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Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration |
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« Une civilisation qui s'avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente.»
On ne saurait oublier cette phrase du Discours sur le Colonialisme du Nègre Fondamental.
Ce discours que des personnes ont encore aujourd'hui du mal à s'approprier, par peur de se révéler à eux-mêmes, peur de mieux comprendre la situation actuelle que l’on vit en France, ou peur d’avancer, ricochets par ricochets, vers l’après.
Si vous vous égarez aux alentours de la Porte Dorée, dans le 12ème arrondissement de Paris, prenez le temps de vous arrêter, quelques instants, à la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration.
En ce moment, et ce jusqu’au 4 octobre, l’exposition permanente est consacrée aux « étrangers au temps de l’exposition coloniale », du départ du pays d’origine, à leur arrivée dans ce pays d’accueil où ils ont laissé bien des traces, bien des souvenirs, bien des échos, bien des mémoires.
Et dire qu’à l’époque de son inauguration, au mois d’octobre 2007, elle était considérée comme un affront scandaleux a ce que l’on à appelé plus tard « l’identité nationale». Eh bien, avec le recul dont il faut faire preuve en foulant d’un pas, parfois incertain, cette histoire, commune et particulière à la fois, ce lieu a son sens. Ne serait-ce que pour la génération actuelle rongée par la question identitaire.
Tout commence par un prologue qui s’attarde à redéfinir le contexte. Celui de l’épopée européenne du colonialisme vers l’Asie, l’Afrique et l’Amérique. La mentalité d’antan était ce « devoir de civilisation », qui a engendré ce que nul n’est censé ignorer. On rafraîchit la mémoire au visiteur, en l’avertissant quelque part de cette nécessité de comprendre l’état d’esprit qui donna naissance, dans les années 30, au « phénomène migratoire ».
On explique ce besoin d’émigrer, considéré comme ce qu’il est réellement, un choix difficile à faire, et effectué souvent à contrecœur. Tout le monde est concerné : qu’ils s’agissent des italiens, espagnols ou ressortissants des pays de l’est (pour ce qui est de la première vague migratoire), des turcs, arméniens et asiatiques (pour la seconde) ou des maghrébins, africains et ultramarins (pour la plus actuelle).
Et puis, on se retrouve face à l’Etat d’origine. Les besoins nécessaires au grand voyage, qui est effectué dans des conditions parfois atroces, la traversée d’une frontière, d’un océan, en bateau, en train ou en avion...jusqu’à cette « terre promise », la France. Où l’on pense que la vie est meilleure, du moins sans les mêmes difficultés et où en réalité, « ceux d’ailleurs » ne sont pas acceptés. Et à qui l’on fait sans cesse comprendre « qu’ils ne sont pas les bienvenus. »
Pourtant, ces émigrés qui ont fait la France sont restés. Malgré les difficultés. Ils se sont construits un horizon, ressemblant parfois à leur terre natale, des lieux de vie, d’ici ou de là-bas, qui leur rappelle vaguement une enfance, des amis ou une famille. En réalité, le pays qu’ils ont quitté. Le pays qui les bercent et qui les inspirent à chaque cri qu’il émet.
Pour y contribuer, ils ont travaillé. Dans le bâtiment, les réseaux ferrés ou les entrepôts et/ou usines, dans des entreprises, des restaurants ou encore des commerces. Ils travaillaient pour s’adapter, pour gagner suffisamment, non pour repartir, mais pour envoyer un peu de leurs gains à la famille restée là-bas. Et avec le reste, ils ont construit un foyer et ont fondé une famille.
Et leurs enfants, nés sur le sol français, sont français. Parce qu’ils ont vus leurs parents travailler pour cette France, parce qu’ils ont été à l’école de la République.
Ils sont français mais ont aussi en eux une diversité qui s’exprime et qu’ils ont acquise et conservée grâce à ces origines d’ailleurs. Dont ils sont fiers, et qu’ils revendiquent à travers une expression artistique, des pratiques culturelles ou religieuses. En somme, tout ce qui coopère à la richesse et à la diversité française. |
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La parole leur appartient |
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histoire-immigration.fr (awatef chengal) |
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Qui de mieux que ces exilés, que ces émigrés pour raconter, livrer, expliquer leur histoire ?
Tout au long du parcours, vous marcherez aux sons de voix de Soundirassane Nadaradjane, Danielle Rappeti, Ismaël Hajji, Diadji Diop, Tran Dung-Nhi, Maria Luisa Broseta Marti, Taoufik Bestandji...
Si ces noms ne vous disent rien, dites vous simplement que ce sont des personnes, comme vous et moi. Des individus que vous pourrez croiser dans votre rue, dans votre quartier, à votre bureau ou sur le terrain d’une de vos activités.
Ils sont là pour vous raconter leur voyage, pour vous confier leurs rêves, leurs espoirs, pour vous expliquer leur colère, leur tristesse, pour vous redonner foi et courage, parce qu’eux-mêmes ont réussis à y croire et à être téméraires.
Leur discours émeut, amuse, se veut rassurant. Ils apportent plus de légitimité à cette Cité qui réussit à être l’expression d’une certaine « cohésion sociale et républicaine ».
«Il est des moments, rares, où l’Histoire est dans la main de quelques hommes » avait dit un jour Jacques Chirac.
Cette Histoire, la leur, entre leurs mains depuis bien longtemps, ils vous la livrent comme ils l’auraient livrée dans leur journal intime.
Et, à vous, chers visiteurs, de l’écouter, de l’apprécier, et qui sait, peut-être aurez-vous l’occasion de la transmettre vous aussi…
1931 : les étrangers au temps de l'exposition coloniale, jusqu'au 4 octobre à la Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration |
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