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Monsieur Éric Besson Ministre en charge de l’immigration et de l’identité nationale a ouvert un débat accepté par le Président de la République sur l’immigration et l’identité nationale. La question posée est la suivante : c’est quoi être français ?
Ce débat doit commencer au mois de novembre et se terminer en mars ou avril 2010. Il sera animé par les préfets et sous-préfets qui vont organiser des discussions autour de cette question que d’aucuns considèrent comme normale alors que d’autres considèrent qu’elle est essentiellement électoraliste. Les uns et les autres ont raison.
Les premiers estiment que l’identité française n’existe pas pour eux évoquant des facteurs contradictoires et réels comme l’immigration, la crise économique, le chahut autour de la Marseillaise lors des matchs de l’équipe de France, une population française devenue multicolore, multiculturelle, qui préfère privilégier ses origines marocaine, tunisienne, algérienne, sénégalaise, malienne, congolaise ou autres, accréditant ainsi l’idée d’un mal-être dans la société française en fonction des critères implicites ou explicites comme l’exclusion, la ségrégation spatiale dont ils sont victimes ainsi que leurs parents, grands-parents, frères et sœurs qui tout en ayant la nationalité française n’arrivent pas à avoir un emploi, un logement décent et à être considérés comme des citoyens à part entière (discrimination des populations blanches vis-à-vis d’elles étrangères).
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Je souhaite que les associations noires et étrangères de France, leurs dirigeants et les intellectuels africains qui restent comme toujours affreusement absents du débat s’organisent pour dire à la France éternelle que les citoyens noirs de France (...) et les noirs qui aspirent à devenir français existent dans la société française |
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Lucien Pambou |
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Pour les autres, l’identité française est en perdition et souvent pour des raisons électoralistes, il ne faut pas laisser au seul Front National le monopole de l’identité nationale. Éric besson a sonné le tocsin, Ségolène Royal du Parti Socialiste revendique la maternité de cette question (le drapeau à la fenêtre pendant la campagne des élections présidentielles de 2007).
Le Parti Socialiste reste silencieux sur cette question qu’il considère comme inutile, comme toujours pour mieux instrumentaliser les populations noires et étrangères dans la société française en évoquant le principe de fraternité et d’égalité et en faisant croire à ces populations noires et étrangères non averties qu’elles sont intégrées alors que ce n’est pas vrai. Cela tient toujours et comme d’habitude aux références implicites contenues dans le langage, le discours et aux intentions des partis français de droite comme de gauche que les populations étrangères ne représentent qu’un alibi de débat pour la conquête du pouvoir.
Au fond, quel est le véritable problème ? Dépassons les critères émotionnels et électoralistes (régionales 2010) pour nous inscrire au fond du débat. Je rappelle que certains partisans de droite comme Alain Juppé, de Villepin, estiment le débat inutile. Le Président Nicolas Sarkozy en province a évoqué la terre comme élément d’identité nationale en écho au débat lancé par Éric Besson, son ministre en charge de l’immigration et de l’identité nationale. |
La question de fond est de savoir comment construire l’identité en regard des idéaux de la nation française revivifiés par la Révolution française, celle de l’ouverture et de la construction indéfinie de la nation présente sur les cinq continents, tout le contraire d’une "identité nationale définie et donc définitivement figée".
Pour permettre aux associations noires comme le Cran (Conseil représentatif des associations noires de France) que j’ai contribué à édifier en tant que secrétaire général sur le plan technique et intellectuel et les autres associations noires en charge des noirs citoyens de France de participer au débat, je souhaite leur rappeler la définition qu’en a donné Joseph-Ernest Renan, né le 27 février 1823 à Tréguier et décédé le 2 octobre 1892 à Paris, qui fasciné par la science et après avoir adhéré aux théories de Darwin sur l’évolution des espèces et partagé les idées racistes de Gobineau sur les races supérieures et inférieures, s’en est séparé de façon stratégique en définissant ce qu’est une nation en 1882 ou il formule l’idée qu’une nation repose à la fois sur un héritage passé qu’il s’agit d’honorer et la volonté présente de la perpétuer :
pour Ernest Renan « l’homme n’est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagnes. Une grande agrégation d’hommes, saine d’esprit et chaude de cœur crée une conscience morale qui s’appelle une nation ». |
Voila la clé, à savoir la conscience morale d’une nation que je livre aux associations noires dont le Cran qui médiatiquement peine à mettre sur la table les débats de fond pour dire dans l’identité française quelle doit être la position des noirs de France comme naguère les juifs le firent après leur reconnaissance à part entière comme citoyen français. Nos amis juifs ne se posent pas le problème de leur identité dans la société française, ils sont français et se reconnaissent comme tels. Les juifs ont été ostracisés, les juifs ont été victimes de la Shoah mais ils sont français et ils le revendiquent et c’est bien ainsi. La tradition judéo-chrétienne a favorisé l’intégration et la conscientisation morale du peuple juif dans la société française.
