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A l’occasion d’une conférence de presse avec les journalistes africains le mardi 3 juillet, le président guinéen Alpha Condé a abordé différents thèmes allant de la vie politique en Guinée à la situation au Mali.
Le président guinéen qui a longtemps vécu à Paris lorsqu’il était opposant a eu un mot à l’attention de certains de ses amis journalistes présents dans la salle : « j’ai beaucoup d’amis qui pensent que je les ai oubliés. Ils pensent qu’ils m’ont accompagné [lors des années difficiles] et que je les ai abandonnés. Mais j’ai énormément de choses à suivre » a-t-il expliqué.
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Patrick Balkany a appelé pour demander qu'on lui attribue un bloc pétrolier |
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| Alpha Condé |
Il faisait allusion à un incident survenu l'année dernière, lorsque lors de son premier séjour à Paris suivant son accession à la présidence, les journalistes africains avaient été refoulés par Euro RSCG, l'agence de communication qui s'occupait de ses relations avec les médias. L'incident avait provoqué un tollé. Le tir a apparemment été corrigé puisque cette fois le président guinéen a même pris le soin de saluer personnellement tous les journalistes présents dans la salle...
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Les relations entre la France et l’Afrique, et le bloc pétrolier de Patrick Balkany |
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Alpha Condé en conférence de presse le 3 juillet 2012 à Paris
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grioo.com |
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Evoquant ses relations avec Nicolas Sarkozy, Alpha Condé a déclaré qu’il « dormait mieux » depuis que Nicolas Sarkozy était parti. « J’avais dit que j’étais contre l’intervention en Libye » a-t-il ajouté, pour expliquer l’origine des mauvaises relations entre lui et l’ancien président.
Pour Alpha Condé, avec l’arrivée de François Hollande au pouvoir, ce sont de nouvelles relations qui vont naître entre la France et les pays africains. Selon lui, les propos du président français au G8 et lors du sommet de Rio confirment cette nouvelle orientation. « J’ai eu une discussion de trois heures avec le président Zuma qui m’a confirmé que la France ne se mêlerait plus des affaires africaines » a-t-il précisé.
Ancien opposant, Alpha Condé a estimé que l’ancienne Françafrique profitait surtout à quelques entreprises françaises qui voulaient bénéficier de rentes et de marchés captifs. « A l’ère de la mondialisation, pourquoi faudrait-il acheter 50 francs un produit français vendu 10 francs par les Chinois » a ajouté ?
Le président guinéen a révélé avoir reçu un appel de Patrick Balkany (très proche ami de Nicolas Sarkozy) qui demandait à se faire octroyer un bloc pétrolier…Demande à laquelle la Guinée n’a pas donné suite.
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La situation au Mali |
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Alpha Condé et François Hollande à l'Elysée
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Pour Alpha Condé, le conseil de sécurité de l’ONU doit voter une résolution autorisant l’intervention au Mali. L’intervention en elle-même peut être réussie sans trop de difficultés estime t-il, à condition que :
-Les troupes de la Cedeao bénéficient d’une assistance dans le domaine du renseignement et en matière aérienne.
-Que Bamako soit sécurisée ainsi que les hommes politiques maliens.
-Ensuite il faudrait libérer le Nord du pays (Gao, Tombouctou, Kidal…)
« Autant la libération du Nord peut être rapide, autant la lutte contre l’islamisme va prendre du temps » a-t-il précisé. « A Deauville, nous avons prévenu le G8 du risque de prolifération des armes, du risque de Somalisation de la Libye, mais le G8 a ignoré nos conseils » a déploré le président guinéen. J’ai dit au président Sarkozy que j’étais contre l’intervention en Libye car nous ne voulions pas d’un autre Afghanistan. « Il ne faut pas se faire d’illusions. S’il y a un Afghanistan en Afrique, l’Europe aussi sera touchée.»
Alpha Condé a également estimé que reconnaître le capitaine Sanogo (leader du putsch au Mali NDLR) comme ancien président c’était ouvrir la porte à tous les putschs sur le continent africain. « Nous (les chefs d’Etat NDLR) aurions dû être plus courageux, rétablir ATT au pouvoir, puis organiser les élections » a-t-il précisé.
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La situation en Guinée : |
« J’ai hérité d’un pays, mais pas d’un Etat. L’Etat était complètement déliquescent » a dit Alpha Condé ;
Au sujet de l’armée, Alpha Condé a déclaré que de nombreux gradés avaient été envoyés à la retraite : « nous avions des colonels qui ne savent pas écrire leur nom. Aujourd’hui, personne n’est gradé sans aller à l’école» a-t-il ajouté. La justice selon lui est « complètement pourrie ». La lutte contre la corruption est également au menu des actions : « je préfère des cadres jeunes, inexpérimentés et honnêtes à des cadres expérimentés et voleurs » a dit le président guinéen. Selon lui, le manque de ressources humaines est patent. 70% des fonctionnaires guinéennes ne savent pas écrire leur nom. Sur place l’a conduit à faire appel à de grandes entreprises étrangères (Veolia, EDF etc)
Quand je suis arrivé, la Banque centrale n’avait qu’une semaine de devises en réserve. Le fmi a exigé de nous que nous passions d’un taux de croissance de -13% à -2%.
Alpha Condé, toujours critiqué pour le fait que les législatives n’aient pas encore eu lieu, trouve qu’il n’a pas vraiment de leçons à recevoir de l’opposition : « L’opposition est constitué d’anciens premiers ministres qui ont mis le pays à terre » a-t-il dit avant d’ajouter que sur le continent africain, tous les voleurs voulaient être à l’assemblée pour échapper à la justice. « Leur problème c’est qu’ils n’ont rien fait et aujourd’hui le peuple voit qu’on pouvait travailler ». « J’ai été moi-même victime pendant 20 ans d’élections truquées » a encore dit Alpha Condé qui souhaite que toutes les conditions soient réunies avant de procéder aux élections législatives...
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Le sommet de la Francophonie |
Alpha Condé a déclaré concernant le prochain sommet de la Francophonie que beaucoup de chefs d’Etat n’étaient pas prêts à aller à Kinshasa à cause de la façon dont se sont déroulées les élections. « Cependant, a-t-il ajouté, il y a la personnalité d’Abdou Diouf. Il va falloir discuter avec lui…On ne peut pas cautionner ce qui s’est passé »
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Les crimes du 28 septembre 2009 |
Interrogé sur la lenteur de la justice concernant les crimes du 28 septembre 2009 à Conakry (sous l’ère Dadis Camara NDLR), Alpha Condé a répondu en disant que ces crimes n’étaient pas les seuls crimes graves qui avaient été commis en Guinée. Il a ainsi évoqué le tristement célèbre camp Boiro, les crimes de 1985 peu après l’avènement de Lansana Conté, ceux de 2007 et affirmé qu’il fallait réconcilier les guinéens. Selon lui :
-La justice guinéenne étudie le dossier
-personne ne sera protégé que ce soit pour la corruption ou pour les crimes
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