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Etienne Tshisekedi, 78 ans, refuse le résultat de la présidentielle
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Après les élections calamiteuses en Côte d’ivoire qui ont entrainé l’opposition frontale entre Ouattara et Gbagbo, nous voici au cœur d’une nouvelle dispute en RDC entre Etienne Tshisekedi et Joseph Kabila à propos des résultats concernant l’élection présidentielle. Tshisekedi estime être le vainqueur de l’élection présidentielle. Joseph Kabila, sûr de sa force politique et de ses moyens logistiques de la domination de l’appareil d’Etat, a vu sa victoire être approuvée par le CNI (Commission électorale indépendante de la RDC).
Les évènements ivoiriens et congolais montrent la gravité des problèmes institutionnels dans les pays d’Afrique noire francophone. La plupart des responsables politiques dans l’Afrique francophone ont un mépris de la constitution, texte fondamental qui en principe régit le fonctionnement politique, économique, social et culturel des Etats. Ce mépris est lié au peu de considération que les dirigeants africains portent à la notion de Droit, considérée comme norme universelle pour la régulation des sociétés.
Ce peu de considération, on peut aussi le retrouver dans le monde asiatique qui pense, comme le monde africain, que le pouvoir est avant tout le résultat d’une déposition politique au nom de l’idéologie dominante comme en Chine, de la détention de l’arme militaire, même si on est minoritaire ethniquement comme c’est le cas en Afrique. On peut alors se demander à quoi servent les commissions électorales indépendantes créées par les différents Etats de l’Afrique francophones pour organiser les élections alors qu’il faudrait simplement introduire cette organisation dans les constitutions.
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Les évènements ivoiriens et congolais montrent la gravité des problèmes institutionnels dans les pays d’Afrique noire francophone |
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Lucien Pambou |
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Joseph Kabila face aux médias le 18 octobre 2011 au palais présidentiel de Kinshasa
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getty |
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Les raisons de cette « distraction » intellectuelle sont nombreuses. Malgré leurs déclamations, les Africains ne croient pas dans le fonctionnement des institutions sur un mode universaliste qui puise ses sources dans les constitutions. En Afrique noire francophone les Etats africains sont obligés de considérer qu’après l’ère marxiste qui n’a abouti à rien que les intelligences africaines sont dévitalisées; c’est aussi vrai pour les pays francophones, comme en Côte d’Ivoire qui n’était pas sous l’influence du marxisme. Dans les deux cas, les pays africains francophones sont obligés au nom de la conditionnalité du Fonds Monétaire International (pour accéder aux ressources financières d’emprunt) d’accepter les exigences d’établissements d’une gouvernance démocratique dans les pays emprunteurs.
L’ensemble de ses raisons oblige les pays africains, malgré eux, à mettre en place des modèles démocratiques au sein desquels les instances démocratiques (Assemblée nationale, Sénat, Cour constitutionnelle, hautes autorités de la Républiques) qui donnent l’impression que les gouvernements africains sont ouverts à la vie démocratique contemporaine.
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Discuter de la légalité et la légitimité de ces commissions, c’est à mon sens perdre du temps. Le véritable problème est bien celui de la gestion des élections par la Constitution |
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Lucien Pambou |
La succession des régimes politiques, les modifications constitutionnelles que les chefs d’Etat mettent en place comme arme de défense et d’intimidation à l’égard des populations et des partis politiques d’opposition, inclinent à penser l’urgence d’une disparition des conseils ou autres comités d’élections indépendantes pour le suffrage suprême. Il faut que la société civile, les partis politiques de la majorité et de l’opposition, acceptent une fois pour toutes que seule la Constitution doit régler les élections présidentielles et non des dérivatifs comme les commissions électives indépendantes dont les représentants sont souvent à la solde des pouvoirs politique en place.