Après la guerre et la participation des tirailleurs sénégalais et des gourbis marocains en Provence et sur d’autres front de bataille, la problématique de l’intégration qui était posée au XIXe siècle au polonais, aux italiens et aux juifs s’est réalisée malgré quelques difficultés et quelques noms d’oiseaux comme joupins pour les juifs, ritals pour les italiens ou polaks pour les polonais. L’appartenance à la conscience morale pour ces populations ne se pose plus, même si ici ou là il y a des revendications communautaires ou identitaires pour ces populations.
Tel n’est pas le cas pour certaines populations noires ou maghrébines de religion musulmane dont on pense qu’elles sont incapables de remplir la conscience morale française au nom de leur religion. Encore faut-il définir ce que l’on entend par conscience morale qui pour certains thuriféraires signifie le drapeau, la Marseillaise, l’histoire de France, la monogamie et le désir du respect de l’autre et à travers l’autre le respect de la nation. |
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http://www.aacrc.uc.edu |
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Les associations noires dont le Cran qui se targue de représenter les noirs de France ainsi que d’autres associations autres que noires se fédèrent et organisent des tables rondes pour montrer à la société française que l’identité ne peut pas se construire sans leur contribution. L’identité nationale n’appartient pas au politique.
C’est comme l’histoire, il n’appartient pas au politique de s’en accaparer, c’est un vrai débat, encore faut-il que les associations noires et magrébines dont les dirigeants sont souvent des faire-valoir ne se fassent pas mousser médiatiquement et traitent les questions de fond. Je propose une piste de réflexion à ces associations, c’est de traiter la question de l’identité, de l’intégration et de l’immigration en deux temps alors qu’on a tendance à les lier de façon inclusive alors que les deux questions peuvent être exclusives même si il peut exister des liens analytiques.
Une autre piste de réflexion, c’est de demander à ces associations et leurs dirigeants de réfléchir au passage de l’identité républicaine à une identité démocratique et sociale, ou alors, comment lier les deux. C’est au nom de ce lien que la problématique de l’immigration et du contrat d’intégration pourra trouver une résonance crédible dans la société française. Le débat sur l’identité nationale est essentiel et pour profiler les analyses d’Ernest Renan, appartenir à la nation est une question de référendum perpétuel. |
Je souhaite que les associations noires et étrangères de France, leurs dirigeants et les intellectuels africains qui restent comme toujours affreusement absents du débat s’organisent pour dire à la France éternelle que les citoyens noirs de France (même si le taux de mélamine et la citoyenneté peuvent être contradictoires, malheureusement le taux de réussite valorise le taux de mélamine blanc/noir) et les noirs qui aspirent à devenir français existent dans la société française.
Ces noirs là et ces autres étrangers là comme on les désigne dans la société française ont vocation à prendre part dans les débats nationaux en position verticale et responsable et non de façon horizontale et couchée pour qu’on fasse à leur place.
Je souhaite et je propose que Grioo qui fait beaucoup pour les populations noires de France lance et organise d’ici le mois de mars un débat sur ces questions et que les intellectuels noirs, africains et autres et les associations prennent attache avec les responsables de Grioo pour créer les conditions matérielles, intellectuelles et financières de tables rondes contradictoires devant déboucher sur des documents écrits comme contributions concrètes des populations françaises d’origine étrangères au débat lancé par Éric Besson.
Lucien PAMBOU
Conseiller municipal UMP d’Alfortville |
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