPS avait adopté, aux termes de ses travaux, le principe de la désignation d'un Haut représentant qui devait, dans un délai de deux semaines maximum, engager des négociations entre les parties ivoiriennes, afin d’élaborer un Accord de sortie de crise sur la base des propositions du Panel de haut niveau.
On rappelle que les propositions du Panel, telles qu’entérinées par le CPS, comportaient l’octroi de toutes les garanties nécessaires à tous les acteurs concernés, en particulier au président sortant, Laurent Gbagbo. Cependant, le camp de Laurent Gbagbo, qui revendique aussi la victoire, avait jugé "inacceptables" ces propositions de sortie de crise, évoquant des arguments de souveraineté et de défense de la Constitution ivoirienne. |