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On peut discuter de la légalité et la légitimité de ces commissions, c’est à mon sens perdre du temps. Le véritable problème est bien celui de la gestion des élections par la Constitution et non de la création d’arguments dérivatifs qui favorisent la mise en place d’observateurs étrangers, qui sont souvent les financeurs et qui doivent certifier la transparence de la bonne tenue des élections. Or, on n’a pas besoin d’être un spécialiste des Sciences politiques et juridiques pour constater que ces observateurs, venant de France, de l’Union européenne et des Organisation internationales, sont accueillis, nourris, logés par les autorités politiques en place qui souhaitent gagner les élections.
Il est quand même troublant de voir que les juristes et constitutionnalistes africains restent muets face à cette situation inadmissible de la manipulation des élections en Afrique au nom de la transparence démocratique. On peut comprendre ces juristes et constitutionnalistes africains, pas très courageux, donc peureux (pour garder leurs postes et leurs privilèges fonctionnels) et incapables de penser la réalité africaine à partir de leur background occidental, même quand ils appartiennent à la diaspora, c'est-à-dire lorsqu’ils ne risquent rien parce qu’ils sont à l’étranger.
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Il est quand même troublant de voir que les juristes et constitutionnalistes africains restent muets face à cette situation inadmissible de la manipulation des élections en Afrique au nom de la transparence démocratique |
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Lucien Pambou |
C’est vrai dans le domaine juridique, mais c’est aussi vrai dans le domaine économique car ceux qui se considèrent comme « économistes » du continent ne représentent qu’eux-mêmes et ne sont que les suppôts d’un bavardage récurrent, incapables d’organiser, au niveau des médias étrangers, les éléments du ressentiment de l’Afrique au plan mondial.
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La diaspora se dit intelligente, soyons plus précis. Il y a des membres de la diaspora qui prétendent être intelligents. La première forme d’intelligence, c’est de faire connaitre sur les différents sujets qui préoccupent l’Afrique, les différents points de vue et les mettre à la disposition des Etats africains. On peut toujours dire que les Etats africains n’écoutent pas ses propres fils mais uniquement l’Occident. Certes.
Cela est vrai mais, jusque là, les fameux économistes ou juristes africains sont inaudibles en France. C’est vrai de l’analyse concrète des élections sur la manière d’assurer la régularité constitutionnelle des élections mais c’est aussi vrai dans le domaine économique comme celui de la monnaie dans lesquels les soi-disant économistes africains ou qui prétendent avoir le titre, sont incapables de tenir des conférences en France pour parler du franc CFA.
Au total, la diaspora africaine ne doit avoir aucune prétention d’intelligence par rapport aux problèmes monétaires (monnaie unique pour l’Afrique) ou juridiques (intégration durable des modalités des élections dans les constitutions). La diaspora à laquelle nous appartenons tous se contente de bavarder à minima et reste incapable d’informer à une grande échelle les différents membres qui la composent à l’étranger sur les problèmes juridiques et économiques auxquels sont confrontés nos pays d’origine d’Afrique noire.
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La génération à laquelle j’appartiens a échoué. Que les générations à venir africaines prennent acte de nos échecs et transforment en réussite gagnante l’attitude baveuse et bavarde de ma génération |
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Lucien Pambou |
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J’appartiens à cette diaspora africaine, « baveuse et bavarde », dont l’âge se situe entre 40 et 60 ans, très critique envers les dirigeants africains actuellement au pouvoir qui ont entre 60 et 70 ans souvent arrivés par des coups d’Etat. La génération baveuse et bavarde à laquelle j’appartiens, quand elle arrive aux affaires en Afrique en tant que Ministre ou Conseiller, oublie dans le lit de la Seine les beaux principes de débat concernant la stabilité institutionnelle dans nos pays.
Je formule un vœu : la génération à laquelle j’appartiens (40/60 ans) doit aider la génération des 30/40 ans des pays d’Afrique et des diasporas africaines à ne plus commettre les mêmes erreurs. Elle doit être plus active, moins craintive, moins soumise, plus compétente et moins tribale pour résoudre les problèmes politiques, juridiques et économiques de l’Afrique noire. La génération à laquelle j’appartiens a échoué. Que les générations à venir africaines prennent acte de nos échecs et transforment en réussite gagnante l’attitude baveuse et bavarde de ma génération.
Lucien PAMBOU
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