
Ces élections législatives sont les secondes organisées en Angola depuis le premier scrutin du genre il y a 16 ans, quand le pays a abandonné le système de parti unique en vigueur depuis l'indépendance nationale le 11 novembre 1975.
Parmi les principales forces politiques en lice figurent le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA, au pouvoir) du président José Eduardo dos Santos, l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA) de Isaías Samakuva, actuel chef de l'opposition et le Front national de libération de l'Angola (FNLA) de Ngola Kabango.
Outre ces partis historiques, qui représentent les trois ex- mouvements de libération, entrent également en compétition le Parti de la rénovation sociale (PRS) d'Eduardo Kwangana, le Front pour la démocratie (FPD) de Filomeno Vieira Lopes, le Parti rénovateur démocratique (PRD) de Luís dos Passos et le Parti libéral démocratique (PLD) d'Anália de Vitória Perreira, unique femme dirigeante d'un parti politique en Angola et ex-candidate aux élections présidentielles passées.
La "pléiade" en course est encore complétée par le Parti démocratique pour le progrès d'alliance nationale de l'Angola (PDP-ANA) et par six autres partis ou coalitions, qui ont réussi à survivre à la "purge" du Tribunal constitutionnel (TC) qui, sur 34 candidatures, a recalé 20 listes pour "manque de conditions légales minimales d'admissibilité" ou falsification de documents.
Ces 14 partis politiques vont disputer 220 sièges à l'Assemblée nationale (Parlement), actuellement dirigée par le MPLA avec 129 sièges obtenus lors du dernier scrutin organisé le 29 septembre 1992, mais l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA) du défunt chef rebelle Jonas Savimbi (70 députés) a rejeté les résultats électoraux, alléguant la fraude et a déclenché la guerre civile, empêchant le processus démocratique de continuer.
Pour ces consultations, l'Etat angolais a approuvé, pour chaque parti ou coalition, une aide financière d'un milliard et 275 millions de Kwanzas (soit 1.162.582 dollars américains) pour faire face à leurs dépenses de campagne.
Tous les partis ou coalitions politiques auront, dans le cadre de cette campagne, un temps d'antenne de 5 minutes à travers le principal canal de la télévision publique d'Angola et 10 minutes à la radio nationale pour exposer leurs messages et présenter à l'électorat leurs programmes de gouvernance pour la prochaine législature
A cet égard, le chef d'Etat angolais, José Eduardo dos Santos a exigé "une attitude de respect et de tolérance par rapport à la différence d'opinions, car le maintient d'une ambiance sereine et pacifique contribue au succès des élections et garantit que chaque électeur fasse son choix avec responsabilité".
Dans un message à la nation à la veille du début de la campagne électorale, dos Santos a rappelé que "des élections libres et justes exigent que l'on rejette toutes les formes d'intimidation, d'insulte, de violation des droits et de déstabilisation politique", avant de lancer un appel à tous les citoyens, aux partis politiques et coalitions pour qu'ils maintiennent une position responsable, en respectant la loi et l'ordre établi.
"L'Angola peut donner un exemple à notre continent et au monde en général, sur la forme de réaliser les élections démocratiques, libres et transparentes", indique le message du chef de l'Etat, réitérant l'appel a tous les intervenants dans ce processus à s'abstenir de quelconques provocations. Nous allons décevoir les prévisions de ceux qui, sans quelconques fondements, affirment que nous pourrons vivre un climat d'insécurité et de déstabilisation.
Dos Santos a assuré que les forces de l'ordre public sont en train de prendre des mesures nécessaires pour garantir la tranquillité et la sécurité durant tout le processus électoral et "qu'il n'y a pas de raisons pour alimenter quelconque idée pessimiste ou défaitiste parce que nous sommes un peuple pacifique et aimant la liberté".
"La campagne électorale ne peut pas se dérouler sous le signe de la violence. Dans cette compétition il n'y a pas des ennemis, il n'y a que des adversaires politiques, avec des programmes et propositions politiques différentes qui chercheront à capter le grand nombre des voix pour conquérir le pouvoir et l'exercer avec légitimité", a dit le président.
Selon lui, chaque parti "doit à peine utiliser l'arme des idéaux pour convaincre l'électorat et le citoyen électeur aura comme arme sa voix pour faire son choix, dans le cadre des lois établies en vigueur au pays". |