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Le nouveau pouvoir malgache a de la suite dans les idées. Il sait bien qu’un pouvoir renversé a été rarement rétabli dans ses fonctions en Afrique. Le président déchu a beau bénéficier d’un large soutien extérieur, il finit par être oublié, au nom de la realpolitik. Marc Ravalomanana risque ainsi, lui aussi, d’être victime de la politique du fait accompli. D’autres chefs d’Etat africains démocratiquement élus, mais chassés par un coup de force, en ont vécu l’amère expérience. Le dernier en date n’est autre que le président mauritanien.
Et Andry Rajoelina, le nouvel homme fort de Madagascar, semble s’inspirer largement de la stratégie de la junte mauritanienne. Comme elle, le pouvoir malgache, pris dans la tempête des protestations internationales, a trouvé une bouée de sauvetage sous la forme d’assises nationales. Même bancales, en raison même de l’illégitimité du pouvoir qui les a convoquées, et du fait de leur caractère non consensuel, ces assises ne sont pas moins perçues par le nouveau régime comme l’expression de la vox populi. C’est une technique désormais éprouvée de légitimation des décisions d’un pouvoir contesté. Rajoelina a donc maintenant carte blanche pour gouverner, grâce à l’onction des assises nationales. |
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Et de fait, une feuille de route pour un retour à l’ordre constitutionnel a été définie, qui fixe le cadre du processus de transition. Avec cette feuille en main, qui peut encore dire que Rajoelina ne mérite pas son titre de président de la République ? Seul semble désormais compter l’avenir, ces assises ayant eu pour objectif, notamment, de tourner la page Ravalomanana. Car Rajoelina ne reculera plus. Sauf cas de force majeure, c’est son calendrier qui tient lieu désormais de bréviaire pour la vie politique à Madagascar dans les prochains 19 mois.
C’est en effet en octobre 2010 que doit prendre fin la transition, avec l’élection présidentielle. Mais avant, d’autres échéances sont attendues, comme autant de jalons devant permettre de gommer définitivement l’ère Ravalomanana. Il s’agit d’une conférence nationale en juin, d’un référendum constitutionnel en septembre et d’élections législatives en septembre. Ces dates sont aussi autant de gages de sa bonne volonté que Rajoelina ne manquera pas d’exhiber aux yeux de la communauté internationale. |

Une opération de séduction qui peut marcher, quand on sait que l’Union européenne, le premier bailleur de fonds de la Grande Ile, pourrait renouer les contacts au vu des résultats des assises nationales. Pour ce premier round du combat à distance qu’il mène avec Ravalomanana, on peut dire que Rajoelina a pu obtenir un léger avantage. Si l’Union européenne, sous l’impulsion d’une France prête à pardonner rapidement Rajoelina, desserre l’étau et accepte le nouveau processus en cours, alors c’en est fini du rêve des partisans de Ravalomanana, de voir leur idole reprendre son fauteuil. Il ne lui restera qu’à prier pour que la nouvelle Constitution et le nouveau code électoral l’autorisent à postuler en 2010.
Par Mahorou KANAZOE
Le Pays
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