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Qui n’a jamais rêvé d’être un micro ? Un sale mouchard qui se glisserait dans la poche, allez, au hasard, des ministres de Sarkozy, et capterait à leur insu les phrases que l’on n’entend jamais ! Bakchich a eu la chance d’en récupérer un qui s’était planqué dans la poche de Rachida Dati, ou plus précisément, qui s’était accroché sur la pochette foulard de son ensemble Dior.
On est le 12 décembre dernier sur le plateau de France 24. Vêtue de noir, l’élégante Rachida est assise en face de la journaliste Roselyne Febvre, qui va l’interviewer dans moins de cinq minutes pour l’émission phare de la chaîne, "Politiques". Nos deux professionnelles oublient alors que le micro est ouvert et se mettent à papoter comme dans l’intimité d’une cabine d’essayage.
Pour découvrir les propos de Roselyne et Rachida, cliquez discrètement sur cette vidéo.
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La première chose qui frappe en écoutant leur bavardage, c’est ceci : Roselyne et Rachida, que le théâtre de la politique et des médias nous font connaître en qualité de ministre et de journaliste, sont avant tout deux bonnes copines.
Roselyne s’adresse ainsi à Rachida : "Et l’Intérieur ? A la Justice, tu as tout fait ! Qu’est-ce que tu vas faire de plus à la Justice ? Et tu es cramée, avec les magistrats". Réponse de Rachida, qui nous livre au passage une fine ficelle du métier de Garde des Sceaux : "Attends ! J’ai obtenu des primes pour les fonctionnaires, les greffiers et la pénitentiaire ! Les mecs, ils se disent : elle appuie sur le bouton, elle arrive à obtenir ! Donc ils se disent : elle a un vrai poids politique !". Après quelques débuts difficiles, on dirait bien que le métier rentre !
Après la leçon de politique, nos deux amies badinent sur leurs souvenirs de la campagne électorale de Sarkozy, en convenant ensemble qu’avec Nicolas, David (Martinon), Franck (Louvrier) et "Lolo" (Laurent Solly, ancien directeur adjoint de la campagne de Sarkozy, aujourd’hui à la direction générale de TF1), nos quatre mousquetaires de la nouvelle com’ politique, jamais en manque d’un bon "coup d’avance", ce fut une riche poilâde que Rachida résume ainsi : "c’était sympa, la campagne ; qu’est-ce qu’on a ri !". Roselyne répond ceci, comme si la rigolade avait contaminé les rédactions : "On s’est bien marrés".
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Il reste encore quelques minutes avant l’interview. Le micro mouchard continue d’enregistrer la coulisse. Nos deux bavardes abordent des sujets de plus en plus faciles, jusqu’ à s’offrir un petit détour un brin cagole sur un gâteau au chocolat et des boucles d’oreilles.
Ah ! ces boucles d’oreilles ! Le Tout-Paris s’est extasié dessus. Certains sont même allés jusqu’à décrocher le téléphone afin de savoir où diable la Garde des Sceaux avait bien pu les acheter. Comme le célèbre animateur télé Michel Denisot, qui a déclaré à Rachida qu’il voulait se procurer les mêmes bijoux pour sa femme.
Passées les blagues entre copines, arrive l’épreuve de vérité. La journaliste saura-t-elle questionner la ministre sans que leur amitié n’influence l’affrontement ? Leur tutoiement émoussera-t-il sa combativité ? Roselyne la journaliste fera-t-elle de Rachida la ministre un portrait politique sans concession ?
Pour le voir par vous-même, cliquez ici.
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L’émission de France 24 démarre par un portrait de Rachida en femme ministre, lu à haute voix par Roselyne. Le moins qu’on puisse en dire, c’est qu’il ne laisse percer aucun indice de l’amitié liant les deux femmes. "Vous êtes l’étoile de la galaxie Sarkozy", persifle la journaliste. Ou encore : "Il y a chez vous l’essence des contes de fées".
En conclusion de ce portrait au vitriol, tombe telle une guillotine la question qui décapite la ministre : "Votre mère serait-elle fière de vous ?".
Un peu plus loin : "Puisque vous n’avez peur de rien, n’avez-vous pas peur des douze coups de minuit ? En clair : est-ce que l’enchantement va durer ?". On n’aimerait pas se retrouver cloué au mur aussi durement.
Soyons justes. L’émission dure plus de quarante minutes. Et après une longue introduction à peindre Rachida en fantastique femme de pouvoir, Roselyne l’aborde avec des questions dignes du meilleur journalisme. On ne peut pas dire, en effet, qu’elle lui cire les Prada lorsqu’elle la met en face des attaques dont le gouvernement fait l’objet sur les largesses faites à Kadhafi ou la réforme de la justice. A quoi "L’étoile de la galaxie Sarkozy", bien préparée, a su répondre doctement et sans faiblir, comme si bouillait en elle l’essence des contes de fées. Oui, là, on n’en doute pas, sa maman serait fière d’elle.
www.bakchich.info
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