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Francis Abossolo
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grioo.com |
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Alors que l’été 2008 bat son plein, Francis Abossolo regarde la télévision chez lui et s’arrête sur une émission dans laquelle Jacques Attali revient sur les 300 propositions de son rapport, rendu public quelques mois plus tôt. Il évoque également "FinanCités", le fonds d’investissement qu’il a créé destiné aux projets implantés dans les banlieues ou lancés par des personnes vivant en banlieue.
Cherchant un financement pour un projet de chaîne de supermarchés qu’il essaye de faire aboutir depuis plus de deux ans, Francis Abossolo écrit -à tout hasard- à FinanCités. Quelques jours plus tard, il reçoit une réponse de l’équipe de Jacques Attali qui est intéressée par le projet.
Quelques mois plus tard, le 26 novembre 2008 : le supermarché Akeva Discount, basé à Vaulx-en-Velin, (une banlieue lyonnaise qui a défrayé la chronique en octobre 1990 à la suite d'émeutes provoquées par la mort d'un jeune), ouvre ses portes. C’est un supermarché classique, à un détail près : il laisse une large place aux produits dits "exotiques", susceptibles d’intéresser fortement la clientèle noire et maghrébine habitant dans la zone où il est implanté. On trouve ainsi dans le magasin de l’huile de palme, des produits Hallal., du poulet à la sauce d’arachide en barquette, du Ndolé (plat traditionnel camerounais) en barquette, ou d’autres denrées "exotiques".
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Il est possible de démocratiser la consommation de produits exotiques en travaillant de façon rigoureuse et en respectant les standards de la grande distribution |
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Francis Abossolo |
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Si Francis Abossolo et ses associés peuvent savourer le démarrage effectif de leur projet, en arriver là n’a pas été facile.
A l’origine, Francis Abossolo gérait un magasin E.D (groupe Carrefour) pour lequel il était franchisé sur la base d’un contrat de neuf ans. Le magasin fonctionnait bien (5,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, 25 salariés et une surface de 1200 m²). Mais un plan d’urbanisation programmé par la ville de Lyon a entraîné une diminution du chiffre d’affaires, puisque la clientèle commençait à quitter la zone d’implantation pour aller se reloger ailleurs.
Francis Abossolo décide alors de quitter E.D. Au fil des discussions avec des cadres du groupe E.D avec lesquels il avait conservé de bonnes relations, son projet de création d’une chaîne de supermarché prend progressivement forme. Les supermarchés prévoient de concilier l’approche classique et une approche plus originale. S’ils doivent proposer des produits classiques, ils laisseront également une large place aux produits dits "exotiques". Bien que le positionnement des supermarchés soit trouvé, la phase de recherche de financement est difficile. |

Aux rencontres avec les banques se succèdent des rencontres avec les investisseurs, qui ne se révèlent guère fructueuses. Lors d’une rencontre avec des business angels de la région lyonnaise, il lui sera même conseillé d’implanter son supermarché dans un quartier chic de l’agglomération lyonnaise (donc loin de la clientèle visée !) plutôt que dans une banlieue qui ne rassure guère ces potentiels investisseurs.
Lors d’une rencontre avec son banquier qui l’a convoqué parcequ’il estime son découvert trop important, Francis Abossolo expose à ce dernier son projet en lui disant : "je vais créer ma propre enseigne et je vous rembourserai dès que je ferai des bénéfices". Ce dernier lui répond sceptique : "Allons Mr Abossolo. Et si on évoquait plutôt l’échéancier concernant votre découvert ?"
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J'ai failli abandonner mille fois tant les obstacles qui se dressent devant le créateur d'entreprise sont nombreux et variés |
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Francis Abossolo |
Les obstacles qui se dressent devant un entrepreneur sont multiples, et être entrepreneur n’est guère facile, ce que Francis Abossolo confirme : "J’ai failli abandonner mille fois Si j’avais su quelles étaient les difficultés inhérentes à un tel projet, je ne me serais jamais lancé. Il faut de l’insouciance, voire de l’inconscience pour se lancer dans certains projets". |

Cependant, des amis et relations l’ont parfois aidé à tenir pendant les moments difficiles : "Mr Haberman m’a prêté 5000 euros pour le bail du local où est hébergé le supermarché, à une seule condition : que le projet aboutisse" donne t-il comme exemple. La persévérance finit également par payer puisque FinanCités après avoir passé en revue quelques éléments clés parmi lesquels le business plan, l’étude de marché, et la composition de l’équipe qui va piloter le projet, accepte d’investir : plus de 100 000 euros par magasin.
Marie Chauvin, chargée d’affaires de FinanCités explique ce qui a très rapidement décidé la structure à soutenir Francis Abossolo : "Son projet était très avancé puisqu’il y travaillait depuis près de deux ans. Il n’y a guère eu de retouches à apporter. En général nous finançons le plus souvent des TPE (Très Petites Entreprises) qui existent déjà et qui ont besoin de capital pour décoller. Mais dans ce cas nous avons fait une exception car le projet était intéressant et bien mené".
Francis Abossolo évoque comme seul regret en parlant de cette aventure le fait que de potentiels investisseurs ne se soient pas manifestés plus tôt, ce qui aurait accéléré le démarrage de son projet : "lorsque les gens ont su que j’avais bénéficié du soutien financier de FinanCités, et que c'était un fonds de capital risque créé par Jacques Attali, certaines personnes sont venues me voir en disant qu’elles voulaient elles aussi investir. Que ne se sont-elles manifestées plus tôt !" |
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La mairie de Vaulx-en-Velin
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http://www.grandlyon.com |
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Francis Abossolo prévoit l’ouverture d’un second magasin, à Villefranche sur Saones, toujours dans la région lyonnaise, entre mars et juin 2009. Il est confiant dans les perspectives économiques des supermarchés Akeva Discount : "en plus de la clientèle traditionnelle africaine et maghrébine qui consomme en grandes quantités, la clientèle européenne est très ouverte, très curieuse, et voyage beaucoup. Elle peut consommer des produits exotiques, mais il faut les présenter de façon efficiente, respecter les codes du métier, travailler de façon rigoureuse. Il y a moyen de démocratiser la consommation de produits dits exotiques". Lorsqu’il était chez ED, il avait ainsi travaillé à l’introduction de certains produits "exotiques" dans le référencement, comme les bananes plantains qui avaient connu un grand succès.
Lorsque la chaîne Akeva comptera au moins quatre magasins, Francis Abossolo prévoit de mettre sur pied une centrale d’achats qui permettra de négocier de meilleurs tarifs d’approvisionnement auprès des fournisseurs. A terme, l’objectif est de pouvoir développer l’enseigne via des franchises et de s’implanter dans des zones comme la région parisienne qui constitue un gisement potentiel extrêmement intéressant. |

Il prévoit aussi de démarcher les industriels dans les pays du Sud, notamment le Cameroun qu’il connaît bien, afin de leur proposer de faire référencer leurs produits. Il est déjà en contact avec une coopérative du Sud Cameroun qui pourra lui fournir entre 500 et 1000 kg de bâtons de manioc tous les quinze jours : un volume qu’il arrive à écouler en vendant au détail et en servant également de grossiste. Au vu de la persévérance manifestée par son créateur, de sa connaissance du métier et de la compétence de l’équipe dont il s’est entouré, nul doute que les supermarchés Akeva Discount ont devant eux un avenir prometteur et qu’on en entendra encore parler dans les mois et les années à venir.
Contacts
Akeva Discount, 39 avenue Gabriel Peri, 69120 Vaulx en Velin
Tel : 04 72 05 88 78
Voir le site de FinanCités |

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