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Grèce : berceau et tombeau de la civilisation européenne ?
22/07/2011
 

La Grèce a de nouveau été sauvée par l'Union Européenne : faut-il s'en réjouir ?
 
Par Emmanuel Martin
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Nicolas Sarkozy, Christine Lagarde et Angela Merkel à Bruxelles le 21 juillet 2011 : 158 milliards d'euros seront mis sur la table pour sauver la Grèce  
Nicolas Sarkozy, Christine Lagarde et Angela Merkel à Bruxelles le 21 juillet 2011 : 158 milliards d'euros seront mis sur la table pour sauver la Grèce
© reuters
 

Il est commun de dire que la civilisation européenne et occidentale est née en Grèce. C’est aussi en Grèce que le concept de responsabilité a été sans doute développé pour la première fois, par le grand Aristote, dans son Éthique à Nicomaque. Ces deux faits ne sont pas un hasard. La responsabilité est ce qui nous rend civilisés au sens le plus plein du terme : non une civilisation de "fourmis" mais d’hommes libres. La croissance d’une société aux relations de plus en plus complexes et anonymes, entre les individus et communautés qui la composent, repose sur cette pierre angulaire, cette boussole, qu’est la responsabilité.

Or, ce qui se déroule sous nos yeux depuis un an avec la crise grecque participe de la négation de l’idée même de responsabilité et, implicitement, mais de manière bien réelle, de la civilisation qui va avec. C’est d’abord la consécration de la non-sanction de la mauvaise gestion publique, du renflouement systématique de ce que tout être rationnel ne peut concevoir que comme un tonneau des Danaïdes :

-une nation vivant largement au-dessus de ses moyens
et qui s’attend à ce que les autres nations l’assistent sous perfusion.

-Une nation dont les fonctionnaires d’une improductivité légendaire, sont embauchés de manière pléthorique par leurs politiciens, sur "privilège" et non sur la base du mérite et de la nécessité pour l’intérêt général.

-Une nation où népotisme et clientélisme vont évidemment de pair avec une corruption endémique, qui s’est d’ailleurs exprimée dans le maquillage des chiffres des finances publiques (avec l’aide des petits génies de Goldman Sachs). Il faut dire que la redistribution européenne et ses célèbres subventions, notamment aux oliviers inexistants, ont pu donner le goût de la facilité aux grecs.

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Nicolas Sarkozy, George Papandreou (1er ministre grec) et Angela Merkel à Bruxelles le 21 juillet 2011  
Nicolas Sarkozy, George Papandreou (1er ministre grec) et Angela Merkel à Bruxelles le 21 juillet 2011
© reuters
 

C'est ensuite le remake, après 2008, du renflouement d’investisseurs privés ayant fait des mauvais choix, qui, encore une fois, empochent les profits (ce qui est normal) quand tout va bien, mais envoient la note au contribuable quand il y a des pertes (ce qui ne l’est pas). Il n’y a pas que les États-Unis qui sont une bailout nation (nation du sauvetage) pour reprendre l’intitulé de l’ouvrage de l’analyste Barry Ritholtz : L’Europe entière est elle aussi devenue un repère pour banquiers et financiers irresponsables, bénéficiant de leurs connections politiques pour maintenir un capitalisme de copinage (crony capitalism) qui n’a plus rien à voir avec la liberté et la responsabilité.

La dangereuse sous-capitalisation des banques européennes n’est d’ailleurs pas un hasard : il s’agit de faire encore et encore fonctionner l’effet de levier, avec le filet de protection public. Et les institutions financières françaises et allemandes, les plus exposées à un défaut grec par leur politique malavisée d’achat de titres, seront renflouées par...solidarité avec les (dirigeants irresponsables) grecs. Car l’épouvantail du risque systémique est brandi : "pas de plan B". Selon une étude du think tank Open Europe si les dettes grecques détenues par l’étranger aujourd’hui le sont à 42% par les institutions privées et à 26% par les États, ces chiffres vont passer à 12% et 64% en 2014 : c’est aux contribuables de boire la tasse.

Et une des institutions les plus mouillées dans cette sombre affaire est la Banque Centrale Européenne elle-même, et donc in fine, à nouveau le contribuable européen. On se souvient en effet que Jean-Claude Trichet s’était élevé début mai 2010 contre la possibilité de racheter ou prendre en garantie des titres pourris grecs. Sous l'évidente pression politique, il changeait d'avis le 10 mai suivant. Le Fonds Européen de Stabilité Financière est venu couronner ce changement de cap, ouvrant la voie à un gouvernement économique européen...

Nicolas Sarkozy et Xavier Muscat (secrétaire général de l'Elysée) le 21 juillet à Bruxelles  
Nicolas Sarkozy et Xavier Muscat (secrétaire général de l'Elysée) le 21 juillet à Bruxelles
 

A cet égard, il est crucial de noter que dans le but affiché de sauver l’Euro, le Leviathan européen accélère en réalité sa croissance à la faveur de la crise. Le schéma suit la description de l’historien américain Robert Higgs dans son ouvrage classique Crisis and Leviathan (Crise et Leviathan) : la crise, causée par la bureaucratie, constitue une opportunité pour la croissance...de la bureaucratie et ses "solutions" de socialisation des problèmes. Bien sûr le keynésianisme triomphant de la fin 2008 et 2009 a pris du plomb dans l’aile au niveau des États : il s’agit donc de déplacer le processus au niveau supranational.

On en appelle à la nécessité du "fédéralisme", pour être plus forts. Mais de quel fédéralisme ? Celui où les responsabilités "locales" sont toujours plus diluées ? Un fédéralisme qui débute sa carrière dans le but explicite de masquer ce fait, par la création d’un supra-gouvernment économique qui, par on ne sait quel miracle, résoudrait désormais nos problèmes ? Et ce, par des règles qui, comme par le passé avec les critères de Maastricht, seront là pour ne pas être respectées ? Belles perspectives d’avenir, en vérité.

Les bureaucrates se frottent les mains. La démocratie est rangée au placard depuis longtemps. Le fédéralisme, le vrai, fondé sur le principe de subsidiarité et les responsabilités locales, n’a rien à voir avec ce monstre anti-démocratique instaurant l’institutionnalisation de mécanismes d’irresponsabilité.

De G à D : le 1er ministre grec Georges Papandreou, Herman Van Rompuy (président du conseil européen), et Jose Manuel Barroso, président de la commission européenne  
De G à D : le 1er ministre grec Georges Papandreou, Herman Van Rompuy (président du conseil européen), et Jose Manuel Barroso, président de la commission européenne
© ap
 

Le premier sauvetage de la Grèce n’a fait qu’empirer sa situation. Rien d’étonnant : le politique ne s’y est pas réformé. De ce point de vue, les manifestants grecs n'ont pas tort de traiter leurs dirigeants de voleurs. Comment croire que ce deuxième sauvetage permettra de remettre en selle la nation hellénique ?

Comment ne pas voir que l’Europe vient à nouveau de bafouer les principes les plus élémentaires de vie en commun fondée sur la responsabilité, au nom qui plus est, de la solidarité, qui, comme le fédéralisme, voit désormais sa définition inversée ?
La Grèce a été le berceau de notre civilisation et de la notion, consubstantielle, de responsabilité. Elle devient aujourd’hui leur tombeau.

Emmanuel Martin est analyste sur UnMondeLibre.org

Publié en collaboration avec www.UnMondelibre.org








       
Mots-clés
grèce   sauvetage de la grèce   union européenne   
 
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