|
 |
  |
 |
|
 |
|
 |
 |
 |
 |
 |
|
 |
 |
Eduardo Dos Santos et son homologue français Nicolas Sarkozy lors d'une réunion bilatérale au siège des Nations Unis en septembre 2007 (AP)
©
nouvelobs.com |
 |
 |
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
|

La querelle qui oppose l'Angola et la France depuis des années toucherait-elle à sa fin ? C'est en tout cas ce qu'espère le président de la République Nicolas Sarkozy, en visite éclair à Luanda vendredi 23 mai 2008.
Depuis la visite officielle de Jacques Chirac en 1998, les relations entre les deux États s'étaient détériorées. La justice française avait ouvert une enquête sur les ventes d'armes en provenance d'ex-URSS – dont 170 000 mines antipersonnel – entre 1993 et 2000, au président angolais José Eduardo Dos Santos qui était en guerre contre les rebelles de l'Unita de Jonas Savimbi. M. Dos Santos avait moyennement apprécié d'être mêlé à cette délicate affaire. « L'Angola a été traitée de manière indigne, accusé de trafic d'armes alors qu'il s'agissait d'acquisitions régulières d'armements par un État légitime et souverain », s'était indigné le ministre angolais des Affaires étrangères. D'ailleurs, l'Élysée a confirmé que Luanda avait cherché à obtenir l'assurance que le procès qui s'ouvrira en octobre à Paris ne débouchera pas sur de nouvelles critiques ou incriminations de l'entourage du président. « L'instruction est terminée, aucun ressortissant angolais n'est poursuivi. C'est une affaire judiciaire franco-française », souligne-t-on.
Ah bon. Pourtant, d'après ce que l'on sait, le principal négociateur du contrat d’armement, le franco-canadien Pierre Falcone, qui affirme le plus sérieusement du monde avoir agi par « devoir humanitaire vis-à-vis de l’Angola », avait non seulement versé des pots de vin aux lobbyistes de gauche comme de droite – on était en pleine cohabitation – mais également aux dignitaires angolais : 55 millions de dollars en virements bancaires, deux millions en espèces plus, selon l’accusation, des « frais aériens, hôteliers, chirurgicaux », rapporte Libération. Et pourtant, les commissions versées aux Angolais ne sont pas dans la saisine de la justice française. Mais passons. |
|
Relations décomplexées |

Ainsi, fini, l'Angolagate qui empoisonnait la vie de tout le monde ! À présent, concentrons-nous sur de « nouvelles relations franco-africaines décomplexées ». La visite officielle du nouveau président français, dix ans après la dernière, devrait débloquer la situation. Huit mois après avoir renoué le lien à New York avec Dos Santos, M. Sarkozy vient donc consacrer à Luanda la reprise de la coopération entre les deux pays. « Nous avons beaucoup d'intérêts avec l'Angola », indique-t-on à l'Élysée. « C'est une puissance régionale qui joue un rôle stratégique dans la stabilité de toute l'Afrique centrale. Et aussi un pays en pleine reconstruction que nous souhaitons aider sur la voie de son développement ».
Ainsi, à l'heure où les relations de la France avec ses anciennes colonies ne sont pas toutes au beau fixe, Paris veut faire de ses relations avec l'Angola un modèle de sa nouvelle relation avec les pays africains. « Un partenariat décomplexé, d'égal à égal et donnant-donnant », résume-t-on à l'Élysée, « la poignée de main plutôt que la main tendue ».
Mais ne perdons pas le nord. Si la politique est le but déclaré de cette visite officielle, personne n'oublie les précieux pétrodollars. Il s'agit également d'ouvrir de meilleures perspectives pour les firmes françaises, dans ce pays producteur de pétrole en Afrique, et la France et l'Angola devraient signer un accord-cadre sur la protection des investissements. Par ailleurs, Thales doit signer un contrat de télécommunications et Total, numéro 2 du marché pétrolier local, annoncer la construction à ses frais de quatre lycées – un zeste d'humanitaire, au cas où. Et Areva, qui n'est jamais très loin, s'intéresse aux gisements d'uranium.
Cependant, les ONG se semblent pas franchement convaincues. Ce voyage présidentiel ne serait que « la continuation d'une politique (...) sacrifiant la démocratie, la bonne gouvernance et les droits de l'Homme » selon Survie. Alors qu'à l'Élysée, on salue le « rôle de plus en plus important joué par l'Angola » en Afrique, Sarah Wykes, de Global Witness, rappelle que la population reste désespérément pauvre et que la corruption fait des ravages. « Nous espérons que Nicolas Sarkozy y plaidera aussi, un peu, pour la transparence et le bon déroulement des prochaines élections législatives ». Ainsi, le pétrole et les diamants ne font pas tout. Si l'on considère que l'Angola est classé 160 sur 177 en terme de développement humain, « décomplexé » paraît effectivement approprié. |
 |
|
 |
 |
 |
 |
|
|
Donnez
votre opinion ou lisez les 3 réaction(s) déjà écrites
Version
imprimable de l'article
Envoyer
l'article par mail à une connaissance
Partager sur:
Facebook
Google
Yahoo
Digg
Delicious
|
|
|
Les dernières photos publiées sur Grioo Village |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Top |
|
|
|
|
|
|
  |
 |
|
|