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Les faits remontent à l'an 2000. Garnier, une filiale de L'Oréal recrute des animatrices pour des opérations de promotion de produits capillaires. Districom, filiale d'Adecco chargée du recrutement, avait précisé dans un fax adressé à sa maison-mère que les animatrices devaient être "BBR" (bleu, blanc, rouge).
Alertée par une salariée de Districom, l'association SOS Racisme avait attaqué les trois sociétés en justice, ainsi que plusieurs de leurs cadres. Au cours du procès, l'auteur du fax, Thérèse Coulanges, avait expliqué qu'il s'agissait d'une consigne pour recruter des personnes sachant "s'exprimer correctement" en français. Mais dans le monde du recrutement, il s'agit en fait d'un nom de code signifiant que seuls des français blancs ("de souche") sont désirés pour un poste.
Avant l'envoi du fax, 38,7% des candidates provenaient de minorités ethniques mais au final seulement 4,65% des hôtesses embauchées pour la campagne étaient noires, maghrébines ou asiatiques (ce qui signifient qu'elles avaient été discriminées dans les derniers stades du processus de recrutement). Les employés de Districom ont déclaré avoir reçu des instructions orales pour favoriser les candidates blanches tandis que Thérèse Coulanges parle du fax comme d'une "initiative personnelle et non une politique générale de la société".
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Un coup significatif porté à l'image du numéro 1 mondial des cosmétiques |
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Times Online(Angleterre) |
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30 000 euros de dommages et intérêts |
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Samuel Thomas, vice-président de Sos Racisme
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20minutes-blogs.fr |
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En première instance, le 1er juin 2006, le tribunal avait relaxé les sociétés incriminés en estimant que les poursuites avaient "été engagées à partir de suppositions et d'approximations". Mais l'affaire ne se termine pas à ce stade. Le 6 juillet 2007, la cour d'appel de Paris condamne Garnier, Adecco et Ajilon à payer chacun 30.000 euros d'amende pour avoir subordonné une embauche à des critères discriminatoires.
Les trois sociétés avaient également été condamnées à payer solidairement à SOS Racisme, partie civile, 30.000 euros de dommages et intérêts une somme extrêmement élevée dans ce type de procédure.
Les trois sociétés, ainsi que Mme Coulanges condamnée à trois mois avec sursis, s'étaient alors pourvues en cassation. Dans un arrêt rendu mardi, la chambre criminelle de la Cour de cassation a partiellement censuré cette décision et renvoyé l'affaire devant la cour d'appel de Paris, qui devra statuer à nouveau. En revanche, les dispositions pénales (condamnation à proprement parler pour discrimination raciale) sont intégralement confirmées et donc devenues définitives.
L'Oreal a exprimé sa "déception" à la suite de la condamnation, Adecco n'a pas fait de commentaires. Du côté de Sos Racisme, Samuel Thomas, le vice-président, a parlé d'une "très grande victoire" : "quelque soit la taille de l'entreprise, elle ne peut échapper aux poursuites" a t-il dit se félicitant du fait que "la chaine complète de responsabilité ait été condamnée, du donneur d’ordre, l’Oréal, jusqu’aux éxécuteurs du recrutement qui ont obéi à l’ordre discriminatoire". |
Une affaire relayée aux Etats-Unis et en Angleterre |
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Beyonce est l'une des égeries de l'Oreal
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daylife |
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Aux Etats-Unis, la condamnation a été relayée dans les médias, notamment dans la communauté afro-américaine. Le blog bossip.com, un blog très consulté évoque ainsi la condamnation pour discrimination raciale avec le titre "L'Oreal : Nous ne voulons pas que les femmes noires vendent nos produits cosmétiques". Le blog souligne que malgré le fait que Beyonce, Kerry Washington ou Eva Longoria soient sous contrat avec l'Oreal, il faut appeler au boycott des produits du numéro 1 mondial des cosmétiques.
Le magazine afro américain féminin Essence via son site internet Essence.com relaie lui aussi la condamnation de la filiale de l'Oreal et demande à ses lectrices si cette condamnation "affectera leur consommation de produits l'Oreal".
En Angleterre, le Times Online évoque également la condamnation de Garnier et d'Adecco en rappelant que l'Oreal avait déjà eu à démentir par le passé des affirmations selon lesquelles la couleur de peau de Beyonce était éclaircie dans les publicités. La décision de la cour de cassation est qualifiée de "coup significatif" porté à l'image du premier groupe mondial de cosmétique.
Voir la mention de l'affaire sur le site de Sos Racisme :
Victoire de Sos Racisme contre Adecco et Garnier |

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