Retrouvez Grioo.com sur votre mobile: http://m.grioo.com
Grioo.com   Grioo Pour Elle       Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  
   Jeudi 1 Mai 2025 RECHERCHER : Sur Grioo.com  Sur Google 
 Accueil  Rubriques  Archives  Forum     Qui sommes-nous ?     

  News
News pays
Afrique
Caraïbes
Monde
Société
Sports
Santé
Insolite
Bloc Notes
  Economie
Management
  Culture
Histoire
Médias & Société
Musique
  Hommes illustres
Success stories
Interviews
Parcours
Initiatives
  Célébrités
Quizzs
Galeries Photos
Bons Plans
Musique
  Opinions
Conseils B2B
Forum


Pour recevoir notre lettre d'information, veuillez saisir votre email



AccueilRubriquesOpinionsArticle
Elections présidentielles en Afrique et constitutions
11/12/2011
 

Prolégomènes pour un débat entre juristes et la société civile
 
Par Lucien Pambou
Imprimer
Envoyer à un ami
Réagir
 Publicité 
 
Etienne Tshisekedi, 78 ans, refuse le résultat de la présidentielle  
Etienne Tshisekedi, 78 ans, refuse le résultat de la présidentielle
 

Après les élections calamiteuses en Côte d’ivoire qui ont entrainé l’opposition frontale entre Ouattara et Gbagbo, nous voici au cœur d’une nouvelle dispute en RDC entre Etienne Tshisekedi et Joseph Kabila à propos des résultats concernant l’élection présidentielle. Tshisekedi estime être le vainqueur de l’élection présidentielle. Joseph Kabila, sûr de sa force politique et de ses moyens logistiques de la domination de l’appareil d’Etat, a vu sa victoire être approuvée par le CNI (Commission électorale indépendante de la RDC).

Les évènements ivoiriens et congolais montrent la gravité des problèmes institutionnels dans les pays d’Afrique noire francophone. La plupart des responsables politiques dans l’Afrique francophone ont un mépris de la constitution, texte fondamental qui en principe régit le fonctionnement politique, économique, social et culturel des Etats. Ce mépris est lié au peu de considération que les dirigeants africains portent à la notion de Droit, considérée comme norme universelle pour la régulation des sociétés.

Ce peu de considération, on peut aussi le retrouver dans le monde asiatique qui pense, comme le monde africain, que le pouvoir est avant tout le résultat d’une déposition politique au nom de l’idéologie dominante comme en Chine, de la détention de l’arme militaire, même si on est minoritaire ethniquement comme c’est le cas en Afrique. On peut alors se demander à quoi servent les commissions électorales indépendantes créées par les différents Etats de l’Afrique francophones pour organiser les élections alors qu’il faudrait simplement introduire cette organisation dans les constitutions.

Les évènements ivoiriens et congolais montrent la gravité des problèmes institutionnels dans les pays d’Afrique noire francophone
Lucien Pambou



 Publicité 
 
Joseph Kabila  face aux médias le 18 octobre 2011 au palais présidentiel de Kinshasa  
Joseph Kabila face aux médias le 18 octobre 2011 au palais présidentiel de Kinshasa
© getty
 

Les raisons de cette « distraction » intellectuelle sont nombreuses. Malgré leurs déclamations, les Africains ne croient pas dans le fonctionnement des institutions sur un mode universaliste qui puise ses sources dans les constitutions. En Afrique noire francophone les Etats africains sont obligés de considérer qu’après l’ère marxiste qui n’a abouti à rien que les intelligences africaines sont dévitalisées; c’est aussi vrai pour les pays francophones, comme en Côte d’Ivoire qui n’était pas sous l’influence du marxisme. Dans les deux cas, les pays africains francophones sont obligés au nom de la conditionnalité du Fonds Monétaire International (pour accéder aux ressources financières d’emprunt) d’accepter les exigences d’établissements d’une gouvernance démocratique dans les pays emprunteurs.

L’ensemble de ses raisons oblige les pays africains, malgré eux, à mettre en place des modèles démocratiques au sein desquels les instances démocratiques (Assemblée nationale, Sénat, Cour constitutionnelle, hautes autorités de la Républiques) qui donnent l’impression que les gouvernements africains sont ouverts à la vie démocratique contemporaine.

Discuter de la légalité et la légitimité de ces commissions, c’est à mon sens perdre du temps. Le véritable problème est bien celui de la gestion des élections par la Constitution
Lucien Pambou


La succession des régimes politiques, les modifications constitutionnelles que les chefs d’Etat mettent en place comme arme de défense et d’intimidation à l’égard des populations et des partis politiques d’opposition, inclinent à penser l’urgence d’une disparition des conseils ou autres comités d’élections indépendantes pour le suffrage suprême. Il faut que la société civile, les partis politiques de la majorité et de l’opposition, acceptent une fois pour toutes que seule la Constitution doit régler les élections présidentielles et non des dérivatifs comme les commissions électives indépendantes dont les représentants sont souvent à la solde des pouvoirs politique en place.


 
© archq.org  

On peut discuter de la légalité et la légitimité de ces commissions, c’est à mon sens perdre du temps. Le véritable problème est bien celui de la gestion des élections par la Constitution et non de la création d’arguments dérivatifs qui favorisent la mise en place d’observateurs étrangers, qui sont souvent les financeurs et qui doivent certifier la transparence de la bonne tenue des élections. Or, on n’a pas besoin d’être un spécialiste des Sciences politiques et juridiques pour constater que ces observateurs, venant de France, de l’Union européenne et des Organisation internationales, sont accueillis, nourris, logés par les autorités politiques en place qui souhaitent gagner les élections.

