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Avec un score de 51,67% contre 48,33%, c’est une victoire nette et sans bavure que le candidat socialiste François Hollande a remportée hier 6 mai face au président sortant, Nicolas Sarkozy à l’occasion du deuxième tour de l’élection présidentielle française. A 57 ans, l’ancien premier secrétaire du Parti socialiste (PS) devient, dès sa première tentative, le septième président de la Ve république, permettant du même coup à la gauche de renouer avec la victoire derrière laquelle elle courait désespérément depuis la réélection de François Mitterrand en 1988.
Arrivé en tête au premier le 22 avril avec 28,63%, François Hollande a bénéficié d’un bon report de voix des autres candidats de gauche qui avaient appelé à voter pour lui, mais aussi certainement des voix du centriste François Bayrou (9,13% au premier) et de la candidate d’extrême droite Marine Le Pen (17,90).
En totalisant 27,18% au premier tour, la victoire du candidat de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) Nicolas Sarkozy au second tour était d’autant difficile qu’aucun des candidats recalés n’est venu à son secours. Estimant que son salut ne pouvait venir que de l’extrême droite, il s’est lancé dans une opération de séduction des 6,3 millions d’électeurs de Marine Le Pen, en reprenant, sans complexe à son compte les thématiques du Front national. Une stratégie qui a heurté les électeurs centristes et l’aile sociale, européenne et gaullienne de l’UMP. Et clairement désavouée par la majorité des Français. |
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C’est donc fini pour Nicolas Sarkozy. « Kärchérisé » au terme de cinq ans de bail à l’Elysée ! Le mari de Carla Bruni et président bling-bling n’aura pas convaincu ses compatriotes de le reconduire pour un deuxième mandat. Va-t-il se retirer de la vie politique comme il l’avait annoncé en cas d’échec ? Ils sont des millions en France et en Afrique qui ne le regretteront pas. De nombreux Africains garderons de celui qui avait été élu en 2007 sur le thème de la rupture, l’image d’un président français méprisant, brutal, discourtois et arrogant.
Dans son discours qu’il a prononcé le 26 juillet 2007 à l’occasion de son premier voyage en Afrique, dans l’amphithéâtre de l’université Cheick Anta Diop à Dakar, il avait, du haut de ses 1,68m, on s’en souvient, déclaré que « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire ». On se demande toujours si cette brutalité dans les propos procède d’une volonté délibérée de provoquer ou d’une inculture historico-philosophique de celui qui les a prononcés.
Dans un cas comme dans l’autre, en réhabilitant ainsi sans complexe les thèses les plus réactionnaires de la littérature coloniale du XIXe siècle, Nicolas Sarkozy s’est définitivement brouillé avec l’élite africaine. Et ses accointances avec certains chefs d’Etat africains qui sont loin d’être des exemples de démocratie n’allaient rien arranger. Mais pour sûr, on se souviendra de lui comme le tombeur du président Laurent Gbagbo et du guide libyen Mouammar Kadhafi. |

Plus que par le passé, l’élection présidentielle française a été très suivie en Afrique, surtout dans l’espace francophone et le duel entre les deux finalistes a été diffusé en direct sur plusieurs chaines de télévision.
Aux jeunes démocrates qui espéreraient cependant voir dans l’élection du nouveau président de gauche l’occasion d’un changement qualitatif dans les rapports entre la France les pays africains, il n’est pas inutile de leur rappeler les illusions perdues de leurs ainés. Tout euphoriques, ils avaient pris d’assaut, comme la passé, la place de la Bastille un certain soir de 10 mai 1981. N’est-ce pas, Monsieur Basile Guissou ?
Joachim Vokouma
Lefaso.net/07/05/2012
www.lefaso.net |

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