
La France accompagnera l'ami fidèle jusqu'à sa dernière demeure. Le président français qui avait exprimé beaucoup de "tristesse et d'émotion" après la mort lundi 7 juin d'Omar Bongo se rendra mardi 16 juin dans la capitale gabonaise. "La France, fidèle à sa longue relation d'amitié, demeure, dans cette épreuve, aux cotés du Gabon, de ses institutions et de son peuple" avait fait savoir Nicolas Sarkozy.
La mort d'Omar Bongo, survenue à Barcelone à l'âge de 73 ans après 41 ans au pouvoir, a relancé en France le débat sur la "Françafrique", terme utilisé pour décrire les relations des hommes politiques français avec les dirigeants des pays d'Afrique francophone, via des trafics et des financements occultes en tout genre.
Nicolas Sarkozy qui avait promis pendant sa campagne électorale de rompre avec les pratiques anciennes et douteuses de la Françafrique, a coupé l'herbe sous le pied à l'ancien secrétaire d'Etat à la Coopération Jean-Marie Bockel , le pourfendeur du système, en l'affectant au secrétariat d'État chargé des anciens combattants. Selon les rumeurs, ce changement aurait été opéré à cause de pressions émanant d'Omar Bongo.
Le Gabon avait été une des étapes du premier voyage du président Nicolas Sarkozy en Afrique, en juillet 2007, et Omar Bongo avait été le second président africain reçu à l'Elysée, après Ellen Johnson Sirleaf, reçue in extremis en première position par Paris. L'Elysée voulait éviter la symbolique désastreuse qu'aurait représenté le fait de recevoir en premier Omar Bongo alors que Nicolas Sarkozy avait promis la "rupture" avec les pratiques anciennes. |