Il est quand même troublant de voir que les juristes et constitutionnalistes africains restent muets face à cette situation inadmissible de la manipulation des élections en Afrique au nom de la transparence démocratique. On peut comprendre ces juristes et constitutionnalistes africains, pas très courageux, donc peureux (pour garder leurs postes et leurs privilèges fonctionnels) et incapables de penser la réalité africaine à partir de leur background occidental, même quand ils appartiennent à la diaspora, c'est-à-dire lorsqu’ils ne risquent rien parce qu’ils sont à l’étranger.

Il est quand même troublant de voir que les juristes et constitutionnalistes africains restent muets face à cette situation inadmissible de la manipulation des élections en Afrique au nom de la transparence démocratique
Lucien Pambou


C’est vrai dans le domaine juridique, mais c’est aussi vrai dans le domaine économique car ceux qui se considèrent comme « économistes » du continent ne représentent qu’eux-mêmes et ne sont que les suppôts d’un bavardage récurrent, incapables d’organiser, au niveau des médias étrangers, les éléments du ressentiment de l’Afrique au plan mondial.


 
 

La diaspora se dit intelligente, soyons plus précis. Il y a des membres de la diaspora qui prétendent être intelligents. La première forme d’intelligence, c’est de faire connaitre sur les différents sujets qui préoccupent l’Afrique, les différents points de vue et les mettre à la disposition des Etats africains. On peut toujours dire que les Etats africains n’écoutent pas ses propres fils mais uniquement l’Occident. Certes.

Cela est vrai mais, jusque là, les fameux économistes ou juristes africains sont inaudibles en France. C’est vrai de l’analyse concrète des élections sur la manière d’assurer la régularité constitutionnelle des élections mais c’est aussi vrai dans le domaine économique comme celui de la monnaie dans lesquels les soi-disant économistes africains ou qui prétendent avoir le titre, sont incapables de tenir des conférences en France pour parler du franc CFA.

Au total, la diaspora africaine ne doit avoir aucune prétention d’intelligence par rapport aux problèmes monétaires (monnaie unique pour l’Afrique) ou juridiques (intégration durable des modalités des élections dans les constitutions). La diaspora à laquelle nous appartenons tous se contente de bavarder à minima et reste incapable d’informer à une grande échelle les différents membres qui la composent à l’étranger sur les problèmes juridiques et économiques auxquels sont confrontés nos pays d’origine d’Afrique noire.

La génération à laquelle j’appartiens a échoué. Que les générations à venir africaines prennent acte de nos échecs et transforment en réussite gagnante l’attitude baveuse et bavarde de ma génération
Lucien Pambou





J’appartiens à cette diaspora africaine, « baveuse et bavarde », dont l’âge se situe entre 40 et 60 ans, très critique envers les dirigeants africains actuellement au pouvoir qui ont entre 60 et 70 ans souvent arrivés par des coups d’Etat. La génération baveuse et bavarde à laquelle j’appartiens, quand elle arrive aux affaires en Afrique en tant que Ministre ou Conseiller, oublie dans le lit de la Seine les beaux principes de débat concernant la stabilité institutionnelle dans nos pays.

Je formule un vœu : la génération à laquelle j’appartiens (40/60 ans) doit aider la génération des 30/40 ans des pays d’Afrique et des diasporas africaines à ne plus commettre les mêmes erreurs. Elle doit être plus active, moins craintive, moins soumise, plus compétente et moins tribale pour résoudre les problèmes politiques, juridiques et économiques de l’Afrique noire. La génération à laquelle j’appartiens a échoué. Que les générations à venir africaines prennent acte de nos échecs et transforment en réussite gagnante l’attitude baveuse et bavarde de ma génération.

Lucien PAMBOU











       
Mots-clés
lucien pambou   
 
 Donnez votre opinion ou lisez les 14 réaction(s) déjà écrites
 Version imprimable de l'article
 Envoyer l'article par mail à une connaissance


Partager sur: Partager sur Facebook Facebook   Partager sur Google Google   Partager sur Yahoo Yahoo   Partager sur Digg Digg   Partager sur Delicious Delicious  
 
 
Les dernières photos publiées sur Grioo Village
 
Les derniers articles Grioo Pour Elle

 Grioo Pour Elle, le site des femmes noires et métissées
 
Les derniers billets sur nos blogs
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
 
 
 
 
Top
 
 
 
 
 Exposition : Senghor et les arts : du 7 février 2023 au 19 novembre 2023
 Mbappe joueur le mieux payé de ligue 1 : 6 millions d'euros par mois
 Mbappe nouveau capitaine :entrée en matière réussie ?
 Gala 2016 : le club efficience annonce la création d'un fonds de la diaspora
 Les cosmétiques Soleza désormais disponibles au Cameroun
 Can 2017 : le tirage au sort a eu lieu
 Terroriste où es-tu ? : Partout et nulle part !
 Nigeria : Stephen Keshi s'en est allé
 Mohammed Ali, ''the greatest'' s'en est allé
 Décès de Papa Wemba : les hommages se multiplient
 
Afrique      Afrique Du Sud      Barack Obama      Benin      Bons Plans      Burkina-faso      Cameroun      Caraïbes      Célébrités      Congo Brazzaville      Cote D'ivoire      Diaspora Africaine      Diversité      France      Gabon      Ghana      Haïti      Livre      Mali      Nigeria      Racisme      Rdc      Senegal      Tchad      Togo     
 
 



   
 
Le site des femmes noires et métissées | Grioo Village | English version