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Dans des documents que «Libération» s’est procurés, plusieurs préfectures demandent de priver les clandestins de l’hébergement d’urgence.
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Libération |
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Les centres d'hébergement de France, ont été rappelés ce lundi, à une obligation régalienne qui est celle d'accueillir tous les sans-abri, même en situation irrégulière.
Le secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu a affirmé dans ce sens, qu'une circulaire "hiver" serait envoyé "en fin de semaine" à toutes les préfectures rappelant notamment le principe de "l'accueil inconditionnel" dans les centres d'hébergement d'urgence.
"Il y a une mise à l'abri humanitaire quelle que soit la situation individuelle des personnes. Quand il y a un risque de passer la nuit dehors lors d'une période de grand froid, on ne se pose pas la question de savoir si la personne est française ou non, si elle a des papiers ou non", a renchérit Benoist Apparu.
Et si cette mise aux point a été nécessaire, c’est parce que le quotidien Libération a révélé aujourd'hui que, les préfectures du Calvados, du Haut-Rhin et de l'Yonne demanderaient aux associations chargées de l'hébergement, de refuser les étrangers en situation administrative irrégulière, sous prétexte de manque de places.
Les révélations du quotidien Libération ont fait l’effet d’une bombe, suscitant notamment de l’indignation dans l’opinion publique et un concert de réactions divergentes sur ces cas de discriminations manifestes.
L’opposition a donc dénoncé une forme de "xénophobie d'Etat", estimant que la droite française poursuit pour des "raisons électoralistes" son "offensive de destruction de la dignité humaine". Parce que : "La généralisation de l'application d'une législation d'exception aux étrangers a occasionné un chapelet de dérives qui ont conduit des zélateurs de la xénophobie d'Etat à appliquer le principe de préférence nationale à l'accueil en centre d'hébergement d'urgence", selon un avis du groupe PCF-Parti de gauche.
Les associations quand à elles, appuient que : "Les étrangers sans-abri ne sont pas des variables d'ajustement", selon un communiqué de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars), qui fédère 850 associations gérant près de 3.000 services d'aide aux sans-abri.
La Fnars a réitéré : "le principe d'accueil inconditionnel des plus démunis" et l'article L 11-2 du Code d'action sociale qui impose d'accueillir toutes les personnes sans abri ou en détresse, sans conditionnalités liées à la régularité du séjour.
Le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon a donc profité de ce rappel à l'ordre, pour souligner que la responsabilité de la République "d'héberger tout le monde et ne pas faire le tri entre les SDF avec papiers et les SDF sans papiers". Il a reprit les propos de Nicolas Sarkozy, sur le principe d'accueil "inconditionnel" des sans-abri en 2007. Un principe justement qui pourrait disparaitre, car certains députés UMP envisagent son abrogation.
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