La déception côté suisse

La Suisse affrontait hier la Turquie dans un match où le perdant verrait son aventure dans cet Euro 2008 se terminer précipitamment. Et si on aurait pu s'attendre à un match fermé avec des joueurs un peu trop timorés vu l'enjeu, on a au contraire assisté à un match complètement fou qui est allé à cent à l'heure, à l'image du match très engagé où la Suisse était allée en Turquie chercher sa qualification pour la coupe du monde 2007.

Au final, les Turcs ont pris leur revanche sur les Suisses en s'imposant 2 buts à 1 après avoir concédé l'ouverture du score, et gardent une chance de se qualifier dans un groupe très difficile, et affronteront lors du dernier match la République Tchèque dans une controntation qui promet, les Tchèques pouvant eux aussi encore se qualifier. Le portugal étant déjà qualifié, le match Portugal - Suisse n'aura strictement aucun enjeu.

Pour ce qui est de la rencontre, les Suisses peuvent encore se reprocher leur manque de réalisme, et nul doute que celui qui passe de sales moments est le capitaine Alexander Frei, qui aurait pu faire la différnece s'il n'avait pas été blessé lors du premier match face aux Tchèques.

La rencontre a commencé sous une pluie battante, avec plus d'erreurs et d'approximations techniques qu'une réelle construction au milieu de terrain, la pluie n'aidant pas vraiment les deux équipes. Petit à petit, les Suisses allaient prendre l'avantage sur leurs adversaires, notamment sur coup de pied arrêté. Ainsi, Yakin allait obliger Volkan à se détendre de tout son long, avant que sur le corner suivant, Barnetta ne trouve le poteau de la tête.

Les conditions s'aggravaient avec la pluie augmentant, et rendaient le jeu difficile voire impossible pour les deux équipes. Le terrain était impraticable, la balle ne rebondissant quasiment plus, et les flaques d'eau se multipliant et bloquant toutes les balles jouées à terre. La Turquie, ayant l'habitude de jouer technique et en passes courtes, était alors particulièrement handicapée tandis que les Suisses qui avaient opté pour un jeu long et direct son construction était plus à son aise. Et c'est logiquement qu'à la 38e minute, Hakan Yakin ouvrait le score pour les Suisses, aidé par une flaque d'eau qui avait freiné la passe qui lui a permis de reprendre tranquillement du plat du pied.

Au retour de la mi-temps, les conditions climatiques s'étaient améliorées, et la Turquie revenait avec d'autres intentions, pouvant pratiquer son jeu. Il ne fallait pas plus de 10 minutes alors pour que les 3e de la coupe du monde 2002 égalisent, par l'intermédiaire de Semuth qui reprenait de la tête un centre de Nihat venu du côté gauche. Le match allait alors s'emballer, les Suisses répliquant aussitôt par l'intermédiaire d'un Yakin qui se voyait contré in extrémis par un défenseur. Dans la foulée, ses coéquipiers auraient pu obtenir un penalty, Magnin était littéralement ceinturé dans la surface, mais l'arbitre est resté de marbre.

Ca allait alors dans tous les sens, avec beaucoup d'occasions de part et d'autre dans un rythme quasiment ininterrompu jusqu'en fin de match, et on pensait se diriger vers un match nul quand Arda prenait les choses en main. Le Turc se débarassait de son vis-à-vis à l'entrée de la surface avant de décocher une frappée déviée qui lobait Benaglio : le break était fait.

Les deux équipes se séparaient finalement sur ce score au terme d'un match qui est allé dans tous les sens, avec tout de même une deuxième mi-temps largement à l'avantage des vainqueurs du jour.